L'Afrique de l'Ouest est désormais un « corridor » majeur pour le trafic de cocaïne, et le Sénégal se trouve au cœur de cette nébuleuse. Le rapport du Giaba pour la période 2024-mi-2025 dresse un constat alarmant : en mars 2025, les douanes sénégalaises ont intercepté trois cargaisons distinctes en une seule semaine, pour une valeur totale dépassant les 50 millions de dollars (environ 28 milliards FCFA). Parmi elles, une saisie majeure a été effectuée dans un camion près de la frontière malienne, confirmant que le pays n'est plus un simple point de passage mais un maillon logistique central pour les cartels.
Ces réseaux exploitent les ports, les corridors routiers et les systèmes financiers locaux. Les profits colossaux générés alimentent la corruption, renforcent les groupes armés et transforment toute la région en un « échiquier criminel » où les États voisins comme la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Nigeria sont également en première ligne.
Un modèle juridique aux résultats encore fragiles
Face à cette menace, le Sénégal a pourtant entrepris une mue saluée internationalement. Retiré de la liste grise du Groupe d'action financière internationale (GAFI) en octobre 2024, le pays est cité en exemple pour ses réformes. La promulgation en février 2024 d'une nouvelle loi complète contre le blanchiment et le financement du terrorisme a comblé la plupart des lacunes identifiées depuis 2018.
Cependant, le Giaba souligne un décalage préoccupant entre la « conformité technique » et « l'efficacité réelle ». Si le cadre juridique est solide, son application opérationnelle reste limitée. Les enquêtes financières, la traque des avoirs criminels et la coopération judiciaire internationale constituent encore des « maillons faibles » que les trafiquants ne manquent pas d'exploiter.
Le rapport appelle le Sénégal, « à la croisée des chemins », à accélérer la mise en œuvre de ses réformes. Les recommandations clés sont : Investir d'urgence dans la cybercriminalistique pour traquer les flux financiers liés aux cryptomonnaies: Renforcer la coopération régionale, notamment avec les États du Sahel et les pays côtiers; Systématiser les enquêtes financières parallèles dans les affaires de drogue et de corruption; Traduire les réformes législatives en résultats concrets pour consolider son rôle de moteur au sein du Giaba.
Une coopération régionale vitale
Dans un contexte de tensions politiques entre la CEDEAO et l'Alliance des États du Sahel (AES), le Giaba et les analystes rappellent avec force que la lutte contre des flux criminels qui ignorent les frontières « n'est pas une option ». La course est engagée : sans une action concrète et coordonnée qui dépasse les clivages politiques, l'Afrique de l'Ouest risque de sombrer dans un cycle infernal où criminalité transnationale, terrorisme et instabilité se nourriront mutuellement. Les récentes saisies record ne sont que la partie émergée de l'iceberg.
Ces réseaux exploitent les ports, les corridors routiers et les systèmes financiers locaux. Les profits colossaux générés alimentent la corruption, renforcent les groupes armés et transforment toute la région en un « échiquier criminel » où les États voisins comme la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Nigeria sont également en première ligne.
Un modèle juridique aux résultats encore fragiles
Face à cette menace, le Sénégal a pourtant entrepris une mue saluée internationalement. Retiré de la liste grise du Groupe d'action financière internationale (GAFI) en octobre 2024, le pays est cité en exemple pour ses réformes. La promulgation en février 2024 d'une nouvelle loi complète contre le blanchiment et le financement du terrorisme a comblé la plupart des lacunes identifiées depuis 2018.
Cependant, le Giaba souligne un décalage préoccupant entre la « conformité technique » et « l'efficacité réelle ». Si le cadre juridique est solide, son application opérationnelle reste limitée. Les enquêtes financières, la traque des avoirs criminels et la coopération judiciaire internationale constituent encore des « maillons faibles » que les trafiquants ne manquent pas d'exploiter.
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