![Afghanistan: manifestation de femmes à Herat, le gouvernement taliban attendu Afghanistan: manifestation de femmes à Herat, le gouvernement taliban attendu](https://www.pressafrik.com/photo/art/default/58697578-43261712.jpg?v=1630657610)
« N’ayez pas peur, nous sommes ensemble. » C’est le slogan scandé par les manifestantes à Herat jeudi. Elles étaient des dizaines vêtues de longues robes islamiques noires, les cheveux couverts par un voile et un masque médical cachant la moitié de leur visage à manifester dans les rues de la ville.
Plusieurs brandissaient des pancartes sur lesquelles elles avaient écrit leurs revendications. Alors que l’Afghanistan est en attente d’un nouveau gouvernement taliban, elle réclame que le droit à l’éducation, à la santé, au travail, la liberté de se déplacer et celle de choisir soient maintenus.
Les femmes d’Herat « veulent que leurs droits soient respectés ni plus ni moins », lit-on sur les tweets du mouvement « Ma ligne rouge », qui a vu le jour lors des négociations à Doha au Qatar entre les talibans et les Américains l’année dernière.
Gouvernement sans femme
« Les femmes veulent être inclue dans le gouvernement », réclament également les manifestantes. Or, les talibans ne montrent aucune volonté de leur laisser cette place. Bien avant de prendre le pouvoir, les fondamentalistes religieux ont toujours répété que la place accordée aux femmes serait déterminée dans le respect de la loi islamique.
Il semblerait que selon leur interprétation, les femmes ne peuvent pas occuper de postes à responsabilité. Il est peu probable qu’une femme occupe un poste de ministre dans le futur gouvernement formé par les talibans, malgré le fait qu’ils aient promis un gouvernement « inclusif », à en croire les déclarations du chef adjoint du bureau politique des talibans au Qatar.
« Nous avons donné des gages »
Ce vendredi en tout cas, le jour de la grande prière durant lequel peu de monde travaille et tout est fermé, l'ambiance est très calme à Kaboul alors que les talibans sont pressentis pour annoncer, ce vendredi ou en début de week-end, le premier cabinet ministériel, rapporte le correspondant de France 24, Cyril Payen.
La population, elle, est dans l'attente. Elle ne parle pas et est quelque peu dans l’inquiétude. Une forme de torpeur devant cette arrivée ultra-rapide des talibans au pouvoir. Tout est bloqué dans la capitale alors que les jours normaux, des milliers d’Afghans patientent devant les distributeurs automatiques pour essayer d’avoir quelques devises ou font la queue devant les administrations qui sont totalement fermées.
Les déclarations talibanes sont donc vivement attendues. Le mouvement est conscient que, vis-à-vis de la communauté internationale, notamment les bailleurs de fonds, le pays est au bord de l’effondrement, qu'il a besoin d’argent et qu'il faut avancer vite.
Mais également, et c’est peut-être cela la différence avec l’Afghanistan de 1996, ils doivent tenir compte de l’opinion afghane, puisque les gens sont impatients. En vingt ans, les Afghans se sont émancipés : ce ne sont pas les mêmes qu’à la première prise de pouvoir talibane. Et ce changement, le pouvoir taliban en a conscience. C’est pour cela qu’ils vont former ce gouvernement. « Nous allons aller vite. Nous avons donné des gages et nous allons engager le pays vers une voie constructive », précise un chef taliban.
« Mensonge de l'histoire »
Lors d'une conférence de solidarité avec l'Afghanistan, organisée par la maire de Paris Anne Hidalgo, Guissou Jahangiri, vice-présidente de la Fédération internationale des droits humains (FIDH) et directrice exécutive de l’ONG Armanshar, a rendu hommage à ces « femmes courageuses ». Elle s’est également indignée de décisions empêchant les femmes de travailler par exemple. « Hier, les talibans interdisaient l’accès aux complexes industriels, où surtout ce sont des femmes qui y travaillent. À Herat, ce sont des femmes hazaras qui y travaillent. Elles gagnent un salaire de misère mais désormais elles n’ont plus le droit d’aller travailler », a-t-elle clamé.
