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Sory Kaba, membre du pool des porte-parole de l'APR: "Macky Sall ne va pas reculer sur le principe de la reddition des comptes publics"


Membre du pool des Porte-parole de l’Alliance pour la République (Apr), Sory Kaba prône la poursuite de la traque des biens mal acquis. Selon lui, le président de la République ne va pas reculer sur le principe de la reddition des comptes publics. M. Kaba pense avertit également que l’Apr « ne sera pas une sorte d’échappatoire pour n’importe quel responsable transfuge du Pds ». Entretien...



Sory Kaba, membre du pool des porte-parole de l'APR: "Macky Sall ne va pas reculer sur le principe de la reddition des comptes publics"

Quel commentaire faites-vous de l’appel en faveur de la libération de Karim Wade lancé par le porte-parole du khalife général des Tidianes ?
    
Je  mets cet appel dans la logique du rôle normal dévolu au spirituel dans notre pays. le spirituel a un rôle de régulateur social, d’assainissement des mœurs et des pratiques d’une manière générale, un rôle d’apaisement des tensions sociales. Sous ce rapport, l’appel du khalife est la bienvenue. Les religieux ont un rôle qui leur permet d’être équidistants de tous les citoyens. Il est bon qu’on comprenne qu’il n’est pas du ressort du président de la République de décider du sort d’un détenu ou d’un citoyen lambda dont le dossier est pendant devant la justice. Il faudrait qu’on laisse faire la justice son rôle normal dans le cadre de l’expression d’un Etat de droit. Notre Etat gagnerait à ce que la Loi s’exprime comme il se doit. La réponse du président a été la bonne réponse. Qu’on permette à chacun de jouer son rôle.

Les libéraux pensent que depuis plus des 14 mois, les investigations menées contre Karim Wade n’ont rien donné. Cela ne peut-il pas motiver l’élargissement du fils de l’ex-président ?

C’est de bonne guerre. Il ne faut pas qu’on mêle trop de choses. On a beau accuser  la justice de ne pas clairement jouer son rôle, mais la justice n’a pas jamais été claire d’une manière générale dans tous les pays du monde. Pas claire dans le sens du nébuleux, mais chaque chose a son temps. Le dossier est en instruction. Des enquêtes sont en train d’être menées. Il faut reconnaitre que le dossier n’est pas un dossier facile. Il y a plusieurs acteurs en même temps.  Si nous voulons y voir clair, il faut du temps. On ne condamne personne. Ce sont des présomptions qui pèsent sur M. Wade et que sous ce rapport, il faudrait que ces présomptions se confirment ou s’infirment. On n’a rien à perdre en laissant la justice faire son travail. Si Karim Wade est exempt de tout reproche, il sera purement et simplement libéré. Si le contraire se produit, il sera obligé de payer comme tout Sénégalais ayant géré des fonds publics et qui en a fait ce qu’il veut.  C’est normal que le Pds considère Karim Wade comme un détenu politique, mais loin s’en faut, il s’agit aujourd’hui de laisser la justice faire son travail  en menant le travail d’investigation nécessaire. Là où on attend plus la justice c’est d’aller dans le sens de ceux qui sont encore en liberté et qui ont géré les deniers publics et qui sont coupables. L’orientation vers ces gens va davantage clarifier les procédures d’une manière générale. C’est justement à cause de ça qu’on considère que karim Wade n’est pas le seul.  La machine judiciaire va faire son chemin. Et tous les autres qui ont gouté à la chose publique et qu’on reproche des choses seront obligés de se justifier.

Vous semblez militer en faveur de la poursuite de la traque des biens mal acquis…

La traque doit continuer, mais elle doit s’adresser à toux ceux qui ont géré des deniers publics dans ce pays, à tous ceux qu’on reproche des choses et qui ont un train de vie démentielle. Ils doivent répondre dès lors qu’ils ont été aux responsabilités. Tout le monde y gagne. Le citoyen fait confiance à l’homme politique. Aujourd’hui, l’une des aspirations des citoyens sénégalaise est le principe de la reddition des comptes. Tous ceux qui ont géré doivent justifier leurs sources de revenus.

