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A nos 10 000 cas au Sénégal (Contribution)



A nos 10 000 cas au Sénégal (Contribution)
Mes oreilles bourdonnent déjà du bruit sourd des hypocrites récriminations à la sénégalaise de la part de ceux-là qui estimeront déjà que j’appelle le malheur sur ce pays. Les cris d’orfraie, accompagnés de « Astafiroulah » prononcés en se bouchant les oreilles, martèlent déjà mes pauvres et innocents tympans. Mais, personne, je dis bien PERSONNE, n’aime plus que moi le SENEGAL, mon beau pays.

Parce que j’aime mon pays, j’ai mal pour lui. J’ai mal pour son image ternie par nos comportements qui projettent de nous le reflet d’un peuple à la nuque raide, réfractaire à toute discipline, fataliste à souhait et bavard comme pas permis, au moment où le monde entier bataille ferme contre le corona virus.

Parce que j’aime mon pays, je suis redevable à ses autorités publiques qui s’évertuent au quotidien à mettre stratégie sur stratégie afin de protéger notre vie, celle de nos enfants, celle de nos parents, celle de nos voisins et celle de nos pires ennemis, s’il s’en trouvait. Sans répit, ces autorités pensent, imaginent, cogitent, décident, rappellent, rien que pour nous protéger, elles-mêmes et nous tous, de cette pandémie.

Il existe, néanmoins, des esprits chagrins, pour encore et toujours penser – comme nous en sommes experts – que toute cette énergie déployée par nos leaders politiques n’est que pour leur propre avantage, pour leurs propres intérêts. Nous ergotons pour prouver que nos leaders politiques sont à la solde de puissances occultes, essentiellement occidentales, foncièrement contre une religion et qui, de surcroît, se ligueraient pour empêcher nos pauvres pays de se développer. Nous crions au « complotisme ». Bref, nous parlons…

Au demeurant, nous faisons, certainement, bien de nous soucier de la sincérité et de la transparence dans la gestion des biens publics et plus globalement de la RES PUBLICA (la chose publique). Mais franchement, pourquoi tout cela ne m’inquiète-t-il que peu ?

Nos autorités étatiques voudraient-elles tirer un quelconque profit de cette délicate situation ou auraient-elles une once de velléité de tromper ce peuple auquel je me réclame encore fièrement, que je suis rassuré que MONSIEUR COVID-19 se dresse déjà sur leur chemin. En sus de condamner tout citoyen, quel qu’il soit, à une « peine de… VIE assortie de SURSIS », il a, aussi le mérite d’aiguiser la conscience citoyenne et d’ouvrir plus grands encore les yeux sur le DEVOIR DE REDDITION DES COMPTES et sur la SOUVERAINETE DU PEUPLE. 

Qui, aujourd’hui, a la certitude d’être parmi nous au prochain Ramadan ? (Sacré GORGUI !!! Longue vie à lui)

Nos autorités se croiseraient-elles, donc, immunisées au point de vouloir duper le peuple que je suis rassuré que ce machin de COVID-19 n’a cure de leur statut, de leur stature, de leur carrure, de leur confession religieuse, du poids de leur compte bancaire, de leur immunité « administrative » du moment, de leur âge, encore moins de leur titre de noblesse. Le monde frémit encore d’exemples de personnalités touchées, au même titre que d’humbles citoyens, par le corona virus. 

Celui-ci, à lui seul, résume toutes les pensées sur la DEMOCRATIE et l’EGALITE. Ce satané virus met le complexe aux experts et autres théoriciens de la SANTE, de l’ECONOMIE, des FINANCES PUBLIQUES, de la DIPLOMATIE, des SCIENCES SOCIALES, etc. Cette chose délivre un cours magistral sur l’HUMILITE, sur l’INSTROSPECTION et surtout sur le CHIFFRE pour décoder le SILENCIEUX MESSAGE de l’INEFFABLE, qui semble nous signifier notre insignifiance face à sa MAJESTE. 

Mais des bavards, des perturbateurs, des débonnaires, des cancres, encouragés par des surdoués messieurs « je-connais-tout », trouvent dans le calme de ce majestueux amphithéâtre du temps, suspendu au diktat de MONSIEUR COVID-19, l’occasion et le moment de débiter des sornettes amplifiées par le truchement des réseaux sociaux, avec la complicité de professionnels des média parfois mus que le pesant d’or du clic.

Les voix de la SAGESSE se trouvent ainsi étouffées par la clameur, le brouhaha des fausses informations ou encore des doctes pensées de spécialistes qui, finalement, déroutent plus le citoyen lambda qu’elles ne l’édifient. 

On s’offusque, ainsi, à tort, de ne pas suffisamment entendre les Guides religieux et autres leaders d’opinion. Il suffit, pourtant, de faire un peu silence, pour entendre raisonner la voix de leurs sages recommandations et surtout les cris de douleur de leurs supplications vers le DIEU de MISERICORDE. Nous parlons ; nous n’écoutons pas ; nous ne nous écoutons pas.

Je suis, à cet égard, infiniment redevable aux personnels de la santé et de l’action sociale qui, loin de ce tumulte, se dévouent stoïquement pour ma cause. Leur engagement pour que je vive mérite tous mes sacrifices pour qu’ils continuent de vivre. Comment pourraient-ils autrement me servir s’ils ne sont plus. Plus que redevable et reconnaissant, je leur dois le PARDON pour mon indiscipline et mon inconscience qui mettent en péril leur vie et celle de leurs familles. Ces dernières, en plus de payer, pour moi, de ne pas les voir souvent, courent le risque d’être infectées en retour par mon incurie et par les lenteurs notées dans la mise à la disposition de leurs proches des moyens de protection adéquats.

