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Une pente raide vers la délinquance juvénile



L’un des premiers critères d’existence d’un établissement scolaire c’est d’abord l’accessibilité. Cependant si elle (cette accessibilité) doit parfois hypothéquer les chances de réussite des élèves ou empêcher un bon enseignement cela n’en vaut pas la peine. Cette analyse est partagée par bon nombre d’enseignants qui officient dans ce genre de situation.
Abdoulaye Cissé de l’école Grand Yoff 2A cite les conséquences que la proximité des écoles avec des marchés peut engendrer. Selon lui, «des élèves abandonnent souvent les classes pour aller faire du commerce. Ils sont tentés par la rapidité du gain quand ils voient les commerçants charrier l’argent et vivre aisément sans s’encombrer de théories». Il précise ainsi qu’ils sont influencés par leurs amis qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et qui gagnent chaque jour de l’argent en faisant un petit commerce comme la vente d’eau fraîche entre autres. Ces craintes sont ravivées par le fait que, selon les témoignages de ses collègues, certains élèves arrivent constamment largement après les heures de récréation ou de démarrage des cours. Ils estiment que «ces potaches se promènent dans le marché ou bien ils sont retardés par leurs parents qui vendent dans le marché oubliant qu’ils doivent revenir en classe».
La déperdition scolaire peut être l’une des conséquences de cette proximité des écoles avec des marchés. Mais ce qui est le plus à craindre c’est que cela entraîne ces élèves vers le banditisme avec les mauvaises fréquentations et l’envie du gain facile. Des instituteurs n’ont pas manqué de signaler cet état de fait même si c’est entre les lignes.
Ils ont, pour la plupart, indexé les autorités des collectivités locales qui ne sont intéressées que par la manière de récolter davantage de ressources financières tout en ne se souciant pas de mettre en péril l’éducation des enfants. «Partout où elles peuvent implanter des cantines, elles le font sans penser aux conséquences».
A l’instar de beaucoup de pays en voie de développement, le Sénégal cherche à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans lesquels l’éducation constitue une priorité absolue. C’est pour cette raison que depuis 2000, le Programme Décennal pour l’Education et la Formation (PDEF) est en train d’être mis en œuvre pour atteindre l’Education Pour Tous (EPT) d’ici 2015.
Mais dans ces conditions l’EPT risque d’être un vain mot et pourrait en revanche accroître la délinquance juvénile.

Awa Diédhiou

Dimanche 16 Novembre 2008 - 21:19


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