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Sommet arabe : Beyrouth refuse une invitation libyenne envoyée via l’ambassade libanaise à Damas

Diplomatie Sans un changement d'attitude de la part de l'hôte libyen, le Liban semble pencher pour le boycott pur et simple du sommet de la Ligue arabe, notamment après l'envoi par Tripoli d'une invitation au sommet arabe - rejetée par le Liban - via l'ambassade du Liban à Damas, les Libyens ayant fermé leur ambassade à Beyrouth en 2003.



Sommet arabe : Beyrouth refuse une invitation libyenne envoyée via l’ambassade libanaise à Damas
La question de la participation du Liban au sommet de la Ligue arabe en Libye ne semble toujours pas tranchée, même si l'attitude de Tripoli n'est pas jusque-là de nature à améliorer les relations bilatérales tendues depuis la disparition, en 1978, de l'imam Moussa Sadr - fondateur du mouvement Amal - à quelques heures d'une rencontre à Tripoli avec le président libyen, Mouammar Kadhafi.
En effet, Beyrouth a refusé hier une invitation adressée par la Libye au Liban via l'ambassade du Liban à Damas pour participer au prochain sommet arabe à Tripoli, pour des raisons d'ordre « administratif », a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères, Ali Chami.

« L'ambassade du Liban à Damas a renvoyé une invitation de l'ambassade de Libye car elle n'est pas habilitée à la recevoir d'un point de vue administratif », a précisé dans un communiqué le service de presse du ministère. L'ambassadeur du Liban en Syrie Michel Khoury s'est ainsi déclaré hier incompétent pour recevoir ce type d'invitations. De source diplomatique, on indique que le ministre libyen des Affaires étrangères Moussa Koussa a profité de son passage à Damas pour lancer l'invitation. « Les Libyens ont probablement estimé qu'il s'agissait là du meilleur moyen » pour ce faire, a indiqué à cet égard la source diplomatique précitée, « vu que, publiquement, le président de la République Michel Sleiman a indiqué en Conseil des ministres qu'il ne se rendrait pas en Libye ». Dans les faits, une simple lettre rédigée par l'ambassadeur de Libye à Damas, Abdelsalam Ahmad Daou, a été envoyée par la poste à l'ambassade du Liban à Damas. Le pli est arrivé dimanche dernier à l'ambassade en Syrie qui a aussitôt alerté le ministère des Affaires étrangères ainsi que le palais présidentiel. La réponse libanaise ne s'est pas fait attendre et a également été envoyée par la poste.

Moussa demain à Beyrouth
C'est demain que le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa débarque à Beyrouth, mais M. Moussa soutient qu'il n'est pas habilité à traiter ce dossier et suggère que le Liban, en tant que membre de la Ligue arabe, soit invité par le biais d'une délégation libyenne qui se rendrait à cet effet à Beyrouth. Quoi qu'il en soit, le temps presse. Le 22 mars, les représentants des États membres de la Ligue se réunissent pour préparer la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères qui aura lieu le 24 et le 25 mars courant. Toujours avant la tenue du sommet arabe proprement dit, une réunion au niveau des ministres arabes de l'Économie aura lieu.
Vendredi dernier, un responsable gouvernemental avait affirmé à l'AFP que le président libanais Michel Sleiman n'allait pas participer au sommet arabe, prévu les 27 et 28 mars, « en raison d'une demande faite par le président du Parlement Nabih Berry », actuel chef du mouvement Amal. Hier soir, Beyrouth n'avait pas encore décidé du niveau de représentation pour ce sommet, alors que M. Berry avait affirmé début février qu'il était pour son boycottage.
La source diplomatique précitée a précisé dans ce cadre que « si les Libyens ne changent pas d'attitude, il y a fort à parier que le Liban boycottera purement et simplement le sommet ». Il convient de souligner que Beyrouth avait un temps envisagé de dépêcher à Tripoli l'ambassadeur du Liban au Caire et délégué du Liban pour la Ligue arabe, Khaled Ziadé.
La Libye avait fermé en 2003 son ambassade à Beyrouth pour protester contre les accusations formulées à son égard, sans pour autant rompre ses relations diplomatiques avec le Liban. Beyrouth est représenté par Nazih Achour, chargé d'affaires à Tripoli. En 2008, la justice libanaise avait inculpé le numéro un libyen Mouammar Kadhafi pour la disparition de l'imam et demandé son arrestation.
La Libye a toujours affirmé que l'imam avait quitté la Libye pour l'Italie, qui maintient que Moussa Sadr n'est jamais entré sur son territoire. En 2004, Rome avait cependant remis au Liban un passeport retrouvé en Italie et qui appartenait à l'imam.
Une importante communauté libanaise vit malgré tout en Libye. Elle compte 3 mille à 4 mille personnes.

De Freige exprime son refus du boycott du sommet en Libye

Le député du Bloc du futur, Nabil de Freige, a exprimé hier sa position de refus de tout boycott du sommet arabe qui se tiendra en Libye de la part du Liban car, a-t-il dit, « l'intérêt national du pays suppose sa participation à cet événement ».
Évoquant par ailleurs « la campagne menée contre les FSI », le député a invité ceux qui accusent les Forces de sécurité intérieure de traîtrise à lâcher prise, rappelant « les exploits réalisés par cette institution en matière de démantèlement des réseaux terroristes et qui, à un moment donné, ont fait la fierté de l'autre camp notamment », a-t-il dit, estimant que cette campagne « vise plus précisément le Premier ministre, Fouad Siniora ».

De son côté, l'ancien chef de gouvernement, Nagib Mikati, a appelé les différents protagonistes à « soustraire le dossier de l'accord de coopération conclu entre les FSI et les États-Unis aux débats médiatiques », appelant à « l'examiner là il devrait l'être, c'est-à-dire au sein des institutions constitutionnelles, seules capables d'apporter les réponses attendues et à évaluer la crédibilité des prétextes avancés ». Et M. Mikati de rappeler au passage ce qui a été achevé à ce jour par les FSI sous la direction du général Achraf Rifi, allusion faite au démantèlement des réseaux d'espionnage opérant pour le compte d'Israël et la poursuite des criminels de tout genre.
Pour sa part, le député des FL Farid Habib a dénoncé la campagne de diffamation ciblant l'institution des FSI et visant notamment « à écarter son directeur, le général Achraf Rifi, de la scène sécuritaire et à étouffer tout ce qu'il a réussi à achever à ce jour en endiguant notamment le terrorisme et en révélant les réseaux d'espionnage ».

L'Orient

Mardi 16 Mars 2010 - 11:33


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