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Pitié, Monsieur le procureur de la République, les caisses de l'Etat ont besoin de ces 94 milliards

Les observations du chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) pour le Sénégal sont claires : Des tensions budgétaires guettent le Sénégal si les autorités ne rectifient pas la donne. "Ce 2018, ce que nous constatons c’est que les recettes qui ont été constatées jusqu’en fin septembre sont sensiblement inférieures à ce qui était attendu dans la Loi de finance rectificative qui a été approuvé cet été par le parlement", a-t-il déclaré. Ce qui lui fait dire que le gouvernement doit impérativement resserrer les dépenses et exécuter de façon très serrée le budget pendant les 3 derniers mois de l’année. Avant d’ajouter : «Nous estimons que le manque à gagner en fin décembre sera de 115 milliards de francs Cfa».
Et pendant que le trésor public sénégalais traverse une sécheresse sans précédent, le Directeur national des Domaines, Mamour Diallo est accusé d'avoir détourné 94 milliards sur le foncier national, par Ousmane Sonko. Et plus de deux semaines après les terribles révélations du leader de Pastef, pas l'ombre d'une plainte de la part de l'accusé. Plus grave encore, le procureur de la République se terre dans un silence révoltant à un moment où tout le peuple semble sentir les tensions de trésorerie que le gouvernement continue de démentir.



Pitié, Monsieur le procureur de la République, les caisses de l'Etat ont besoin de ces 94 milliards
Mardi 16 octobre 2018, Ousmane Sonko fait face à la presse au siège de son parti Pastef, sis au quartier Nord Foire. Pendant plus d'une heure, le candidat à la candidature pour la Présidentielle de 2019, s'explique sur différents sujets de l'actualité qui le concerne directement. De l'envahissement du domicile de sa maman à Ziguinchor, par les éléments de la gendarmerie, au meurtre de sa militante Mariama Sagna, en passant par sa vidéo polémique diffusée sur Réseaux sociaux. Et dans ses explications, Sonko fait une très grosse révélation. 

"J'ai moi-même saisi le procureur de la République, qui ne réagit pas. J'ai saisi l'IGE (Inspection générale d'Etat)) qui ne réagit pas. J'ai saisi l'Ofnac (Office national de lutte contre la fraude et la corruption), qui est le seul à réagir, sur une affaire grave de détournement qui concerne Mamour Diallo, Directeur des Domaines et membre également de l'Apr (Alliance pour la République, parti au pouvoir), et qui n'est pas à son coup d'essai. Il a été épinglé par deux autres rapports de l'IGE dt de la Cour des comptes, un affaire de 94 milliards, imaginez-vous ! 94 milliards. Assise (l'affaire qui concerne le foncier) sur du faux, pour enrichir un ou deux hommes d'affaires, trois ou quatre hauts fonctionnaires, quatre ou cinq politiciens", dit-il. 

Plus de deux semaines après cette très grave révélation, le procureur de la République, maître des poursuites, qui a fini de traquer Khalifa Sall, pour escroquerie portant sur 1,8 milliard de Fcfa, dans l'affaire dite de la Caisse d'avance de la ville de Dakar, se terre dans un silence inquiétant. Le plus grave, c'est que Serigne Bassirou Gueye a été saisi par Ousmane Sonko (selon ce dernier) à propos de ce détournement qui, s'il est avéré, serait l'un des plus grands scandales révélés de l'histoire du Sénégal. 
Est-il utile de rappeler au procureur de la République, qu'il ne s'agit pas là de quelques sacs de mil ou de riz volés, mais de 94 milliards Fcfa ? L'ancien Premier ministre Aminata Touré s'était permise de faire une simulation de tout ce que l'Etat sénégalais pouvait réaliser avec le 1,8 milliard Fcfa "détourné" par Khalifa Sall. Sur sa page Facebook, l'Envoyée spéciale du président de la République s'exprimait ainsi à une époque où le procès Khalifa Sall cristallisait toutes les attentions : 

