Pour ne pas être pris de cours par son adversaire d’hier dans les urnes, Laurent Gbagbo, qui voulait le faire lundi afin de permettre à ses invités sud-africains de venir assister à la cérémonie, a préféré prêter serment le 4 décembre à 14h au palais présidentiel. Laurent Gbagbo s'est comparé à Napoléon le jour du Sacre, posant lui-même la couronne sur sa tête pour éviter que le Pape ne le fasse. Une cérémonie devant 200 personnes, corps constitués , officiers généraux mais en l'absence de la plupart des ambassadeurs sauf ceux de l’Angola et du Liban.
Après avoir juré de « défendre fidèlement la Constitution », Laurent Gbagbo a condamné toute ingérence. « Nous n'avons demandé à personne de venir gérer notre pays. Notre souveraineté est quelque chose que je vais défendre », a-t-il lancé. A l’adresse d’Alassane Ouattara, dont l’élection est soutenue par la communauté internationale, il a cette phrase : « Je n’ai pas appelé quelqu’un du dehors pour m’investir, celui qui te fait roi a toujours droit sur ton siège ».
De son côté, à l’hôtel du golf dans un tout autre quartier d’Abidjan où est installé son QG, Alassane Ouattara annonce à 16h devant la presse qu’il a prêté serment le matin même en qualité de président de la République par un courrier adressé au Conseil constitutionnel. « Les circonstances exceptionnelles ne me permettent pas de prêter serment en personne devant le Conseil », précise-t-il.
Puis Guillaume Soro s’avance. Le Premier ministre déclare qu’il a choisi le camp de la vérité. Il remet alors sa démission à Allassane Ouattara qui le reconduit aussitôt dans ses fonctions et l'a chargé de former un nouveau gouvernement.
Bref, deux serments, deux présidents et bientôt sans doute deux Premiers ministres. Entre les deux camps, le fossé se creuse de plus en plus.
La Côte d'Ivoire dans la tourmente
Chaque jour, la Côte d'Ivoire s'enfonce un peu plus dans la schizophrénie politique. Sur le terrain les militants des deux camps sont au bord de l'explosion. Samedi au moins deux personnes ont trouvé la mort après des tirs nourris des forces de l'ordre dans le quatrier de Port Boué à Abidjan où s'affrontaient des partisans des deux rivaux. Le même jour, des tirs ont été entendus dans plusieurs autres quartiers de la ville.
La situation préoccupe l'Union africaine. L'organisation a dépêché un émissaire à Abidjan, l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, en vue d’une solution à la crise. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine exprime par ailleurs son « rejet total de toute tentative visant à créer un fait accompli pour saper le processus électoral et remettre en cause la volonté populaire ».
La Cedeao annonce pour sa part un sommet extraordinaire le 7 décembre à Abuja.
De son côté, le gouvernement américain déconseille tout voyage en Côte d'Ivoire. Le département d'Etat demande aux Américains sur place de limiter leurs déplacements et de faire preuve d'extrême prudence.
A noter enfin cette réaction de la première secrétaire du PS français Martine Aubry qui déclare que Laurent Gabgbo se doit de respecter le choix de son peuple et de tout faire pour garantir la paix civile. Une position qui tranche avec les soutien individuel de plusieurs responsables socialistes français au préditen sortant ivoirien .
L'union sacrée Ouattara-Soro
Alassane Ouattara a nommé Guillaume Soro Premier ministre de son gouvernement. S'ils ont l'appui de la communauté internationale, dans les faits, les deux hommes contrôlent le nord du pays et l'hôtel du golf à Abidjan.
Pour sa survie politique, Guillaume Soro n’avait pas d’autre choix que de rallier Alassane Ouattara. Pour espérer conquérir le palais présidentiel, Alassane Ouattara ne pouvait que s’allier à Guillaume Soro.
Entre eux, les relations n’ont pas toujours été des plus faciles. A certains moments, l’opposant politique a soupçonné le leader de l’ex-rébellion de rouler pour Laurent Gbagbo. Et inversement, le patron politique des Forces nouvelles a suspecté son aîné d’attiser les divisions dans ses troupes. Mais depuis le second tour de la présidentielle, le rapprochement entre les deux hommes est flagrant.
Physique tout d’abord. Alassane Ouattara a rejoint ces derniers jours l’hôtel du golf où séjourne Guillaume Soro et son équipe. Politique ensuite. Depuis une semaine, le patron des Forces nouvelles a été humilié par Laurent Gbagbo qui lui a assené publiquement deux gifles avec l’instauration du couvre-feu auquel il était opposé mais surtout en contestant les résultats du vote dans plusieurs départements sous contrôle de l’ex-rébellion.