Est-ce que la traque ne risque pas de freiner l’appel lancé par Macky Sall aux citoyens qui souhaitent accompagner sa politique ?

Il faut qu’on marque un petit arrêt. Le président de la République quand il lance un appel aux forces vives de la nation et que ces forces vives répondent qu’ils appartiennent à un autre parti politique appelé Pds si jamais la traque des biens mal acquis doit les épingler, le président de la République ne fera aucune objection. Ceux qui ne le connaissent pas pensent que la transhumance politique est un simple jeu de déplacement d’un camp à un autre, histoire de dire : en allant vers lui, je vais échapper à la machine judiciaire. Ils se trompent. Le président Macky Sall, nombreux sont les Sénégalais qui ont voté pour lui, à cause de l’engagement qu’il avait pris par rapport au principe de la reddition des comptes publics. Il ne va pas reculer. Il va répondre à l’attente des citoyens.  Si jamais la machine judiciaire doit les épingler, ils ne seront pas épargnés. L’Apr ne sera pas une sorte échappatoire pour n’importe quel responsable transfuge du Pds.

La stratégie d’élargissement des bases de l’Apr va-t-elle pas en pâtir ?

On oublie que les citoyens qui ne militent pas dans les partis politiques sont mille fois plus nombreux que ceux qui militent dans un parti politique. Je prône un jeu politique assaini où le citoyen a la possibilité de choisir, un choix clair par rapport aux offres politiques. Nous devons avoir un comportement politique sur le plan moral pour convaincre les citoyens apolitiques. Ce sont ceux-là qui élisent.

Nous sommes à quelques mois des élections locales, l’Apr peut-elle gagner ?

Je le crois d’autant plus que le président ne cesse de lancer un appel aux différents responsables de descendre à la base  et d’animer le parti. Un bilan extrêmement positif est en train de se faire à la tête de l’Etat et il faut le partager à grande échelle. Il est du rôle du responsable assez avisé des réalisations du président de descendre à la base et de le partager à grande échelle. Les élections locales se profilent à l’horizon, le président est responsable devant les citoyens. Les responsables doivent descendre à la base. Si on le fait comme il se doit, on gagnera les élections.  Par contre, la crainte est de descendre à la veille des élections pour faire le travail qui est attendu des responsables depuis des mois.

D’aucuns pensent qu’avec l’absence d’une structuration, l’Apr ressemble à une armée mexicaine où tout le monde est général…
Nous avons besoin d’une organisation où tout le monde se reconnait avec des responsables qui parleront au nom du parti aux différents militants du pays.  C’est le souhait le mieux partagé par tous les responsables. On a lancé le processus de vente des cartes et d’audit des comités installés. C’est à partir de ces comités que le parti va s’organiser. Si on fausse l’organisation de ces comités,  le parti sera mal organisé. Le souhait du président du parti, c’est d’avoir des comités qui répondent aux normes prévues par les textes du parti.  100 membres par comité et que ces 100 membres ne soient pas utilisés ailleurs… les délais ne nous permettent pas d’organiser cela dans les conditions actuelles.

Quelle stratégie préconisez-vous ?

Dès lors qu’on ne peut pas avoir aujourd’hui des responsables démocratiquement élus pour qu’ils dirigent les différentes listes qui pourront polariser les citoyens autour des objectifs du président de la République il faut impérativement que nous puissions choisir démocratiquement ces responsables. Qu’ils ne soient pas l’émanation d’un responsable ou d’un groupe de responsable. L’idée qui a été émise, c’est l’organisation d’élections primaires dans le parti. Ces primaires auraient le mérite de faciliter le choix. C’est important dans un parti qui n’est pas organisé. C’est difficile de l’organiser, mais ce sera plus durable pour un parti comme le notre. D’autant plus que nous sommes dans une large coalition. Et il faudrait voir dans cette coalition le meilleur profil pour diriger notre liste. Le meilleur choix qui puisse s’opérer c’est l’organisation de primaire. Cela aurait impulsé la démocratie au sein des partis.
Propos recueillis par Issa NDIAYE


Dimanche 19 Janvier 2014 - 19:43


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