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Tchad: comment est perçue la force Barkhane à Faya-Largeau?

Au Tchad, la présence militaire française est de plus en plus contestée à Ndjamena. Des appels à manifester y sont régulièrement lancés par la coalition d’opposition Wakit Tama qui demande le départ de la force française Barkhane implantée au Tchad depuis 2014 en remplacement de l’opération Serval et Épervier. Mais à l’extrême nord du pays, à Faya-Largeau, la force française est plutôt bien accueillie par les habitants. Leur arme : le projet COM Nord financé notamment par l’AFD et le GIZ.



Dans la cour de cette école de Faya Largeau, les coups de marteau ont remplacé les rires des enfants. Tas de briques dans un coin de la cour, des gravats dans l’autre, des ouvriers construisent une salle de classe. Maxime Loumia, le responsable de l’école, supervise le chantier : « On est en train de construire la salle de classe qui accueillera 30 élèves. Barkhane a financé ce projet. »
 
Ce jour-là, au passage du convoi de la force française dans les rues de Faya-Largeau, des enfants saluent les militaires. Un peu plus loin, des adolescents lancent des insultes. Mais ici, pas de sentiment anti-Barkhane comme à Ndjamena, selon Abakar Harendji, le maire de la ville.
 
 « À Ndjamena, souvent on voyait à la télé les Wakit Tama et autres faire cela. Nous ici, on n’a pas connu ça. Les militaires, voire même la France, coopèrent avec le Tchad et c’est une ancienne coopération. Et si les militaires sont ici, ils nous aident beaucoup. Tous ces bâtiments que vous voyez là, c’est la France, affirme le maire. Ils n’ont pas cessé de nous aider jusque-là à Faya. On ne peut pas grèver contre la France, ni contre les militaires. »
 
« Aider à hauteur de nos moyens »
À côté de lui, un habitant acquiesce. Il explique qu’à Faya-Largeau, la force Barkhane est bien vue car elle comble le vide laissé par l’État tchadien dans la province du Borkou. « Ces militaires ont gardé leurs positions. Ils ne sortent que dans le cadre d’un programme. Parfois, il y a des médecins qui les accompagnent. Ces médecins partent par exemple à Wour, à Dourkourou soigner les malades. Donc c’est une bonne chose. »
 
Apporter de l’aide aux populations vulnérables, c’est la nouvelle stratégie adoptée par la force française, explique le capitaine Pierre-Alexandre, commandant du détachement de Faya Largeau. « C’est une mission, bien sûr militaire. On assure un soutien au profit de la force Barkhane, on apporte aussi un soutien à l’ANT, en particulier sur l’avitaillement et la sécurisation pour leurs aéronefs, détaille-t-il. Mais aussi et parfois pour la gestion et l’évacuation de blessés. Mais également des missions pour être un acteur local et pour aider à hauteur de nos moyens, ajoute le Capitaine. On ne règlera pas les problèmes, mais on apporte une contribution à Faya Largeau. »
 
Une contribution qui passe par le projet COM Nord lancé en 2019 dans les villes de Faya-Largeau, Fada et Bardaï avec un budget de 31,5 millions d’euros.

RFI

Mardi 7 Juin 2022 - 12:28


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