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Copenhague 2009 : Le coup de pression de l'Afrique

Lors de la 15e conférence des Nations unies sur le climat, les pays africains ont quitté lundi midi la table des négociations… avant d'y revenir en début d'après-midi.



Copenhague 2009 : Le coup de pression de l'Afrique
Lundi midi, la pause déjeuner à Copenhague aura été un peu plus longue que prévue. En fin de matinée, plusieurs représentants des pays africains ont quitté, avec fracas, la table des négociations du débat principal qui doit aboutir sur un accord d'ici à vendredi. Les mêmes représentants avaient déjà quitté les discussions qui ont eu lieu à Barcelone, début novembre, alors qu'ils préparaient la réunion de Copenhague. Après quelques tractations en coulisses, la majorité des délégués étaient de retour vers 14 h 30. Mais ce mini-événement témoigne des tensions, vives, entre Occidentaux, puissances émergents et pays de développement.

Les Etats-Unis, l'Union européenne et la Chine totalisant à eux trois plus de 75% des émissions de gaz à effet de serre (GES), le poids des pays africains dans les négociations est limité. Ce n'est pas sur le fond qu'ils ont exprimé leur désaccord mais bien sur la forme. A quatre jours de la fin des débats, plusieurs délégués du continent accusent les pays industrialisés de chercher à "tuer le protocole de Kyoto". Leur projet "signifie que nous allons accepter la mort du seul instrument contraignant qui existe", s'est justifié Kamel Djemouaï, chef de la délégation algérienne et porte-parole des séparatistes éphémères.

Une remarque qu'il faut toutefois nuancer: le protocole de Kyoto n'est "contraignant" qu'en théorie. L'Espagne, par exemple, n'écope d'aucune sanction alors qu'elle n'a pas réalisé – contrairement aux autres puissances européennes – les objectifs de réduction de ses émissions de GES pour lesquels elle s'est pourtant engagée au sein du protocole de Kyoto.

Triple opposition
A Copenhague, les négociateurs s'opposent autour de trois positions: un accord a minima – "un sous-Kyoto" selon Kamel Djemouaï –dans lequel pourrait s'inscrire les Etats-Unis; la prolongation du protocole de Kyoto voulue par les émergents; et un traité aux objectifs plus ambitieux revendiqué par les Européens (UE et Russie). Les pays en voie de développement défendent la seconde solution, consistant à prolonger le protocole adopté en 1998, assorti de fortes baisses des émissions de GES pour les pays riches, et à adopter parallèlement un nouvel accord, moins contraignant, pour eux.

Pour débloquer les négociations, la ministre danoise du Climat et de l'Energie, Connie Hedegaard, qui préside les débats, devrait charger lundi plusieurs de ses homologues de proposer des compromis, notamment sur les réductions des émissions de gaz que les pays industrialisés devront réaliser d'ici 2020 et l'aide aux pays les plus vulnérables. "L'Australie et le Japon bloquent toute tentative de réduction des émissions juridiquement contraignante pour les pays riches. Cette approche des négociations est immature et dangereuse", a dénoncé, dans un communiqué, Oxfam international, qui regroupe des ONG luttant contre la pauvreté et l'injustice.

Le secrétaire britannique à l'Environnement, Ed Miliband, a fait preuve de diplomatie en se déclarant "compréhensif à l'égard des pays en développement qui ne veulent pas voir disparaître le protocole de Kyoto avant d'avoir un nouvel instrument contraignant en place". Sur cette belle parole, le débat principal a repris lundi après-midi, l'ensemble des négociateurs assurant qu'aucun pays ne veut bloquer les négociations. Mais à ce jour, chacun semble rester sur ses positions.


Lejdd.fr

Lundi 14 Décembre 2009 - 21:06


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