Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Stratégie de tester uniquement des personnes présentant des signes Covid-19: Les «symptomatiques» ont-ils pris l’ascenseur ?

​La nouvelle approche des autorités sanitaires consistant à ne tester que les personnes présentant des symptômes de la Covid-19 avec une diminution du nombre d’échantillons, semble prendre une autre tournure. De 700 tests jusqu’à 3000 tests réalisés sur des personnes suspectes entre le 19 et 21 juillet, le nombre a connu une augmentation non négligeable les 22 et 23 juillet où l’on a dépisté plus de 2000 personnes dont 1244 tests le premier jour et 1170 tests le 23 avec un record de taux de positivité de 19 %. Sans compter les « faux négatifs » qui font dire au Dr El Hadj Ndiaye Diop de l’hôpital de Touba qu’il faut aujourd’hui des « lits intermédiaires » au niveau des centres de traitement des épidémies (Cte) qui ne prennent que les malades testés positifs.



Stratégie de tester uniquement des personnes présentant des signes Covid-19: Les «symptomatiques» ont-ils pris l’ascenseur ?
Les changements de stratégies ont montré une nouvelle facette dans la gestion de la pandémie de coronavirus dans notre pays. En effet, les autorités sanitaires ont procédé à la diminution du nombre de tests avec la stratégie du « tester moins » que d’habitude. Ce même s’il n’a jamais été question de « tester en masse » au Sénégal, comme le recommande l’Organisation mondiale de la Santé (Oms). Entre le 19 et le 21 juillet, on a assisté à une baisse drastique du nombre de personnes dépistées à la Covid-19.

Le 19 juillet, sur les 712 tests effectués, 141 sont revenus positifs, le jour suivant (c’est-à-dire le 20 juillet), on a recensé quelques 138 personnes contaminées sur un échantillon de 639 individus. Puis, brusquement, le nombre de tests est retombé à 369 tests avec seulement 37 cas positifs. Cette diminution du nombre d’essais cliniques fait apparaître en parallèle une augmentation du nombre de nouveaux cas avec un pourcentage qui est allé jusqu’à 19 % de positivité. Un taux record de contaminations au Sénégal ! Alors que, — et c’est au moment où le ministre de la Santé a précocement annoncé l’atteinte du pic —, on était seulement à 11 % de taux de personnes contaminées. C’était à la 11e semaine, précisément au courant du mois de mai passé.

Aujourd’hui, tout semble basculer avec un record de tests symptomatiques qui a fait « remonter » les échantillons sur 2000 personnes suspectes en deux jours dont 1244 tests le 22 juillet avec 136 cas positifs, et 1170 tests à la date du 23 juillet où on a enregistré 145 autres cas. Or, dans la période du 19 au 21, on a fait 1720 tests en trois jours. Sans compter le nombre de cas communautaires qui dépasse la quarantaine, et le nombre de décès devenu de plus en plus inquiétant. De 39 cas graves, on est, du jour au lendemain, passé à 47 personnes admises en réanimation. Soit huit personnes de plus gravement affectées. Et trois décès en moyenne par jour. Sur ce, dira Dr El Hadj Ndiaye Diop de l’hôpital de Touba : « ce sont justement les symptomatiques qui vont augmenter les tests. Et on assistera à un retour du nombre normal de tests avec un taux de positivité très élevés ».

Près de 30 % des tests  seront de faux négatifs
D’après ce médecin de la ville sainte de Touba, avec cette nouvelle approche prise, on est arrivé à un moment où les autorités sanitaires travaillent avec les moyens du bord. Et, soutient-il, « même si elles auront moins à détecter, il y aura plus de cas. Alors que si elles étaient restées dans cette dynamique du « tester plus », ils auraient moins de positivité ». Encore que, « et c’est là où le bât blesse, près de 30 % des tests seront de faux négatifs. Car les tests n’ont pas la sensibilité du scanner », a-t-il expliqué. Le praticien de Touba souligne que, aujourd’hui, à cette étape cruciale de la lutte, « il faut des lits intermédiaires dès lors que les centres de traitement des épidémies (Cte) ne prennent que les malades positifs. Or, il y a des faux négatifs qui risquent de causer d’énormes difficultés aux structures sanitaires à qui on ne demande de transférer que des cas positifs ».

Selon Dr El Hadj Ndiaye Diop, à un moment donné de la situation, « on sera obligé d’isoler les cas avec une prise une charge plus ou moins adaptée ». Ce qu’il appelle « les premiers soins » en attendant la confirmation des tests. « C’est quelque chose qu’on voit venir », a-t-il alerté. Une situation qui classe le Sénégal sur la liste des pays les plus touchés en Afrique. Un classement qui peut se justifier par la façon dont le virus a encerclé le pays. De l’Est à l’Ouest en passant par le Nord jusqu’au Sud, sans oublier le Centre, le Sénégal dans sa totalité est « Covidement » affecté. En témoignent les résultats des zones touchées dans la journée du 23 juillet. Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack, Ziguinchor, Matam, Kédougou…

Aujourd’hui, le pouvoir d’endiguer le virus ne dépend plus de l’Etat dès lors que les mesures de restrictions sont levées amenant les populations à un relâchement total. La population qui constitue pourtant le maillon faible de la chaîne… de contamination. Aujourd’hui, la communauté reste la seule issue pour circonscrire l’épidémie au Sénégal, du moins si on fait allusion à la très « contagieuse » contamination communautaire qui continue son bonhomme de chemin. Dr El Hadj Ndiaye Diop de l’hôpital Ndamatou de Touba pense que la population a intérêt à coopérer avec les autorités sanitaires, car « si cela augmente d’une manière exponentielle, c’est tout le système sanitaire qui va devenir le maillon faible de la chaîne », a-t-il dit. Et Dr Diop d’ajouter « mais si la communauté réagit favorablement, la chaîne peut redevenir solide, sinon ce sera la catastrophe ». 

Le Témoin


Vendredi 24 Juillet 2020 - 10:55


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter