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Sénégal-Différend enseignants-Etat: les élèves refusent d'être l’agneau du sacrifice

Les élèves ne veulent plus être victimes des grèves incessantes des enseignants. Ils ont exprimé leur ras-le-bol face aux mouvements répétés des syndicats qui les plongent dans une angoisse avec la rétention des notes, des programmes inachevés et autres. Les lycées Blaise Diagne, Maurice Delafosse, John F. Kennedy ont improvisé une marche et se sont affrontés avec les forces de l’ordre. Le bilan de la harpie des élèves est ainsi de quatre bus de la société Dakar Dem Dikk. Ce qui a induit l’arrêt du trafic de DDD.



Les élèves des lycées de Dakar dans la rue pour manifester leur mécontentement
Les élèves des lycées de Dakar dans la rue pour manifester leur mécontentement
Les lycéens souffrent et s’inquiètent pour leur avenir. Ils ne veulent pas être l’agneau du sacrifice du différend qui existe entre les enseignants et le gouvernement. Ces élèves sont angoissés par les conséquences que pourraient engendrer ces innombrables mouvements des syndicats d’enseignants. Ils ont tenu à le dénoncer et à crier leur ras-le-bol dans la rue. C’est ainsi qu’une marche a été initiée ce jeudi 29 janvier de Colobane au rond point de la RTS (Radio télévision sénégalaise). Cependant, ils n’ont pu faire que quelques mètres avant d’être rattrapés par les forces de l’ordre.

La circulation à hauteur de l’avenue Blaise Diagne qui était bloquée depuis 11h n’a repris son cours normal qu’aux environs de 14 h. Les stigmates de la furie des élèves et des affrontements avec les éléments du Groupement Mobile d’intervention (GMI) sont encore visibles sur la route. Les jets de pierres et de grenades lacrymogènes que les lycéens et forces de l’ordre se sont échangés ont laissé un piteux décor.
Dans l’enceinte du lycée, seuls quelques élèves sont encore sur place. Certains sont dans la cour en pleine discussion alors que d’autres sont en train de se restaurer. Sans prendre la peine de s’écouter chacun raconte comment s’est déroulée la confrontation. Au milieu de ce brouhaha une voix s’est distinguée. Celle d’un jeune homme de teint clair, petit de taille. C’est le secrétaire général du foyer scolaire, El Hadj Habib Ndiaye. Apparemment pressé de se confier, il explique : «les élèves du lycée Kennedy sont venues nous trouver ici comme prévu et on a demandé à ceux du lycée Delafosse de nous trouver à Colobane. C’est lorsqu’on a marché jusqu’à Colobane que les forces de l’ordre nous ont interceptés avant de nous dispersés. Certains élèves ont été interpellés puis relâchés. Beaucoup d’élèves sont tombés en syncope».

Les complaintes des lycéens

Entouré par ses camarades d’écoles, le secrétaire général du foyer scolaire de Blaise Diagne a exprimé tout leur désarroi face aux grèves des enseignants. «Demain on ne va pas faire cours. Les enseignants vont faire une grève générale. Vraiment on n’en peut plus. Nous sommes fatigués. Le comble, c’est quand ils sont en grève, ils vont donner des cours dans d’autres établissements scolaires. Ce n’est pas normal» s’est-il indigné. Sans vouloir les nommer, il pointe un doigt accusateur sur les autorités étatiques. «Nos professeurs sont en grève depuis bien longtemps et elles (les autorités) ne réagissent pas. C’est parce que leurs enfants ne sont pas dans les écoles publiques. Nous nous sommes pauvres, nos parents n’ont rien», peste El Hadji Habib Ndiaye.

Les lycéens de Blaise Diagne ont apparemment déjà fait leur calcul pour savoir les heures d’études qui leur reste. «On a au total 900 h de travail, présentement il nous en reste 850. Si la grève des enseignants continue à ce rythme on risque de faire 500 ou 400h de cours et l’année scolaire risque d’être invalide et ce sont nous les élèves qui allons payer les pots cassés, qui allons être les agneaux du sacrifice» s’écrit El Hadj Habib Ndiaye.

Un comité de crise pour gérer la situation

Les lycéens ne comptent pas rester les bras croisés. Ils ont activé leurs réseaux pour avoir une année scolaire paisible et valide. Selon le secrétaire général du foyer scolaire de Blaise Diagne, les trois lycées ont mis sur place un comité de gestion des crises. «Les membres du comité sont des élèves des lycées Blaise Diagne, Maurice Delafosse et John Fithgerald Kennedy», a-t-il indiqué.

Ces élèves sont en train de ratisser large. Et là, ils ont le soutien du Parlement des enfants dont un des leurs en l’occurrence Pèdre Ndiaye. «Notre seul désir est de rencontrer l’autorité compétente pour lui exposer nos griefs. Il ya trop de grèves pendant que nos camarades des écoles privées sont en train de travailler» a martelé El Hadj Habib Ndiaye.

Awa DIEDHIOU

Jeudi 29 Janvier 2009 - 17:27


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