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Tout homme est homme, l’homme noir aussi…



Tout homme est homme, l’homme noir aussi…
Le mouvement déclenché par la mort de George Floyd, aux États-Unis, est en passe de s’étendre à la planète entière. Et tous espèrent qu’il atténuera la violence policière basée sur la couleur de peau. Les peuples et les Etats africains ont réagi à ce drame. Y compris l’Union africaine. Mais une réaction vous semble plus édifiante que toutes. Quelle est-elle, et pourquoi donc ? 

En fait, cette réaction, prêtée au chef de l’État ghanéen, Nana Akufo Addo, semble antérieure à ce drame. Mais elle sied tant à cette triste actualité que certains l’ont ressuscitée, comme un message pour l’avenir. « Le destin de toutes les personnes noires, où qu’elles se trouvent dans le monde, est lié à l’Afrique. Tant que l’Afrique n’est pas respectée, les Noirs ne le seront pas », Nana Akufo Addo dixit.

Il y a, certes, les maladresses délibérées et les provocations de Donald Trump. Il y a, aussi, la responsabilité de la classe politique américaine, qui n’a pas su prendre à bras-le-corps cette calamité, qui est allée, grandissante, depuis la mixité née de la fin de la ségrégation raciale, dans les années 60. Et deux mandats de Barack Obama n’y ont rien pu. Mais il n’est pas superflu d’imaginer que l’image que projette l’Afrique, leur terre d’origine, puisse déterminer le sort des Noirs, aux États-Unis. Comme pour les Japonais, par exemple. Il fallait oser le dire, tellement c’est juste !

En quoi est-ce vraiment juste ?

L’Afrique, berceau de l’humanité, est aussi le continent, par excellence, des peuples noirs. Et le peu de respect qu’inspire l’Afrique dans le monde ne peut pas ne pas avoir d’incidence sur la façon dont les Noirs, de par le monde, sont traités, quelle que soit leur patrie, sur le papier. D’autant qu’il n’est pas aisé de se sentir à la fois chez soi et à l’étranger, ou de se voir traiter comme un étranger, dans son propre pays.

Pendant qu’il suffoquait comme un animal sauvage que l’on veut étourdir pour le maîtriser, George Floyd, dans son ultime supplique, appelait sa mère, déjà décédée. Qui sait s’il appelait sa vraie mère ou cette mère-patrie vers laquelle rêvaient autrefois de se retrouver après leur mort ses aïeux, dans les negro-spirituals ?

C’est d’une tristesse !...

Cette histoire elle-même est triste, douloureuse. Et l’on souffre à chaque instant, en y repensant. Car, lorsque l’on est Noir et que l’on a un peu de mémoire, l’on ne peut exclure de pouvoir finir, un jour de « pas de chance » (ou de malchance), comme George Floyd. Et pas seulement aux États-Unis ! Il est triste, effectivement, de savoir que la peau noire vous rend suspect. Alors, oui, il ne reste plus, pour espérer échapper au sort, qu’à souhaiter voir l’Afrique inspirer suffisamment de respect aux policiers en question, pour qu’ils se souviennent que tout homme est homme, l’homme noir (l’homme africain) aussi.

Il n’y a pas si longtemps, nous évoquions, ici, comment, au début des années 90, l’imposante stature de Nelson Mandela avait fait cesser, du jour au lendemain, les réflexions désobligeantes sur l’Afrique. Exactement comme le respect qu’impose le père de famille suffit à dissuader ceux qui voudraient porter la main sur sa progéniture. Et, pour les Noirs, où qu’ils se trouvent dans le monde, quelle que soit leur nationalité, l’Afrique est à la fois le père et la mère. C’est le sens, profond, de ce que dit le dirigeant ghanéen, et qui n’a jamais été autant d’actualité.


Samedi 6 Juin 2020 - 09:12


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