Can: Ghana-Nigeria, duel entre mondialistes pour une place en finale de la CAN.

On l’avait presque oublié devant le battage médiatique qui entoure "Algérie-Egypte, la revanche" mais il y une autre demi-finale, quelques heures avant le derby d’Afrique du Nord. Nigeria-Ghana, c’est une autre querelle de clochers, une histoire de suprématie de locale, comme c’est souvent le cas dans le monde du football.

Les rivaux d’Afrique de l’Ouest, le Ghana et le Nigeria, s’affrontent donc pour une place en finale de la Coupe d’Afrique des Nations. L’histoire récente donne l’avantage aux Black Stars, qui restent sur deux victoires de rang face aux Super Eagles, dont un quart de finale de CAN où Agogo puis Essien avaient répondu à un penalty de Yakubu. Seulement, voilà, Michael Essien, la clé de voûte du Ghana, n’est toujours pas là. Blessé avant la compétition, le milieu de terrain de Chelsea est rentré en Europe, la queue entre les jambes, avec seulement 45 minutes dans les pattes, pour se faire opérer.

Gyan en sera

Depuis le début de la compétition, les observateurs annoncent d’ailleurs ce Ghana rajeuni par la force des choses (Paintsil et Mensah absents, Appiah laissé à disposition de Bologne, Muntari trop indiscipliné...) comme amoindri. Claude Le Roy, l’ancien sélectionneur du Ghana, l’expliquait d’ailleurs à Afrik.com : "Ces petites jeunes-là sont très bons, ils sont champions du monde des moins de 20 ans. Mais ils n’ont pas l’expérience de leurs aînés..." Et pourtant... La Côte d’Ivoire de Drogba, Touré et Eboué est tombée, le Cameroun d’Eto’o, Geremi et Song aussi. Le Ghana de Ayew, Vorsah et Agyemang-Opoku est toujours là. Et bien là, comme l’affirme Milovan Rajevac, le sélectionneur serbe des Black Stars : "J’ai pris huit joueurs de l’équipe qui a joué le Mondial des moins de 20 et ils ont démontré leurs qualités. Ils sont bons. [...]Avec mon équipe qui est un mélange de jeunes joueurs et de joueurs plus expérimentés, il faudra essayer de mettre la balle au sol."

Le Nigeria est prévenu. "L’équipe a besoin d’un rééquilibre général, d’une stabilisation de son milieu de terrain et d’une amélioration de son potentiel offensif défaillant en quart de finale. Il y aura deux ou trois joueurs nouveaux contre le Ghana", déclarait d’ailleurs Shuaibu Amodu, le coach nigérian. Vainqueurs sans convaincre de la Zambie en quarts de finale, les Super Eagles sont attendus au tournant.

Le Nigeria pas au mieux

"Nous ne sommes pas au meilleur de notre forme en ce moment mais on s’améliore de jour en jour", ne cache d’ailleurs pas son sélectionneur Shaibu Amodu. "Nous disons depuis le début que notre équipe peut gagner le tournoi. Je sais que j’ai les joueurs pour. Contre la Zambie, on n’a pas été très bon mais on a joué en équipe", souligne-t-il par ailleurs. Sans les défenseurs Yobo ni Apam, suspendus, il faudra plus que jamais compter sur l’attaque foudroyante sur le papier des Nigérians : Yakubu, Odemwingie, Obasi...

"Le Ghana dispose d’une équipe jeune, l’élite des moins de vingt ans qui sont venus, entre autres, chercher une place dans la future sélection pour la Coupe du monde, explique le technicien de Lagos. Nous les avons regardés jouer. Ils seront difficiles à battre, mais si on pensait ne pas pouvoir le faire, autant renoncer tout de suite". Et d’abattre la carte de la fierté nationale. "C’est une question de rivalité régionale, de fierté, le désir d’être le premier, d’être meilleur que son voisin. Contre le Ghana, un Nigérian est toujours survolté comme l’est le joueur ghanéen. C’est ainsi et les deux équipes devraient offrir un spectacle de qualité", a prédit Amodu. Une place en finale est à la clé.