"Au Sénégal, depuis 2012, le Président Macky Sall a ouvert une nouvelle ère de reddition des comptes publics qui s’inscrit dans la culture devenue universelle de bonne gouvernance et de lutte contre l’impunité. L’obligation de rendre compte s’impose désormais à tous les gestionnaires de deniers publics, compte non tenu de leur notoriété. (...) Il faut savoir, que sont les estimations du ministère de la Santé, un poste de santé complet avec équipements et logement de la sage-femme et de l’infirmier coûtent 120 millions. Par conséquent, 1, 8 milliard FCFA permettent de construire 15 postes de santé pour nos populations. Au delà des cris d’orfraie des partisans de Khalifa Sall et des affiliés de l’opposition, voilà concrètement ce que coûte la corruption au pays et aux populations" 

Quand nous avons essayé d'imiter Mimi Touré dans la même logique, le résultat du calcul a été hallucinant : plus de 783 postes de santé peuvent être construits avec 94 milliards Fcfa. 

 

​Pourquoi les accusations de Sonko semblent fondées

Pitié, Monsieur le procureur de la République, les caisses de l'Etat ont besoin de ces 94 milliards
L'actuel Directeur national des Domaines du Sénégal n'a jamais voulu s'engager en politique. Aussi bien sous Diouf que sous Wade, Mamour Diallo s'est toujours abstenu d'entrer dans l'arène. Mais bizarrement, après une audience avec le chef de l'Etat Macky Sall en 2016, l'ancien Directeur des domaines de Rufisque, épinglé par un rapport de l'IGE, décide de faire son entrée en politique. 
Le 15 janvier 2017, l'homme organise un méga-meeting dans son fief de Louga pour lancer son mouvement "Dolly Macky". Il rallie à sa cause toute la République, le premier d’entre eux, le Premier ministre Boun Abdallah Dionne, des vice-présidents à l’Assemblée nationale, l'idole des jeunes Waly Seck, le lutteur Balla Gaye 2. C'est à peine incroyable pour un taiseux anonyme du grand public qui n’a jamais aimé les palabres politiques, n’a jamais dragué les médias, et s'est toujours gardé de s'approcher des feux des projecteurs. D'aucuns parlent de 300 millions Fcfa dépensés pour l'organisation. Hallucinant ! 

Cette subite entrée en politique, les moyens insolents déployés et ses antécédents accablants avec le foncier à Rufisque   font penser que les accusations de Sonko pourraient tout à fait être fondées. Monsieur le procureur de la République, cela fait plus de deux semaines, que le leader de Pastef a évoqué les 94 milliards Fcfa détournés par un haut fonctionnaire de la République. Jusqu'au moment où ces lignes sont publiées, l'accusé n'a pas daigné démentir ni même introduire une plainte contre l'accusateur. Malgré la gravité des faits qui lui sont collés sur le dos. Monsieur le procureur de la République, l'accusateur qui semble être sûr de ses dires, déclare vous avoir personnellement interpellé, en vain. Est-il besoin de vous rappeler que 94 milliards Fcfa, ce n'est pas comme si on avait pris 94 mille Fcfa dans les caisses de l'Etat (encore que détourner cette somme dérisoire relèverait d'un crime) ? 

Le peuple veut simplement savoir si les allégations de Sonko sont vraies. Si oui, poursuivre le Directeur des domaines. Si non, procéder à la levée d'immunité du député avant de le poursuivre pour diffamation. D'autant plus que les dernières prévisions du FMI, qui demande au peuple sénégalais et à son gouvernement de se serrer la ceinture, ne nous offrent pas le luxe de laisser 94 précieux milliards nous filer sous le nez, pour (si les accusations de Sonko sont avérées) profiter à une poignée d'individus...Pitié Monsieur le procureur de la République, Pitié !


Jeudi 1 Novembre 2018 - 21:18


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1.Posté par Ndiaye le 02/11/2018 12:15
N'engagez pas le peuple

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