« Le gros des troupes de la Séléka est aux portes de Bangui mais des éléments sont infiltrés dans la capitale depuis plusieurs jours déjà », nous a affirmé Guy Samzun, représentant de l’Union européenne en Centrafrique.
Dans la journée de samedi, des combats ont opposé les rebelles aux soldats sud-africains appelés à la rescousse en janvier par le président Bozizé lors de la précédente offensive rebelle. Il y aurait plusieurs blessés parmi les Sud-Africains. Par ailleurs, un hélicoptère des Forces armées centrafricaines (FACA) en voulant bombarder un convoi de la Seleka a touché des positions de la Mission de la paix africaine déployée dans le pays faisant six blessés dans les rangs de la Micopax. Selon plusieurs sources, 150 soldats français auraient été envoyés d'urgence en Centrafrique en renfort du contingent de 250 soldats français déjà stationnés à l'aéroport de Bangui.
Paris craint les débordements et la montée d'un sentiment anti-français alors que François Hollande a déjà fait savoir que la France n'interviendrait pas pour sauver le pouvoir en place. Plusieurs centaines de français et de bi-nationaux résident à Bangui. Or, la précédente offensive avait donné lieu à des manifestations dans la capitale contre l'ancienne puissance coloniale française. L'ambassade de France avait été attaquée pendant plusieurs heures par une foule instrumentalisée par le pouvoir sans que les forces de sécurité n'interviennent.
IL N'Y AURA PAS D'INTERVENTION FRANÇAISE
Samedi soir, Bangui était plongée dans le noir, l'électricité coupée, les rues désertées par une population terrorisée craignant que l'entrée de la Seleka ne dégénère en batailles de rues entre la rébellion, d'une part, et les FACA et les milices proches du pouvoir, d'autre part. Habitants et observateurs redoutent les pillages et un bain de sang.
Dimanche 17 mars, la Seleka, une coalition assez hétéroclite de différents groupes rebelles originaire du nord pour beaucoup et dirigée sur le terrain par le général Noureddine Adam, avait lancé un ultimatum au président François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans et de plus en plus isolé. Elle lui reproche de ne pas avoir respecté les termes de l'accord du 11 janvier qui avait stoppé la précédente offensive rebelle à une soixantaine de kilomètres de Bangui. Les principaux griefs portent sur la libération des personnes arrêtées avant le 11 janvier (et dont on demeure sans nouvelles), le départ des forces sud-africaines et l'annulation de décrets pris par le président alors que seul le gouvernement d'union nationale était censé prendre les décisions. "L'accord du 11 janvier n'était pas assez clair, il a été torpillé par la mauvaise volonté des uns et des autres, y compris la présidence. Le président qui n'était pas présent à Libreville ne s'estime pas moralement tenu par cet accord ", analyse Guy Samzun. "Seule la venue urgente des médiateurs, les président congolais Denis Sassou Nguesso et tchadien Idriss Déby, pourrait donc mettre un terme à cette offensive et rappeler ses engagements au président", ajoute le diplomate belge. Mais leur venue n'est pas prévue à ce jour. Parallèlement, durant toute la semaine, les diplomates occidentaux ont tenté de sauver ce qui pouvait l'être et notamment de convaincre la Séléka de ne pas faire de coup d'Etat.
Source : lemonde.fr
Autres articles
-
Nigeria: le Sénat valide officiellement envoi de troupes au Bénin
-
Soudan: l’ex-chef de milice Ali Kushayb condamné à 20 ans de prison par la CPI pour «crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour»
-
Côte d’Ivoire: la suspension de l’interdiction des deux-roues sur les grands axes d’Abidjan fait débat
-
Présidentielle en Guinée: le parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo «ne participera pas à cette mascarade»
-
Cameroun: mouvement de grève des camionneurs dans l’Adamaoua




Nigeria: le Sénat valide officiellement envoi de troupes au Bénin


