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Sénégal: les ouvriers envahissent l’enseignement

Des mécaniciens, des menuisiers, des coiffeuses, des vendeuses, etc se sont retrouvés dans le corps enseignant du Sénégal. C’est l’un des principaux facteurs de la mauvaise qualité de l’enseignement élémentaire. Une étude de l’ONG Action-Aid et du Comité des ONG et Syndicats pour la Défense de l’Education Publique (COSYDEP) a, ainsi, révélé en partie les véritables maux qui gangrènent l’enseignement. Elle a été présentée ce mercredi 26 décembre.



Des élèves dans une classe avec leur maîtresse
Des élèves dans une classe avec leur maîtresse
Un coin du voile est levé sur la mauvaise qualité de l’enseignement primaire au Sénégal. Le corps enseignant surtout celui du volontariat est peuplé de coiffeuses, des mécaniciens, de menuisiers, de vendeuses, de mères de plusieurs enfants, bref de personnes déconnectées du milieu scolaire de plus de dix ans. Ces faits ont été révélés par une étude réalisée par l’ONG Action-Aid en partanariat avec le Comité des ONG et Syndicats pour la Défense de l’Education Publique (COSYDEP). Une frange de ces enseignants est, selon le rapport, issue du recrutement complémentaire ou quota sécuritaire instauré par le ministère de l’éducation en 1995.

Cette étude a, également, révélé que «la grève des enseignants, la mauvaise formation des enseignants, la faible participation des parents dans l’étude de leurs enfants, et le quantum horaire qui est entre 600 et 700 heures tandis la norme est de 800 heures constituent les facteurs liés à la mauvaise qualité de l’enseignement primaire au Sénégal».

Les cibles de l’étude

Cette recherche a été effectuée sur les trois dernières années en deux phases. La première phase a concerné le niveau national et les IDEN dont celles Foundiougne et de Tambacounda. Alors que pour la deuxième phase, l’étude s’est intéressée aux écoles soit 30 écoles dont 15 ont obtenus un taux de 75% aux résultats du CFEE et les 15 autres ont obtenus un taux de 25% AU CFEE. Le sujet de ce rapport porte sur : «Améliorer la qualité des résultats d’apprentissage dans les écoles primaires au Sénégal».

Selon le coordonnateur national du COSYDEP, «une théorie du changement» est mise en place par la structure qu’il dirige afin de réunir tous les acteurs de l’éducation. L’objectif est, selon Cheikh Mbow, de créer un forum de l’éducation dans chaque zone du Sénégal. Et après, il appartiendra aux acteurs de définir la meilleure qualité de l’enseignement. «Nous comptons aussi mener un plaidoyer au niveau du ministère de l’éducation sur le quota sécuritaire », a-t-il ajouté.

Le coordonnateur de l’équipe de recherche et consultant de Action-Aid, par ailleurs chercheur à l’INEADE, M. Ngom a sollicité l’implication des parents dans l’éducation et surtout un effort accru de l’Etat. Pour lui, ce dernier doit «anticiper sur les revendications des enseignants, et éviter les retards sur les salaires qui sont des motifs de grèves».

Indexés dans ce rapport par rapport aux nombreuses perturbations que subissent l’école Sénégalaise, le Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (SELS) se défend. L’enseignant et représentant du SELS a soutenu que «les gens ont tendance à politiser les syndicats d’enseignants, ce qui explique en partie la fréquence des grèves». Il est d’avis que «l’Etat doit sécuriser les salaires des enseignants».

Et en ce qui concerne le choix des enseignants, M Medang a souligné que «ces personnes sont recrutées sur la base du BFEM et du BAC. Leur niveau d’étude ne peut pas les empêcher de faire autre chose. Mais cela ne doit pas non plus constituer un obstacle pour leur retour dans le milieu éducatif. Ce facteur n’est en aucun cas une menace sur la qualité de l’éducation».


Ndèye Maty Diagne (Stagiaire)

Vendredi 26 Décembre 2008 - 19:51


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