Pour le Pr Ibrahima Diagne, coordonnateur du Centre de recherche et de prise en charge ambulatoire de la drépanocytose (Cerpad), la drépanocytose affecte un Sénégalais sur 10. En outre 1700 enfants naissent, chaque année, au Sénégal avec cette maladie encore entourée de préjugés. D’où la nécessité d’encourager le dépistage néonatal de la drépanocytose.
Le dépistage néonatal de la drépanocytose n’étant pas disponible au Sénégal, malgré le développement de centres de prise en charge de cette maladie depuis près de 30 ans, il nous est paru nécessaire, en tant que chercheur et point focal pour la lutte contre la drépanocytose au ministère de la Santé et de l’Action sociale, d’initier cette stratégie par un projet de recherche localisé dans le but de proposer des modalités de son implantation dans une large échelle dans notre pays ».
Dans notre pays, 1 personne sur 10, sans distinction d’ethnie, d’origine géographique ou de classe sociale, porte le gène de la drépanocytose. La majorité ne l’a hérité que d’un des parents et ne présente aucun signe. Ce sont les porteurs du trait drépanocytaire, communément dit « AS ». Cependant, de leur union naissent les enfants porteurs de la drépanocytose maladie (forme SS) avec 25 % des risques à chaque grossesse.
"Au Sénégal, environ 1.700 enfants naissent, chaque année, avec la drépanocytaire. C’est pourquoi le pays s’est engagé dans la lutte contre la drépanocytose et a activement participé au plaidoyer qui a amené successivement l’Unesco, l’Union africaine, l’Assemblée mondiale de la santé, puis les Nations unies à voter une résolution reconnaissant cette maladie comme une priorité de santé publique entre 2006 et 2008" renseigne le médecin.
Maladie génétique, la drépanocytose est la plus fréquente dans le monde, plus particulièrement en Afrique noire où 10 à 40 % des personnes portent le gène avec au moins 200.000 naissances par an d’enfants atteints de la forme SS et apparentées. Par ailleurs, l’Oms considère que 50 % des enfants qui naissent avec cette maladie meurent avant l’âge de 5 ans à cause de l’absence d’une prise en charge appropriée. Par conséquent, la drépanocytose contribue significativement à la mortalité infanto-juvénile dont la réduction d’au moins de 2/3 est un des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).
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