La sexualité, longtemps domaine intime et réservé, s’expose aujourd’hui au grand jour sur les réseaux sociaux. Ce qui relevait jadis du secret ou de la pudeur s’affiche désormais en images, en vidéos, en commentaires parfois crus. La révolution numérique a bouleversé les frontières : entre le privé et le public, entre l’intime et le spectacle.
Cette présence massive de la sexualité sur les plateformes digitales n’est pas anodine. Elle dit quelque chose de notre époque. D’un côté, elle traduit un désir de liberté, d’affirmation de soi, de rejet des tabous. Les jeunes générations, notamment, veulent parler du corps sans honte, briser les carcans moraux d’hier et revendiquer leur droit au plaisir et à l’identité sexuelle. En ce sens, il y a un progrès : la parole est libérée, la sexualité n’est plus seulement vécue dans le silence et la culpabilité.
Mais derrière ce mouvement se cache aussi un paradoxe inquiétant. La sexualité, lorsqu’elle est mise en scène pour séduire, accumuler des “likes” ou provoquer, perd de sa profondeur pour devenir simple marchandise visuelle. Les réseaux sociaux, avec leur logique de visibilité et de performance, transforment parfois l’intime en produit de consommation rapide. On ne vit plus pour ressentir, on vit pour montrer.
Ce phénomène n’est pas sans danger. Il influence la construction identitaire des adolescents, exposés très tôt à des représentations souvent stéréotypées, hypersexualisées, qui brouillent leurs repères. Il fragilise aussi les relations humaines, en nourrissant la comparaison, la frustration, la dépendance au regard d’autrui. Enfin, il favorise une banalisation de l’image du corps, où celui-ci n’est plus un espace de respect et de découverte, mais un outil de séduction instantanée.
Pourtant, il serait simpliste de diaboliser les réseaux sociaux. Comme tout outil, ils reflètent nos usages et nos intentions. Ils peuvent aussi servir à l’éducation sexuelle, à l’éveil des consciences, à la lutte contre les violences et les discriminations. Mais cela suppose une vigilance, un discernement, une éducation au numérique et à l’intime.
Le défi est donc clair : comment vivre une sexualité épanouie et respectueuse dans un monde où l’image prend souvent le pas sur la réalité ? La réponse tient en deux mots : responsabilité et authenticité. Responsabilité des adultes qui doivent accompagner les jeunes, responsabilité des utilisateurs qui doivent se demander ce qu’ils cherchent vraiment dans cette exposition, authenticité de chacun dans son rapport à soi et aux autres.
La sexualité, au fond, est l’une des dimensions les plus profondes de notre humanité. Elle engage le corps, mais aussi l’affectif, le spirituel, le culturel. La réduire à une mise en scène virtuelle, c’est l’appauvrir. L’assumer dans sa richesse, dans son respect, dans sa vérité, c’est la réhabiliter.
Et si nous replacions la sexualité là où elle appartient vraiment ? Non pas dans l’arène du paraître, mais dans l’espace de la rencontre sincère. Car la vraie intimité ne se “poste” pas, elle se vit.
Marie Barboza MENDY
Chronique hebdomadaire – Regards croisés d’une Franco-Sénégalaise
E-mail : mendymarie.b@gmail.com
Tel: 78.291.83.25
Cette présence massive de la sexualité sur les plateformes digitales n’est pas anodine. Elle dit quelque chose de notre époque. D’un côté, elle traduit un désir de liberté, d’affirmation de soi, de rejet des tabous. Les jeunes générations, notamment, veulent parler du corps sans honte, briser les carcans moraux d’hier et revendiquer leur droit au plaisir et à l’identité sexuelle. En ce sens, il y a un progrès : la parole est libérée, la sexualité n’est plus seulement vécue dans le silence et la culpabilité.
Mais derrière ce mouvement se cache aussi un paradoxe inquiétant. La sexualité, lorsqu’elle est mise en scène pour séduire, accumuler des “likes” ou provoquer, perd de sa profondeur pour devenir simple marchandise visuelle. Les réseaux sociaux, avec leur logique de visibilité et de performance, transforment parfois l’intime en produit de consommation rapide. On ne vit plus pour ressentir, on vit pour montrer.
Ce phénomène n’est pas sans danger. Il influence la construction identitaire des adolescents, exposés très tôt à des représentations souvent stéréotypées, hypersexualisées, qui brouillent leurs repères. Il fragilise aussi les relations humaines, en nourrissant la comparaison, la frustration, la dépendance au regard d’autrui. Enfin, il favorise une banalisation de l’image du corps, où celui-ci n’est plus un espace de respect et de découverte, mais un outil de séduction instantanée.
Pourtant, il serait simpliste de diaboliser les réseaux sociaux. Comme tout outil, ils reflètent nos usages et nos intentions. Ils peuvent aussi servir à l’éducation sexuelle, à l’éveil des consciences, à la lutte contre les violences et les discriminations. Mais cela suppose une vigilance, un discernement, une éducation au numérique et à l’intime.
Le défi est donc clair : comment vivre une sexualité épanouie et respectueuse dans un monde où l’image prend souvent le pas sur la réalité ? La réponse tient en deux mots : responsabilité et authenticité. Responsabilité des adultes qui doivent accompagner les jeunes, responsabilité des utilisateurs qui doivent se demander ce qu’ils cherchent vraiment dans cette exposition, authenticité de chacun dans son rapport à soi et aux autres.
La sexualité, au fond, est l’une des dimensions les plus profondes de notre humanité. Elle engage le corps, mais aussi l’affectif, le spirituel, le culturel. La réduire à une mise en scène virtuelle, c’est l’appauvrir. L’assumer dans sa richesse, dans son respect, dans sa vérité, c’est la réhabiliter.
Et si nous replacions la sexualité là où elle appartient vraiment ? Non pas dans l’arène du paraître, mais dans l’espace de la rencontre sincère. Car la vraie intimité ne se “poste” pas, elle se vit.
Marie Barboza MENDY
Chronique hebdomadaire – Regards croisés d’une Franco-Sénégalaise
E-mail : mendymarie.b@gmail.com
Tel: 78.291.83.25
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