Sénégal – Ousmane Tanor Dieng : "si Wade lance l’idée pour nous diviser, il perd son temps"

Le chef de l’Etat a, lors de son traditionnel discours du 3 avril, remis au goût du jour le statut du chef de l’opposition et celui de l’opposition pour faciliter et rendre le dialogue permanent entre le pouvoir et l’opposition. D’aucuns ont pensé que c’est encore une ruse pour casser la dynamique unitaire de l’opposition qui a permis à la Coalition Bennoo Siggil Senegaal de gagner beaucoup de grandes villes lors des élections locales.

Invité de l’émission «Grand jury» de la RFM ce dimanche, le secrétaire général du Parti Socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng a commenté cela comme une diversion. «Ce discours, cette communication sur le statut de l’opposition ou le statut du chef de l’opposition est de la diversion». Et de rappeler : «lorsque nous (les socialistes) partions, un professeur de droit qui s’appelle El Hadj Mbodji avait étudié ce statut de l’opposition, celui du chef de l’opposition et les résultats de son travail avaient été remis à Abdoulaye Wade. Il a dit à l’époque qu’il en connaissait plus, autant que le professeur et qu’il s’en occuperait. «Neuf ans après, nous nous retrouvons dans la même situation, il relance ce débat là», a fustigé le leader des socialistes sénégalais.

En revanche, Ousmane Tanor Dieng a fait savoir qu’il est «utile de matérialiser le statut de l’opposition. C'est-à-dire les devoirs et les obligations d’une opposition dans une démocratie civilisée. Je crois que c’est utile qu’on en discute, qu’on en définisse les thèmes et qu’on les codifie». A cet effet, il a affirmé que «c’est une question importante parce que cela permet de fixer les règles, de fixer le cadre dans lequel l’opposition et le pouvoir doivent travailler dans une démocratie digne de ce nom».

Le secrétaire général du PS a, cependant, tenu à avertir le Président Abdoulaye Wade: «si justement, il lance l’idée pour essayer de nous diviser, je lui dis dès maintenant qu’il perd son temps». Il a, en effet, fait savoir que ce poste de chef de l’opposition n’intéressait pas les leaders de la coalition Bennoo Siggil Senegaal. «Nous avons crée un cadre dans lequel nous travaillons de manière harmonieuse, qu’on nous laisse travailler dans ce cadre là, ça nous suffit. Je crois que nous n’avons pas besoin d’un statut de quelqu’un qui dirigerait l’opposition».