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​Afrique de l’Ouest : ces foyers djihadistes en mutation



​Afrique de l’Ouest : ces foyers djihadistes en mutation
L’International Crisis Group (ICG) a récemment publié un rapport régional sur le phénomène Boko Haram et s’apprête à rendre public deux autres études sur le djihadisme en Afrique de l’ouest. Ces derniers traitent notamment du lien entre les conflits locaux au centre du Mali et le radicalisme religieux, ainsi que de l’extension de Boko Haram autour du Lac Tchad et plus particulièrement au Cameroun.
 
Ces trois études qui décrivent les mutations de plusieurs foyers djihadistes en Afrique de l’ouest seront présentées le 16 juin 2016 à Dakar par les analystes de l’ICG qui les ont conduites. La réponse militaire jusque-là privilégiée face à l’extrémisme religieux en Afrique de l’Ouest ne semble pas suffisante. « Le constat est qu’il y a une extension des zones de violence » note Jean-Hervé Jézéquel, Directeur Adjoint du projet Afrique de l’Ouest à l’International Crisis Group. Auteur du rapport sur le centre du Mali, le Dr Jean-Hervé Jézéquel explique que « le centre du pays, grand oublié des négociations inter-maliennes d’Alger, voit se développer des formes préoccupantes de violences armées » et notamment « des noyaux djihadistes certes encore mal structurés mais qui se développent en instrumentalisant les fortes frustrations locales».
 
Quant à l’autre grand foyer djihadiste sahélien, Boko Haram, il perdure. Deux nouvelles études de l’ICG en analysent les transformations. Face à une réponse nigériane, sous-régionale et internationale qui gagne en force et en cohérence, Boko Haram est certes sur la défensive, mais pas vaincu pour autant.
«Boko Haram est le fruit d’une longue histoire de violence, et cette histoire ne peut être traitée exclusivement par une nouvelle couche de violence », souligne le Dr Vincent Foucher. «Tant que le gouvernement camerounais n’adaptera pas sa riposte en intégrant des mesures de développement, les facteurs non pris en compte faciliteront la perpétuation de Boko Haram » peut-on lire dans le rapport portant sur l’impact des activités du mouvement terroriste au Cameroun, cas sur lequel s’est penché Hans de Marie Heungoup, analyste à ICG. Ces trois rapports de l’International Crisis Group s’accordent donc sur le besoin pour les gouvernements de se porter au plus près des populations et de retrouver leur légitimité en démontrant leur utilité au moins autant que leur autorité.
 
«Au-delà des opérations militaires, il faut un retour de l’Etat et de ses capacités à s’occuper des questions socio-économiques dans certaines zones délaissées, » affirme Rinaldo Depagne, directeur du projet Afrique de l’Ouest à l’International Crisis Group. Ces rapports ont été produits avec le soutien d’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA). Une table ronde regroupant les analystes de l’ICG qui ont produit ces études et d’autres experts du djihadisme en Afrique de l’ouest est prévue sur la question le jeudi 16 juin 2016. Elle sera suivie d’une conférence de presse à 13 heures au Bureau Régional d’OSIWA à Dakar.


Mercredi 15 Juin 2016 - 19:04


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