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RDC : la méthode de «rééducation» des jeunes délinquants, les «kulunas», fait débat

En République démocratique du Congo, face à la montée du banditisme urbain dans la capitale, un nouveau groupe de kulunas (membres de gangs) a été envoyé à Kanyama Kasese dans le Haut Lomami, au sud-est du pays. 375 jeunes délinquants vont effectuer un service national. C’est la sixième fois que les autorités de Kinshasa effectuent cette opération, critiquée par les ONG de défense des droits de l’Homme.



Le chef de la police de Kinshasa, le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo, assure que l’opération réduit le taux de criminalité dans la capitale et que les kulunas vont à Kaniama Kasese pour être utiles à la société. « Nous avons transféré des bandits, des criminels reconnus par tous, des récidivistes qui ont déjà été arrêtés plusieurs fois et jugés. Ils sont partis à Kaniama Kasesepour être utiles à la société. Dès qu’ils arrivent là-bas, il y a d’abord le lavage du cerveau, il y a une formation. Désintoxiquer aussi les gens, parce qu’il y a beaucoup de fumeurs de chanvre. Ils apprennent un métier, il y a du travail champêtre, des métiers comme la menuiserie, comme la coupe-couture. (…) Nous le faisons dans le respect strict des droits de l’homme. »
 
Des pratiques douteuses selon le ministre des droits de l'homme
Alors que ce type d'opération a l'aval du gouvernement, le ministre congolais des Droits de l’Homme, Fabrice Puela, n'y est pourtant pas favorable. Il exige même la fin de ce qu’il considère comme une relégation. « Au regard des droits humains, on ne peut pas se permettre de prendre des messieurs, (tout) kulunas soient-ils - encore qu’il faut démontrer qu’ils ont commis une quelconque infraction - auquel cas, il faut les juger et les condamner. Ces pratiques sont attentatoires aux droits humains et nous l’avons dit en son temps. Et le conseil des ministres avait compris qu’il ne fallait pas se livrer à ces pratiques. Nous sommes surpris d’apprendre qu’on vient encore d’envoyer d’autres compatriotes à Kaniama Kasese. Aussi nocifs qu’ils soient, on les prend par force ! Il faut que chacun exprime sa volonté ! C’est ça les droits humains.»
 

RFI

Vendredi 6 Août 2021 - 15:31


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