
Avec cette résolution, la force africaine et les troupes françaises reçoivent l’autorisation de l’ONU d’utiliser la force et de mener des opérations de combat en Centrafrique pour sécuriser le pays et protéger les civils.
Mais le texte est aussi un compromis. Ce sont environ 5 000 hommes qui vont se déployer en République centrafricaine. Les experts militaires de l’ONU estiment qu’il en faudra deux fois plus. L’Union africaine et les États-Unis n’ont pas voulu d’une mission de maintien de la paix des Nations unies comme au Mali. L’argument américain est qu’une telle opération coûte trop cher. La résolution donne donc un délai de trois mois au-delà duquel le Conseil de sécurité jugera si la force africaine est suffisante ou s’il faut envoyer des casques bleus.
Sur le papier ce scénario ressemble beaucoup à ce qui a été fait au Mali. À une différence près : ceux qui sèment la terreur en Centrafrique ne sont pas des combattants ; les diplomates parlent de simples « voyous », dont la plupart sont âgés de 15 à 18 ans. Ils sont par ailleurs convaincus que les miliciens de la Seleka aussi bien que les anti-balaka n’offriront pas une grande résistance.

En France, l’union nationale. Ou presque
Comme pour le Mali, la classe politique française – de droite comme de gauche – est quasi-unanime sur la nécessité d'intervenir.
Ce mercredi 4 décembre, à quelques heures du feu vert des Nations unies, c'est l'union nationale qui prévalait au Palais Bourbon, siège de l’Assemblée nationale. À l’instar du député UMP Patrick Ollier, la grande majorité des députés approuve l’intervention française en Centrafrique. « Il y a un problème de génocide qui risque d’intervenir, il y a des problèmes de sécurité extrêmement graves, puisqu’il y a des bandes armées qui pillent, qui volent, qui violent. On ne peut pas laisser faire les choses. Il ne s’agit pas d’être gendarme, mais de faire en sorte de rétablir la paix », a affirmé Patrick Ollier.
Une analyse partagée par l'UMP Philippe Gosselin. Habituellement très critique contre le gouvernement, il félicite cette fois l'action du président Hollande. « Je crois que nous avons une mission à assumer et nous devons l’assumer. De ce point de vue là, je serai derrière le président de la République. »
Face à cette union nationale droite-gauche, les seules grosses critiques proviennent des rangs communistes, qui dénoncent à demi-mot une action digne de la Françafrique.
Des critiques balayées par le socialiste Bruno Le Roux : « La situation de la France est aujourd’hui totalement différente de celle d’il y a quelques années, quand elle prétendait intervenir pour son intérêt. Elle intervient là pour la sécurité mondiale, pour la protection des populations en Afrique, c’est-à-dire le contraire exact de ce qui a été pendant des années une politique de mainmise. »
Source : Rfi.fr
-
Commémoration du génocide des Herero et Nama en Namibie: «Les descendants ne se sentent pas du tout considérés»
-
Enlèvement du maire de Konna, dans le centre du Mali
-
Niger: deux jours après l'attaque d'Eknewane, l’état-major des forces armées nigériennes compte ses morts
-
Génocide des Tutsis au Rwanda: le parquet insiste pour obtenir la mise en cause d'Agathe Habyarimana
-
Algérie: dix ans de prison ferme pour trois ex-prétendants à la présidentielle de 2024