« Sousse libre », « le terrorisme dehors ». Ce sont les slogans des quelques centaines de pères et mères de famille qui ont marché spontanément dans les rues de la ville samedi soir, en hommage aux victimes de l'attentat.
Cette manifestation est dédiée à la lutte contre le terrorisme, mais c'est aussi, pour des citoyens lambda, l'occasion de pointer du doigt, des maux très profonds. « Il faut prendre en charge les questions éducatives et sociales, afin d'éviter aux jeunes de dériver dans des mouvements extrémistes », indique Jaled Ahmed, un habitant de Sousse.
Pour cette région touristique, tout l'enjeu, c'est de pouvoir continuer à attirer des clients. De l'hôtellerie, en passant par l'artisanat, ce secteur fait vivre près de 400 000 personnes dans tout le pays. Cela représente près de 25 % du PIB. Alors, les acteurs locaux sont bien soucieux des solutions apportées pour restaurer la confiance des touristes, notamment le renforcement du dispositif sécuritaire.
La crainte des commerçants
Plus tôt dans la journée, le quartier touristique de la médina de Sousse, protégé par ses remparts historiques, était presque désert faute de clients. Plusieurs céramiques multicolores étalées devant lui, Majid n'espère plus vendre ses poteries. « En principe, on doit travailler quatre mois au moins en saison. Maintenant, c’est fini. Puisqu'il y a eu l’attentat,beaucoup de touristes sont repartis », regrette le vieux vendeurs.
Dans les allées étroites de ce marché, on trouve pourtant de tout : des djellabas, des sucreries locales et des bijoux. Mais à travers ce nouvel attentat, les commerçants craignent que leurs revenus soient directement touchés. A l'image de Mohammed, qui vend des sacs en cuir. « Après ce qu'il s’est passé à Sousse, jusqu’à maintenant, je n’ai rien vendu. »
Il y a trois mois, le gouvernement avait promis une série de mesures sécuritaires pour éviter une régression du secteur touristique. Mais les contrôles tant promis n'ont visiblement pas suffi. Le commerçant Najib regrette le retard pris dans la surveillance des sites balnéaires. « On en parle toujours. A Sidi Bouzid, dans la médina, dans les hôtels, on attend toujours parce qu’il n’y a pas de discipline de l’Etat contre les extrémistes. »
A la médina, on espère que des mesures concrètes seront prises à l'issue du conseil national sur la sécurité qui se tient ce dimanche à Tunis.
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