De nouvelles images satellites et des témoignages de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi 1ᵉʳ novembre la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Fasher, dans l'ouest du Soudan, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires des Forces de soutien rapide.
Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation « absolument apocalyptique » et « véritablement terrifiante » sur le terrain.
Après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapides (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo dit Hemedti ont pris dimanche 26 octobre El-Fasher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan.
Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale (rapport à consulter ici), qui analyse des vidéos et images satellites, les dernières images datant de vendredi ne « montrent aucun mouvement à grande échelle » à El-Fasher, ce qui suggère que la majorité de sa population est « morte, capturée ou cachée ».
Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'« objets » correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. « Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles », conclut-il.
Un grand nombre de personnes en «grave danger de mort», selon MSF
Médecins sans frontières (MSF) a, lui aussi, dit craindre samedi qu'un « grand nombre de personnes » y soient toujours « en grave danger de mort » et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés « d'atteindre des zones plus sûres » comme Tawila. Des milliers de personnes ont déjà fui El-Fasher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, où MSF s'est préparé à faire face à un afflux massif de déplacés et blessés.
Des survivants ont raconté à l'ONG que des habitants ont été séparés selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenus contre rançon. Un rescapé a rapporté des « scènes horribles » de prisonniers écrasés par les véhicules de combattants.
« Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Fasher ? », s'inquiète Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF.
« On craint le pire... »
« Médecins sans frontières, nous avons fait sortir nos équipes d’E-Fasher en avril 2025. Et donc maintenant, nous avons environ 500 collègues qui travaillent dans l'hôpital de la ville de Tawila, à 60 kilomètres d’El-Fasher. Depuis le week-end dernier, ce sont ces équipes qui ont accueilli les personnes exsangues, affamées, blessées qui sont arrivées d’El-Fasher. Si au début de la semaine, il y a eu un grand nombre de blessés et des personnes qui sont arrivées quelques dizaines de milliers, le flux des arrivées s'est tari extrêmement rapidement. Ce qui nous laisse penser, et c'est aussi le récit des personnes qui arrivent, qu'un grand nombre de personnes sont détenues sur la route, et on craint le pire. On ne sait pas si elles ont été assassinées et s'il n'y a pas eu un bain de sang. Il y a des milliers de personnes qui manquent, et c'est dans ce sens que notre communiqué montre des inquiétudes pour ces dizaines de milliers de personnes dont on ne sait pas où elles sont », a déclaré à RFI Michel-Olivier Lacharité.
S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Fasher comme « absolument apocalyptique », évoquant comme l'ONU la « pire crise humanitaire du monde ». « Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions », a-t-il ajouté.
« Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes », a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les « atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre ».
Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation « absolument apocalyptique » et « véritablement terrifiante » sur le terrain.
Après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapides (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo dit Hemedti ont pris dimanche 26 octobre El-Fasher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan.
Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale (rapport à consulter ici), qui analyse des vidéos et images satellites, les dernières images datant de vendredi ne « montrent aucun mouvement à grande échelle » à El-Fasher, ce qui suggère que la majorité de sa population est « morte, capturée ou cachée ».
Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'« objets » correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. « Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles », conclut-il.
Un grand nombre de personnes en «grave danger de mort», selon MSF
Médecins sans frontières (MSF) a, lui aussi, dit craindre samedi qu'un « grand nombre de personnes » y soient toujours « en grave danger de mort » et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés « d'atteindre des zones plus sûres » comme Tawila. Des milliers de personnes ont déjà fui El-Fasher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, où MSF s'est préparé à faire face à un afflux massif de déplacés et blessés.
Des survivants ont raconté à l'ONG que des habitants ont été séparés selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenus contre rançon. Un rescapé a rapporté des « scènes horribles » de prisonniers écrasés par les véhicules de combattants.
« Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Fasher ? », s'inquiète Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF.
« On craint le pire... »
« Médecins sans frontières, nous avons fait sortir nos équipes d’E-Fasher en avril 2025. Et donc maintenant, nous avons environ 500 collègues qui travaillent dans l'hôpital de la ville de Tawila, à 60 kilomètres d’El-Fasher. Depuis le week-end dernier, ce sont ces équipes qui ont accueilli les personnes exsangues, affamées, blessées qui sont arrivées d’El-Fasher. Si au début de la semaine, il y a eu un grand nombre de blessés et des personnes qui sont arrivées quelques dizaines de milliers, le flux des arrivées s'est tari extrêmement rapidement. Ce qui nous laisse penser, et c'est aussi le récit des personnes qui arrivent, qu'un grand nombre de personnes sont détenues sur la route, et on craint le pire. On ne sait pas si elles ont été assassinées et s'il n'y a pas eu un bain de sang. Il y a des milliers de personnes qui manquent, et c'est dans ce sens que notre communiqué montre des inquiétudes pour ces dizaines de milliers de personnes dont on ne sait pas où elles sont », a déclaré à RFI Michel-Olivier Lacharité.
S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Fasher comme « absolument apocalyptique », évoquant comme l'ONU la « pire crise humanitaire du monde ». « Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions », a-t-il ajouté.
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