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Transport aérien en Afrique : Un secteur pas si rentable



En Afrique les compagnies aériennes sont les moins rentables, avec un profit net moyen de 1,2 dollar par passager en 2024, contre 7,2 dollars à l’échelle mondiale. Ce chiffre résume à lui seul les obstacles auxquels le transport aérien est confronté sur le continent. Lors du webinaire de l’Association internationale du transport aérien (IATA) du mercredi 30 juillet, Somas Appavou, directeur commercial des affaires extérieures basé à Nairobi a détaillé les causes de cette faible performance à cause des coûts d’exploitation élevés, de la fiscalité excessive et des fonds bloqués.

Le montant total des fonds bloqués des compagnies aériennes dans le monde s’élevait à 779 069 971 810,00 FCFA (soit 1,37 milliard de dollars) en mai 2025, dont 73 % en Afrique, soit environ 1 milliard. Ces sommes, issues de ventes de billets et de services, ne peuvent être rapatriées par les compagnies en raison de restrictions locales sur les devises. « Cela affecte directement les opérations, limite les fréquences et décourage l’investissement », a prévenu Appavou.

Selon lui, le blocage de ces fonds nuit à la viabilité des compagnies aériennes et pénalise toute l’économie. «Ces fonds, issus des ventes de billets, ne peuvent pas être rapatriés par les transporteurs dans une trentaine de pays », a-t-il soutenu. 

Une cherté préoccupante 

Toutefois, des améliorations ont été notées au Nigeria, en Égypte et en Éthiopie, mais 26 pays africains restent concernés. Le Mozambique détient le niveau le plus élevé, suivi par la Centrafrique, l’Algérie, l’Angola et l’Érythrée. Ces situations nuisent à la compétitivité des destinations africaines et alimentent une « hausse artificielle des prix des billets, faute de concurrence. »

Suppression de certaines taxes et réduction des redevances de 25 % à partir du 1er janvier 2026

Pour Somas Appavou, il est très onéreux de faire des affaires en Afrique. « Côté dépenses, les coûts opérationnels en Afrique sont jusqu’à 40 % plus élevés qu’ailleurs. Le prix du carburant y est supérieur de 17 % à la moyenne mondiale, et représente 40 % des frais d’exploitation des compagnies africaines, contre 25 % dans le reste du monde. Les taxes et redevances aéroportuaires sont 12 à 15 % plus élevées, tandis que les frais de navigation, d’entretien, d’assurance et de capital sont tous de 6 à 10 % supérieurs », a expliqué M. Appavou. 

Ces surcoûts pèsent directement sur les prix payés par les passagers. À en croire l’expert commercial, les vols intra-africains, les taxes et frais représentent parfois 50 % du prix d’un billet. Face à cela, « la CEDEAO a annoncé une stratégie visant à supprimer certaines taxes et réduire les redevances de 25 % à partir du 1er janvier 2026. Nous saluons cette initiative », a déclaré Appavou, appelant les autres régions du continent à suivre cet exemple.

Pour l’IATA, quatre actions sont nécessaires pour redresser la situation : considérer l’aviation comme un levier stratégique de croissance, renforcer la sûreté et la régulation, réduire les coûts et garantir l’accès aux devises étrangères. L’Éthiopie et le Rwanda sont cités comme modèles. En investissant dans leurs compagnies nationales et leurs aéroports, ils ont transformé leurs économies et accru leur rayonnement régional.


Mercredi 30 Juillet 2025 - 23:07


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