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La pression monte sur les anti-balaka

Après l'assassinat d'un député du Parlement de transition et la poursuite des exactions commises dans Bangui et sur l'ensemble du pays, les anti-balaka sont désormais dans le collimateur des autorités. Mais ceux-ci apprécient diversement les propos tenus à leur encontre.



Des combattants anti-balaka à Bangui, le 15 janvier 2014. REUTERS/Siegfried Modola
Des combattants anti-balaka à Bangui, le 15 janvier 2014. REUTERS/Siegfried Modola

La forte pression mise par les chefs de la Misca et de l'opération Sangaris ne plaisent pas dans les rangs des anti-balaka. Lundi 10 février, le chef de la force française Sangaris, le général Francisco Soriano, a déclaré  que les anti-balaka étaient « devenus les principaux ennemis de la paix » et seront chassés comme « ce qu'ils sont, des hors-la-loi et des bandits ».

Ceux qui se considèrent comme les défenseurs du peuple admettent qu'il y a certes des voyous qui commettent des exactions en se faisant passer pour des anti-balaka, mais ils refusent d'être considérés eux-mêmes comme des fauteurs de troubles.

« Il n’est pas question de nous désarmer par la force. Nous sommes des enfants du pays, nous sommes des combattants pour la paix, plaide ainsi le colonel « Douze Puissance », installé avec ses hommes dans le quartier Boy Rabe. Il suffit seulement à la mission Sangaris de finir son travail en désarmant le reste des Selekas qui sont toujours là avec leurs armes. La déclaration du général de Sangaris nous a vraiment traumatisés ».

Dans le quartier PK9, le capitaine Kamizoulaye a un point de vue différent. Pour lui, de nombreux groupes anti-balaka sont indisciplinés et commettent des exactions. Lui-même tient ses hommes, comme il le dit, et son quartier vit en paix. « Nous ne faisons pas du n’importe quoi. Nous avons observé le cessez-le-feu il y a longtemps. Et nous nous sommes soumis, nous avons pris des engagements et nous sommes même prêts à respecter un cantonnement et un désarmement. La seule chose que nous avions demandée était la démission du chef de l’État Michel Djotodia », assure-t-il.

Cette opposition entre durs et modérés au sein de la nébuleuse anti-balaka se retrouve aussi à l'intérieur du pays.

 

Qui sont les anti-balaka ?

La faiblesse de l'État et son incapacité à maintenir l'ordre à l'intérieur du pays ont donné naissance en Centrafrique dans les années 1990 à une première génération de groupes d'autodéfense chargés de lutter contre les coupeurs de route, les braconniers ou les éleveurs armés venus du Tchad.

Dans les mois qui suivent la prise de pouvoir de la Seleka en 2013, des groupes similaires se reconstituent, plutôt dans l'ouest du pays, pour répondre aux exactions des chefs rebelles. A Bouar, par exemple, un agriculteur d'une cinquantaine d'années, le « général » Marcel Ndalé relance le comité d'autodéfense qu'il avait créé en 2006.

Ailleurs, le mouvement est plus spontané, porté par des jeunes. Aux miliciens villageois viennent parfois se joindre des anciens de l'armée, les ex-FACA. Et selon nos informations, certains anti-balaka établissent également le contact avec l'ancien président François Bozizé.

Si certains groupes sont connectés entre eux, le mouvement reste cependant une nébuleuse de milices locales au sein de laquelle des divergences de vues apparaissent. Certains anti-balaka disent se battre pour le « retour de l'ordre constitutionnel », c'est-à-dire le retour de Bozizé ; d'autres ne voulaient que le départ de Djotodia et sont prêts à rendre les armes.

Selon les groupes, le degré de violence est également différent. Si les milices anti-balaka ont tué au moins 100 musulmans à Bossemptélé le 18 avril dernier, quelques chefs disent prendre des civils musulmans sous leur protection.



Rfi.fr

Mercredi 12 Février 2014 - 10:17


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