Guissou Jahangiri refuse d'ailleurs de croire que les femmes disparaîtront de l'espace public. « La société civile afghane n’est pas morte. Ceux qui souhaitent aujourd’hui […] justifier la présence des talibans en disant "les talibans représentent l’Afghanistan", c’est un mensonge de l’histoire », conclut-elle.
Plusieurs brandissaient des pancartes sur lesquelles elles avaient écrit leurs revendications. Alors que l’Afghanistan est en attente d’un nouveau gouvernement taliban, elle réclame que le droit à l’éducation, à la santé, au travail, la liberté de se déplacer et celle de choisir soient maintenus.
Les femmes d’Herat « veulent que leurs droits soient respectés ni plus ni moins », lit-on sur les tweets du mouvement « Ma ligne rouge », qui a vu le jour lors des négociations à Doha au Qatar entre les talibans et les Américains l’année dernière.
Gouvernement sans femme
« Les femmes veulent être inclue dans le gouvernement », réclament également les manifestantes. Or, les talibans ne montrent aucune volonté de leur laisser cette place. Bien avant de prendre le pouvoir, les fondamentalistes religieux ont toujours répété que la place accordée aux femmes serait déterminée dans le respect de la loi islamique.
Il semblerait que selon leur interprétation, les femmes ne peuvent pas occuper de postes à responsabilité. Il est peu probable qu’une femme occupe un poste de ministre dans le futur gouvernement formé par les talibans, malgré le fait qu’ils aient promis un gouvernement « inclusif », à en croire les déclarations du chef adjoint du bureau politique des talibans au Qatar.
« Nous avons donné des gages »
Ce vendredi en tout cas, le jour de la grande prière durant lequel peu de monde travaille et tout est fermé, l'ambiance est très calme à Kaboul alors que les talibans sont pressentis pour annoncer, ce vendredi ou en début de week-end, le premier cabinet ministériel, rapporte le correspondant de France 24, Cyril Payen.
La population, elle, est dans l'attente. Elle ne parle pas et est quelque peu dans l’inquiétude. Une forme de torpeur devant cette arrivée ultra-rapide des talibans au pouvoir. Tout est bloqué dans la capitale alors que les jours normaux, des milliers d’Afghans patientent devant les distributeurs automatiques pour essayer d’avoir quelques devises ou font la queue devant les administrations qui sont totalement fermées.
Les déclarations talibanes sont donc vivement attendues. Le mouvement est conscient que, vis-à-vis de la communauté internationale, notamment les bailleurs de fonds, le pays est au bord de l’effondrement, qu'il a besoin d’argent et qu'il faut avancer vite.
Mais également, et c’est peut-être cela la différence avec l’Afghanistan de 1996, ils doivent tenir compte de l’opinion afghane, puisque les gens sont impatients. En vingt ans, les Afghans se sont émancipés : ce ne sont pas les mêmes qu’à la première prise de pouvoir talibane. Et ce changement, le pouvoir taliban en a conscience. C’est pour cela qu’ils vont former ce gouvernement. « Nous allons aller vite. Nous avons donné des gages et nous allons engager le pays vers une voie constructive », précise un chef taliban.
« Mensonge de l'histoire »
Lors d'une conférence de solidarité avec l'Afghanistan, organisée par la maire de Paris Anne Hidalgo, Guissou Jahangiri, vice-présidente de la Fédération internationale des droits humains (FIDH) et directrice exécutive de l’ONG Armanshar, a rendu hommage à ces « femmes courageuses ». Elle s’est également indignée de décisions empêchant les femmes de travailler par exemple. « Hier, les talibans interdisaient l’accès aux complexes industriels, où surtout ce sont des femmes qui y travaillent. À Herat, ce sont des femmes hazaras qui y travaillent. Elles gagnent un salaire de misère mais désormais elles n’ont plus le droit d’aller travailler », a-t-elle clamé.
Guissou Jahangiri refuse d'ailleurs de croire que les femmes disparaîtront de l'espace public. « La société civile afghane n’est pas morte. Ceux qui souhaitent aujourd’hui […] justifier la présence des talibans en disant "les talibans représentent l’Afghanistan", c’est un mensonge de l’histoire », conclut-elle.
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