S’il était resté aux côtés du président qu’il a servi pendant trois ans, ses troupes et les populations du Nord l’auraient aussitôt accusé de traîtrise. Pour Alassane Ouattara, avoir désormais l’appui des soldats des FAFN, Forces armées des Forces nouvelles, qui peuvent dans l’imbroglio actuel se considérer comme l’armée légitime de Côte d’Ivoire n’est pas un élément négligeable. Toute la question est désormais de savoir ce qu’il entend faire de cette force militaire.
Après avoir juré de « défendre fidèlement la Constitution », Laurent Gbagbo a condamné toute ingérence. « Nous n'avons demandé à personne de venir gérer notre pays. Notre souveraineté est quelque chose que je vais défendre », a-t-il lancé. A l’adresse d’Alassane Ouattara, dont l’élection est soutenue par la communauté internationale, il a cette phrase : « Je n’ai pas appelé quelqu’un du dehors pour m’investir, celui qui te fait roi a toujours droit sur ton siège ».
De son côté, à l’hôtel du golf dans un tout autre quartier d’Abidjan où est installé son QG, Alassane Ouattara annonce à 16h devant la presse qu’il a prêté serment le matin même en qualité de président de la République par un courrier adressé au Conseil constitutionnel. « Les circonstances exceptionnelles ne me permettent pas de prêter serment en personne devant le Conseil », précise-t-il.
Puis Guillaume Soro s’avance. Le Premier ministre déclare qu’il a choisi le camp de la vérité. Il remet alors sa démission à Allassane Ouattara qui le reconduit aussitôt dans ses fonctions et l'a chargé de former un nouveau gouvernement.
Bref, deux serments, deux présidents et bientôt sans doute deux Premiers ministres. Entre les deux camps, le fossé se creuse de plus en plus.
La Côte d'Ivoire dans la tourmente
Chaque jour, la Côte d'Ivoire s'enfonce un peu plus dans la schizophrénie politique. Sur le terrain les militants des deux camps sont au bord de l'explosion. Samedi au moins deux personnes ont trouvé la mort après des tirs nourris des forces de l'ordre dans le quatrier de Port Boué à Abidjan où s'affrontaient des partisans des deux rivaux. Le même jour, des tirs ont été entendus dans plusieurs autres quartiers de la ville.
La situation préoccupe l'Union africaine. L'organisation a dépêché un émissaire à Abidjan, l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, en vue d’une solution à la crise. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine exprime par ailleurs son « rejet total de toute tentative visant à créer un fait accompli pour saper le processus électoral et remettre en cause la volonté populaire ».
La Cedeao annonce pour sa part un sommet extraordinaire le 7 décembre à Abuja.
De son côté, le gouvernement américain déconseille tout voyage en Côte d'Ivoire. Le département d'Etat demande aux Américains sur place de limiter leurs déplacements et de faire preuve d'extrême prudence.
A noter enfin cette réaction de la première secrétaire du PS français Martine Aubry qui déclare que Laurent Gabgbo se doit de respecter le choix de son peuple et de tout faire pour garantir la paix civile. Une position qui tranche avec les soutien individuel de plusieurs responsables socialistes français au préditen sortant ivoirien .
L'union sacrée Ouattara-Soro
Alassane Ouattara a nommé Guillaume Soro Premier ministre de son gouvernement. S'ils ont l'appui de la communauté internationale, dans les faits, les deux hommes contrôlent le nord du pays et l'hôtel du golf à Abidjan.
Pour sa survie politique, Guillaume Soro n’avait pas d’autre choix que de rallier Alassane Ouattara. Pour espérer conquérir le palais présidentiel, Alassane Ouattara ne pouvait que s’allier à Guillaume Soro.
Entre eux, les relations n’ont pas toujours été des plus faciles. A certains moments, l’opposant politique a soupçonné le leader de l’ex-rébellion de rouler pour Laurent Gbagbo. Et inversement, le patron politique des Forces nouvelles a suspecté son aîné d’attiser les divisions dans ses troupes. Mais depuis le second tour de la présidentielle, le rapprochement entre les deux hommes est flagrant.
Physique tout d’abord. Alassane Ouattara a rejoint ces derniers jours l’hôtel du golf où séjourne Guillaume Soro et son équipe. Politique ensuite. Depuis une semaine, le patron des Forces nouvelles a été humilié par Laurent Gbagbo qui lui a assené publiquement deux gifles avec l’instauration du couvre-feu auquel il était opposé mais surtout en contestant les résultats du vote dans plusieurs départements sous contrôle de l’ex-rébellion.
S’il était resté aux côtés du président qu’il a servi pendant trois ans, ses troupes et les populations du Nord l’auraient aussitôt accusé de traîtrise. Pour Alassane Ouattara, avoir désormais l’appui des soldats des FAFN, Forces armées des Forces nouvelles, qui peuvent dans l’imbroglio actuel se considérer comme l’armée légitime de Côte d’Ivoire n’est pas un élément négligeable. Toute la question est désormais de savoir ce qu’il entend faire de cette force militaire.
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