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Au Burundi, des représailles au quotidien

Au Burundi, lundi, dans le quartier de Musaga, une centaine de manifestants se sont massés devant les bureaux de la commune en cherchant à s'en prendre à des membres du parti présidentiel en prison. Une histoire qui en dit long sur la montée des violences au Burundi.



Un jeune militant FNL dit avoir été attaqué par un groupe d'Imbonerakure. «C'est parce que nous sommes contre le troisième mandat.» RFI / SR
Un jeune militant FNL dit avoir été attaqué par un groupe d'Imbonerakure. «C'est parce que nous sommes contre le troisième mandat.» RFI / SR

Une dizaine de journalistes, attirés par les cris de colère d’une centaine de manifestants, ont convergé vers le bureau de la commune de Musaga. La police sort alors cinq pauvres types d’une cellule dans laquelle on les a placés, officiellement pour leur protection. Ils portent tous de nombreuses blessures.

Jacques, un membre du parti au pouvoir au Burundi, explique que ce sont des membres de l’opposition qui s’en sont pris à lui : « Ils ont alors fouillé ma maison et ont découvert des photos de l'époque où j'étais encore dans l'armée. Ils ont dit que j'étais armé et m'ont battu, cassé les côtes. J'ai mal partout. »

Le chef du poste de police de Musaga en a presque les larmes aux yeux : « Ce sont des actes ignobles quand même. C’est très malheureux. »

Expédition punitive

Mais quelques minutes après, un autre policier vend la mèche. Ces cinq personnes, tous des Imbonerakure que les Nations unies assimilent désormais à une milice, appartiendraient plutôt à un groupe qui a attaqué des membres de l’opposition au cours de la nuit de dimanche à lundi à Kamesa, dans les hauteurs qui surplombent Musaga.

Ils seraient les victimes d’une expédition punitive organisée, plus tard, dans la journée, selon le policier : « Un certain Gakwavu a été blessé au pied et ils ont blessé Poté à la tête avec une machette, mais ils ont reconnu leur agresseurs. Ils les ont poursuivis et ont découvert sur eux une grenade. Ils s'étaient attaqués aux FNL [Forces nationales de libération] et ceux-ci voulaient se venger mais nous sommes intervenus pour les sauver. »

A Kamesa, quatre kilomètres plus haut, dans ce coin qui ressemble à un paradis avec sa vue imprenable sur la capitale Bujumbura et le lac Tanganyika, les gens racontent la nuit d’enfer qu’ils ont passée et deux habitants montrent les stigmates des coups qu’ils ont reçus. Mais hier soir, les habitants de Kamesa avaient peur car ils craignaient d'autres représailles à leur tour.


Rfi.fr

Mardi 19 Mai 2015 - 10:16


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