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​L’échec de la politique RSE du gouvernement sénégalais: le cas des ICS et collectivités environnantes... Par notre consultant Waly Ndiaye



​L’échec de la politique RSE du gouvernement sénégalais: le cas des ICS et collectivités environnantes... Par notre consultant Waly Ndiaye
Les sociétés, et singulièrement les sociétés industrielles, présentent la particularité d'être dotées
d'une capacité de nuisance considérable, pour les individus comme pour l'environnement. Aux
nuisances de voisinage, se sont substituées des atteintes potentielles à la santé et à l'environnement.
La société, les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) en est le parfait exemple. Avec un capital de 44
572 000 000 FCFA soit environ plus de 67 Millions d’euros, cette industrie comprend une mine de
phosphate et une usine de fabrication d’acide sulfurique et phosphorique.

Malheureusement aux alentours, les populations sont sévèrement touchées par ses activités :
- Délocalisation
- Pollution atmosphérique
- Reversement de soufre sur la voie publique,
- Rejet d’acide en mer
- Fuites de gaz

En sus, assises pourtant sur un sous-sol très riche, ses populations sont parmi les moins nanties du
pays. Le manque notamment crucial d’emploi, d’eau se fait sentir. Les coupures d’électricité sont
récurrentes dans ces zones. Le lycée (Taiba-ICS), faisant partie, des meilleurs du Sénégal est en état de
délabrement avancé.

Pourquoi cette industrie (ICS) exploitant autant de ressources ne prend pas, suffisamment, en
considération les enjeux sociaux et environnementaux ?

Je suis tenté de répondre, parce que rien ne l’y oblige. Au Sénégal les compagnies minières et pétrolières n’ont aucune obligation légale en matière de responsabilité sociétale et environnementale (RSE).

J’impute donc la responsabilité à l’Etat du Sénégal qui ne s’est pas assez approprié des questions
relatives à la Responsabilité sociétale des entreprises. A l’heure actuelle il est difficile de concevoir
que les entreprises soient gérées dans le seul intérêt économique des actionnaires au détriment des
collectivités. D’où la nécessité que l’Etat mette en place un système d’obligation ou d’incitation à
l’encontre notamment des entreprises à fort impact social et environnemental.

Au niveau international il me semble intéressant de souligner l’attitude responsable de quelques
Etats, parmi tant d’autres, sur la question de la RSE :
- La Tunisie a adopté une loi sur la Responsabilité sociétale des entreprises
- La France impose aux sociétés de prendre « en considération les enjeux sociaux et
environnementaux de son activité » (Loi NRE et Loi PACTE).
- La bourse de Londres exige la publication d’informations sociales et environnementales par les
entreprises cotées.
- La chine fait peser sur ses entreprises une obligation de reporting extra-financier.
- Le gouvernement canadien a élaboré une stratégie de RSE baptisée “le modèle d’affaires
canadien”.
- Les entreprises égyptiennes cotées à la Bourse du Caire peuvent être évaluées sur leurs
performances en matière de RSE.

Pourquoi le gouvernement sénégalais ne s’inscrit-il pas dans cette logique, qui me semble des
meilleures, à l’instar des autres pays?

Par Waly Charles Ndiaye, Consultant en réglementation, Audit et conformité

P.S:  Au Sénégal, depuis que le processus relatif à l’initiative Rse a démarré, seules trois entreprises, notamment Sabodala Gold Operations (SGO), filiale de Teranga Gold, la Sonatel et les Grands domaines du Sénégal, publient un rapport Rse, a indiqué Philippe Barry, président du Réseau Rse Sénégal en 2017, lors d'une interview accordée au journal Le Quotidien


Samedi 19 Octobre 2019 - 11:52


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