Ils sont pressés d'en découdre avec Boko Haram et n'ont pas l'intention de s'éterniser au Cameroun. Voilà ce que disent les diplomates occidentaux et les journalistes qui ont pris le pouls du contingent tchadien parti au Cameroun le 16 janvier. Ce contingent, équipé de chars, de blindés et d'armes lourdes est positionné à Maltam, non loin de la frontière avec le Nigeria. Parallèlement, un autre contingent tchadien a contourné le lac Tchad et se trouve à la frontière entre le Niger et le Nigeria. Avec ce dispositif en étau, l'armée tchadienne est prête pour reconquérir la ville nigériane de Baga, occupée depuis le 3 janvier par Boko Haram.
Mais si les Tchadiens sont prêts à en découdre, rien ne dit que le Nigeria leur donnera le feu vert pour entrer sur son territoire avant quelques semaines. Certes, Ndjamena semble considérer avoir une autorisation de principe de Goodluck Jonathan, mais à deux semaines de l'élection présidentielle, on voit mal le numéro un nigérian accepter qu'une armée étrangère vienne sur son sol régler un problème qu'il n'a pas su régler lui-même. L'effet politique serait désastreux pour un homme qui brigue un second mandat présidentiel. Pour les semaines à venir donc, l'armée tchadienne devrait être réduite à poursuivre la surveillance de la zone frontalière en compagnie des bataillons camerounais.
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