Je confonds dans ma reconnaissance, tous les volontaires et toutes les forces de défense et de sécurité.

Parce que j’aime mon pays, je n’invoque point sur lui le malheur auquel je n’échapperais certainement point.  Mais c’est parce que j’aime mon pays et que je ne crois pas à la fatalité agrémentée à la sauce sénégalaise du « Grawoul » et assaisonnée de « Yalla bakhna » que j’accuse et dénonce.

Je m’accuse et me dénonce de mon hypocrisie qui veut que je prie secrètement pour que mon pays ne remporte point cette bataille contre le COVID-19. La réussite de BOROM DEUKK ne ferait, en effet, mon affaire après cette pandémie !!!

Je m’accuse et me dénonce pour mon syndicalisme ou mon militantisme nauséeux qui ne souffrent que peu de ne plus pouvoir réclamer et encore réclamer ou de dénoncer. A force d’épier des moments de me donner en spectacle dans les média, je finis par parler de tout, de rien et pour rien, en défonçant avec fracas parfois des portes grandement ouvertes par les autorités publiques.  

Je bois ma honte d’aiguiser le couteau de prétendues querelles entre ceux chargés de ma santé, justement au moment où le Sénégal avançait lentement mais sûrement sur les rails de la prise en charge de cette pandémie.

Je m’accuse et me dénonce pour mon égoïsme de citoyen qui, ayant réclamé à cor et à cri que l’on me soutienne pour la prise en charge de ma famille devant rester à la maison, écume radios, télévisions ou réseaux sociaux pour dire mon impatience de recevoir l’aide promise, alors que je refuse catégoriquement de respecter le minimum de gestes barrières. 

J’ai déjà honte de recevoir les subsides promis, alors que je suis persuadé que je ne porterai pas mon masque, ne respecterai pas le couvre-feu et rivaliserai d’ingéniosité pour violer l’interdiction de circuler.

Je me mortifie, par ailleurs, de me laisser servir à la table des plus démunis que moi, en me bousculant, sans honte, pour faire partie de la liste des nécessiteux que l’effort et les ressources des moins nantis que moi devaient secourir.

Oh ! Que j’ai honte de moi qui, pendant mes heures de gloire et de réussite, ai fait bombance avec mes amis et mes proches, loin des yeux du peuple, mais qui aujourd’hui crie ma misère au grand jour, après seulement moins de 2 mois de maladie !!!

Je m’accuse et me dénonce pour ces audios débiles que je débite à longueur de journée pour nier l’évidence d’une maladie qui, par ma faute, se répand à la vitesse de l’éclair et risque de faire tomber comme un château de cartes, le bel édifice de la lutte contre cette pandémie qu’on enviait déjà à mon pays. Que de milliards perdus, ainsi, par ma faute !!!

Je m’accuse, dès lors, et me dénonce d’avoir signé un pacte avec l’ennemi et de m’être allié à lui en bravant, avec la complicité de libertins droits-de-l’hommistes, toutes les mesures édictées par les autorités ; en jetant le discrédit sur mon pays qui, aux yeux du voisin, passe désormais comme celui des gens orgueilleux qu’on citait à tort en exemple.

J’ai honte de railler systématiquement mon pays en me réjouissant des acquis d’Etats voisins, en taisant volontairement le fait que les résultats louables et à encourager obtenus par ces derniers l’ont été au prix de sacrifices que je refuse obstinément de consentir.

Je me repens, aussi, de ma fausse dévotion qui me fait refuser de fermer mon lieu de culte ou de crier sur tous les toits qu’il nous faut rouvrir ceux qui sont fermés, au risque de propager la maladie, alors que, pendant ce temps, mon Seigneur frappe désespérément à la porte de mon cœur, qui se ferme hermétiquement à sa grâce.   

Vous doutez de la sincérité de mon repentir ? Eh bien, libre à vous ! Que je sois condamné à mort !! Car, à la vérité, si VOUS, vous ne vous repentez pas, nous aurons bien plus que 1 000 cas positifs. Nous pourrions allégrement nous donner rendez-vous à nos 10 000 cas !!!

En attendant, je m’accuse et me dénonce (en confessant tous mes « péchés » commis en pensée et par omission) de ne point permettre à mon voisin d’avoir peur et de se protéger d’un ennemi, fût-il imaginaire, qui a le mérite d’apporter plus de justice sociale, plus d’équité, plus de solidarité, plus de cohésion familiale, plus de foi en Dieu.

Oh !!! Que je suis, donc, égoïste et défaillant, de ne pas me réjouir de ce que cet ennemi, même imaginaire, embellit soudainement mon cadre de vie ; fait mieux « respirer » l’environnement ; fait tomber le mythe de ces bœufs en divagation qui donnaient de Dakar l’image d’un Bombay d’Afrique ; réussit, comme par enchantement, à faire mieux prendre soin de mes petits frères talibés jetés à longueur de journée dans les rues des capitales régionales ; fait chuter drastiquement le nombre d’accidents et d’agressions ; renforce le plateau technique dans les structures de santé.

Je n’aimerais, cependant, pas avoir à vous accuser et à vous dénoncer, VOUS, AUTORITES ETATIQUES, de ne pas renforcer la recherche scientifique en la dotant de moyens conséquents, de ne pas construire et équiper plus de structures sanitaires, de ne pas valoriser plus et mieux nos spécialistes, de ne pas tendre résolument et en vérité vers la souveraineté médicale et alimentaire.

Je n’aimerais simplement pas avoir à vous accuser, à vous dénoncer et à vous punir correctement de n’avoir pas su votre leçon sur cette pandémie, … cette OPPORTUNITE.
 

CITOYEN SENEGALAIS


Jeudi 30 Avril 2020 - 17:51


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