Le groupe rebelle avait rejeté dans un premier temps une offre de pourparlers avancée par Abuja la semaine dernière. Mais, dans un message posté lundi sur leur site Web, ils réclament la désignation de « médiateurs indépendants » issus des pays des multinationales pétrolières pour l’ouverture d’un éventuel dialogue. Ceci constitue la seule manière d’assurer qu’un « vrai dialogue » débouche sur « une solution et une paix durable », ajoute le message.
« Exterminer les habitants »
« Cette décision était prévisible, explique Benjamin Augé, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI) et spécialiste du Nigeria. Au début, il n’y avait aucune possibilité de dialogue du côté du gouvernement qui traitait les rebelles de terroristes. De l’autre côté, on disait qu’il ne fallait pas négocier avec un pouvoir qui ne respectait pas les habitants du delta. Puis, les autorités ont essayé de trouver des canaux de négociation avec des gens respectés par les militants. Des personnages comme Odein Ajumogobia, ancien ministre des affaires étrangères et du pétrole et figure respectée au sein de la communauté Ijaw [ethnie majoritaire dans le delta] sont apparus».
La situation était devenue si dramatique que l’Etat nigérian ne pouvait plus attendre. Les sabotages réalisés par les «Vengeurs» ont entraîné une chute de la production de brut pouvant atteindre 1,6 million de barils par jour. Pour amorcer le dialogue, l’armée nigériane avait demandé la semaine dernière une suspension de ses opérations dans le delta, où elle avait envoyé des navires et des avions.
Dans leur message, les rebelles demandent un retrait des multinationales de la région, comme Shell, Chevron et Eni, dont des installations au Nigeria ont été attaquées, de même que celles de la compagnie nationale (NNPC). Les NDA, qui veulent « reprendre le contrôle des ressources pétrolières», n’ont provoqué jusqu’à présent que des dégâts matériels. Mais «nous pourrions, en cas de nécessité revoir notre position d’épargner les vies humaines», avertit leur message.
«Dossier discrètement enterré»
«L’Etat va céder sur un certain nombre de points, analyse Benjamin Augé. Il y aura une partie officielle de la négociation et une autre, plus discrète. Celle qui apparaîtra dans les communiqués pourra concerner par exemple l’amnistie de nouvelles personnes. Dans la partie secrète, on négociera le cas de certains et on fera en sorte que leur dossier à l’organisme chargé des crimes financiers soit discrètement enterré».
Le cas de Government Ekpemupolo, ancien dirigeant du Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), sera scruté à la loupe. Agé de 47 ans, celui que l’on surnomme «Tempolo» et qui est soupçonné d’être l’une des figures des Vengeurs du Delta, a été condamné en janvier par la haute cour fédérale de Lagos pour «vol et blanchiment d’argent» pour un montant de 175 millions de dollars (155,6 millions d’euros).
La paix dépend-elle de son sort ? «“Tempolo”, qui a des moyens logistiques et financiers très importants, est un chef respecté et craint par nombre de “boys” qu’il paie depuis des années, estime Benjamin Augé. Son cas ne devrait pas être abordé sur la place publique, les gens ne le comprendraient pas». Le président Buhari a été élu en 2015 grâce, notamment, à son programme anti-corruption : si un traitement de faveur était accordé à «Tempolo», d’autres personnages publics recherchés par les autorités risqueraient de s’engouffrer dans la brèche.
Source: LeMonde.fr
« Exterminer les habitants »
« Cette décision était prévisible, explique Benjamin Augé, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI) et spécialiste du Nigeria. Au début, il n’y avait aucune possibilité de dialogue du côté du gouvernement qui traitait les rebelles de terroristes. De l’autre côté, on disait qu’il ne fallait pas négocier avec un pouvoir qui ne respectait pas les habitants du delta. Puis, les autorités ont essayé de trouver des canaux de négociation avec des gens respectés par les militants. Des personnages comme Odein Ajumogobia, ancien ministre des affaires étrangères et du pétrole et figure respectée au sein de la communauté Ijaw [ethnie majoritaire dans le delta] sont apparus».
La situation était devenue si dramatique que l’Etat nigérian ne pouvait plus attendre. Les sabotages réalisés par les «Vengeurs» ont entraîné une chute de la production de brut pouvant atteindre 1,6 million de barils par jour. Pour amorcer le dialogue, l’armée nigériane avait demandé la semaine dernière une suspension de ses opérations dans le delta, où elle avait envoyé des navires et des avions.
Dans leur message, les rebelles demandent un retrait des multinationales de la région, comme Shell, Chevron et Eni, dont des installations au Nigeria ont été attaquées, de même que celles de la compagnie nationale (NNPC). Les NDA, qui veulent « reprendre le contrôle des ressources pétrolières», n’ont provoqué jusqu’à présent que des dégâts matériels. Mais «nous pourrions, en cas de nécessité revoir notre position d’épargner les vies humaines», avertit leur message.
«Dossier discrètement enterré»
«L’Etat va céder sur un certain nombre de points, analyse Benjamin Augé. Il y aura une partie officielle de la négociation et une autre, plus discrète. Celle qui apparaîtra dans les communiqués pourra concerner par exemple l’amnistie de nouvelles personnes. Dans la partie secrète, on négociera le cas de certains et on fera en sorte que leur dossier à l’organisme chargé des crimes financiers soit discrètement enterré».
Le cas de Government Ekpemupolo, ancien dirigeant du Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), sera scruté à la loupe. Agé de 47 ans, celui que l’on surnomme «Tempolo» et qui est soupçonné d’être l’une des figures des Vengeurs du Delta, a été condamné en janvier par la haute cour fédérale de Lagos pour «vol et blanchiment d’argent» pour un montant de 175 millions de dollars (155,6 millions d’euros).
La paix dépend-elle de son sort ? «“Tempolo”, qui a des moyens logistiques et financiers très importants, est un chef respecté et craint par nombre de “boys” qu’il paie depuis des années, estime Benjamin Augé. Son cas ne devrait pas être abordé sur la place publique, les gens ne le comprendraient pas». Le président Buhari a été élu en 2015 grâce, notamment, à son programme anti-corruption : si un traitement de faveur était accordé à «Tempolo», d’autres personnages publics recherchés par les autorités risqueraient de s’engouffrer dans la brèche.
Source: LeMonde.fr
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