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14e Législature: nouvelle configuration, jeux d'alliance troubles et arbitrage délicat d'une 3e Force



14e Législature: nouvelle configuration, jeux d'alliance troubles et arbitrage délicat d'une 3e Force
Le régime du Président Macky Sall se dirige vers des lendemain très troubles, si les tendances des résultats du scrutin de dimanche sont confirmées par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), au plus tard demain vendredi à minuit.

En effet, d'après les travaux effectués par le statisticien-maison de PressAfrik, sur l'ensemble des Procès-verbaux recueillis dans les 46 départements et dans les 8 zones de la Diaspora, la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakar, se retrouve avec un total de 82 députés. Yewwi Askan Wi suit derrière avec 56 députés et son allié Wallu Sénégal arrive 3e avec 24 députés. Le cumul des suffrages obtenus par cette inter-coalition dans un futur Groupe parlementaire fait 80 députés. 

Une situation inédite qui risque de redistribuer les cartes du jeu politique sénégalais. Telle que se dessine la situation, il y aura deux Groupes parlementaires qui vont concentrer au moins 162 députés et 3 autres députés dont la présence dans l'Hémicycle revêtira une importance capitale.
"Il faut aller pécher dans les eaux de l’opposition"

Le maire de la ville de Kaffrine entouré des responsables et militants de la coalition au pouvoir pour « jubiler après la victoire de Benno dans la région de Kaffrine », a admis qu’au sortir des élections législatives du 31 juillet, le camp du pouvoir est parvenu a engrangé près de la moitié des sièges, avec d’après ses calculs, soit 82 sièges. « Sur la liste nationale, Benno obtient 47 pour cent des suffrages, ce qui correspond entre 25 et 27 députés, pour les listes départementales, sur 112, on a 57 sièges. Ce qui veut dire que le camp présidentiel s’en tire avec 82 sièges sur un total de 165 », a expliqué le ministre des Pêches, dans les colonnes du journal Le Témoin de ce jeudi 04 août.

Au sujet de la majorité à l’Assemblée, il suffit simplement, Abdoulaye Sow, de mettre en œuvre de fines manoeuvres politiciennes pour combler ce gap et contrôler l’Assemblée nationale. Pour y arriver, le ministre affirme en substance qu’il faut « aller pécher dans les eaux de l’opposition puisque le pouvoir a des amis dans l’opposition ».

Les 17 suppléants de YAW, les 24 députés de Wallu et la tentation du pouvoir

A l'heure où l'inter-coalition YAW-Wallu se bat à la Cour d'Appel de Dakar avec la Commission nationale de recensement de votes (CNRV) pour un recomptage des voix dans le nord du pays entre Podor et Matam, afin de grignoter encore 3 députés sur la liste Proportionnelle, les manoeuvres semblent bien en cours pour débaucher certains de ses élus. Les déclarations du ministre Alioune Ndoye ne sont pas à prendre à la légère. La coalition au pouvoir semble être allergique à l'idée d'une cohabitation à l'Hémicycle. Pour sûr, Macky et ses alliés vont chercher le tendon d'Achille de cette fameuse alliance pour la fragiliser.

Pour de nombreux observateurs de la scène politique sénégalaise, la liste des Suppléants de la coalition Yewwi Askan Wi serait son tendon d'Achille. Des "inconnus" brutalement placés au-devant de la scène par le biais d'une invalidation da la liste Proportionnelle. D'aucuns, d'entre ces 17 responsables de ladite coalition dont on a beaucoup de mal à mettre des visages devant les noms, sont certainement dans le viseur de le tout-puissant appareil étatique, ses privilèges, son argent, sa force contraignante.
Oumar Sy, tête de liste YAW: "entrevoir de débaucher nos députés prouve qu'ils sont dans le désarroi"
Joint au téléphone par PressAfrik, la tête de liste nationale, par défaut, sur la liste des Suppléants de Yewwi Askan Wi, Oumar Sy, responsable politique à Linguère, est catégorique quand on lui rapporte la stratégie du ministre Abdoulaye Sow. "C'est du grand n'importe quoi d'entrevoir l'idée de nous débaucher. Je ne veux même pas entrer dans ce débat. Les Sénégalais ne leur ont pas donné la majorité, ils n'ont qu'à se contenter de ce qu'ils ont. Pour une coalition qui avait plus de 100 députés (125 exactement, ndlr), lors des élections de 2017 et qui se retrouve aujourd'hui à disputer des sièges avec l'opposition, c'est déjà leur première défaite", lance M. Sy.

Relancé sur la question de savoir si au niveau de Yewwi, ils maitrisent les intentions de tous les 17 suppléants qui vont siéger prochainement à l'Hémicycle, au cas où ils seront tentés par les gens du pouvoir, Oumar Sy, rétorque: "encore une fois, c'est du grand n'importe quoi. Cela prouve qu'ils sont dans le désarroi. C'est tout".

Opération "Wallu" Karim Wade ?
Il n'y a pas que les 17 suppléants de Yewwi Askan Wi à surveiller de près. Il y a également les députés de la coalition Wallu Sénégal dominée par le Parti démocratique sénégalais de Me Abdoulaye Wade. Ce dernier, qui lutte depuis près de 8 ans pour la libération et le retour de son fils, Karim, au Sénégal pourrait négocier l'amnistie de ce dernier contre, par exemple une défection des élus de Wallu dans le probable Groupe parlementaire de l'opposition. Cela porterait un coup fatal à Yewwi Askan Wi, qui se retrouverait alors avec seulement 56 députés (Cf résultats provisoires de notre statisticien). Même si cela semble improbable pour le moment.

Les potentiels 3 arbitres et leurs relations heurtées avec Sonko
Si les résultats provisoires que va annoncer la Commission nationale de recensement des votes ce jeudi sont conformes à nos prévisions, il y aura 82 députés pour BBY et 80 pour l'inter-coalition YAW-Wallu. Il restera alors trois (3) très importants sièges qui auront la lourde responsabilité de faire basculer l'une ou l'autre coalition dans une Majorité absolue. Là réside le plus grand dilemme pour les uns et pour les autres.

En effet, lors de la campagne électorale, Ousmane Sonko, qui faisait une tournée avec les leaders de YAW à travers tous les départements du pays, a lancé ne grosse polémique en accusant les autres coalitions d'avoir été créés par Macky Sall. AAR Sénégal avait sorti un communiqué des plus virulent pour répondre en ces termes: "Ousmane Sonko ment et il sait qu'il ment".
Pape Diop de Bokk Gis Gis également avait répliqué au leader de Pastef. De même que Pape Djibril Fall, tête de liste de la coalition "Les Serviteurs".

Alors la question, c'est: est-ce que ces trois coalitions qui vont certainement gagner chacune un siège, vont mettre de côté leur différend avec Sonko et continuer leur opposition au régime ? Ou, vont-ils utiliser ce différend contre l'inter-coalition ? Les prochains jours nous édifieront.

Sans avoir un nombre suffisant de députés pour constituer un Groupe parlementaire, ces trois coalitions pourraient avoir un rôle déterminant d'arbitre dans les votes des projets de loi au sein de l'Assemblée nationale.




 


Jeudi 4 Août 2022 - 15:32


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