Le 5 octobre, Alioune Sané, coordonnateur du mouvement Y’en à Marre et coordonnateur adjoint de la plateforme F24, a été arrêté à son domicile par des éléments de la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar en exécution du mandat de dépôt précédemment émis contre lui.
Pour rappel, le 28 mai dernier, pendant qu’il tentait de rallier le domicile de l’opposant Ousmane Sonko à la cité Keur Gorgui (quartier de Dakar), M. Sané a été arrêté de façon brutale par les forces de l’ordre.
Le lendemain, il sera poursuivi pour participation à une manifestation non déclarée et trouble à l’ordre public. Ayant bénéficié d’une liberté provisoire après 5 jours de détention, le procureur de la République avait saisi la Chambre d'accusation du tribunal de grande instance de Dakar pour annulation de la décision.
Le 25 juillet dernier, la chambre d'accusation infirme la décision avant de décerner aussitôt un mandat de dépôt contre ce militant pro-démocratie suivant ainsi le procureur de la République.
« A l’instar de plusieurs mouvements et personnalités de la société civile, AfricTivistes apporte son soutien à Aliou Sané. Nous condamnons fermement cet acharnement dont l'objectif serait de réduire au silence toutes les voix et personnalités qui s’opposent au régime du président Macky Sall », indique l’organisation dans un communiqué.
Qui souligne: « Dans son article 10, la Constitution du Sénégal garantit à tous les citoyens le droit d’exprimer et de diffuser librement leurs opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique. Quant à l’article 11 de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, il stipule que toute personne a le droit de se réunir librement avec d'autres ».
Selon AfricTivistes, la situation est d’autant plus critique que les organisations de la société civile dénoncent la présence de “plus de mille (1000) prisonniers politiques” dans différents lieux de détention. Selon elles, beaucoup d’entre eux ont été arrêtés pour participation à des rassemblements de l’opposition.
« Ces détentions marquent également une triste fin pour le régime du président Macky Sall qui le 3 juillet a annoncé avoir renoncé à une tentative de faire un troisième mandat. Le 14 août dernier, constatant ces abus récurrents dans un contexte pré-électoral, le Groupe des Sages de l’Union Africaine (UA) avait à travers une déclaration exprimé sa préoccupation face au recul démocratique général en cours au Sénégal symbolisé par “les tentatives de restriction des libertés civiles (...)” », indique le document signé AfricTivistes.
AfricTivistes condamne fermement ces détentions « qui sont une atteinte grave à la liberté d’expression et une entrave à l’exercice de leurs droits garantis par la Constitution du Sénégal et les traités internationaux »
Elle demande leur libération immédiate et appelle les autorités sénégalaises à l’abandon des poursuites enclenchées contre les activistes et les militants pro-démocratie arrêtés pour avoir exprimé leurs opinions politiques.
AfricTivistes estime que la liberté de manifestation, de réunion pacifique et d'expression sont des piliers fondamentaux de la démocratie à protéger et à préserver.
« Nous invitons donc le gouvernement sénégalais à traiter les citoyens avec respect et à mettre fin à toute forme de pression (censure, violence, arrestation,…) consistant à faire taire les voix critiques », a conclu le communiqué.
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