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Crainte des faux billets dans le transport urbain: Les 2000 source de polémique

Le billet de 2000f cfa est interdit dans les transports en commun. Il est hors de question de le présenter à un receveur de bus ou de minibus. Ce dernier n’hésite pas à demander à un passager détenteur de cette coupure de descendre du véhicule. Ce qui est souvent à l’origine de vives empoignades verbales ou échauffourées. Les receveurs craignent les faux billets tandis que les usagers rouspètent et pointent un doigt accusateur à l’Etat qui ne prend pas ses responsabilités.



Bus Tata très prisé par les dakarois
Bus Tata très prisé par les dakarois
Les billets de 2000 sont indésirables dans les bus et minibus de transport en commun. Ils sont très souvent à l’origine de vives polémiques dans ces véhicules. Comme c’est le cas dans un minibus en provenance de la banlieue de Pikine. Dans ce véhicule, les gens sont entassés comme des sardines. On a même l’impression que les passagers se tiennent sur un seul pied. De plus, il y règne une odeur irrespirable. Cette surcharge du bus a fait que tous les clients n’ont pu se procurer leur billet à temps. C’est ainsi qu’une dame qui frôle la trentaine qui a pris le bus à hauteur de Sacré cœur tend un billet de 2000 au receveur. Avant de sortir cette coupure de banque, la femme a cherché, tourné et retourné son sac de tous les côtés et coins afin de trouver une pièce. En vain. C’est en ce moment qu’elle s’est résolue à donner ce billet de 2000.
Cependant, à peine elle a tendu la main, le receveur lui rétorque sur un ton sec et ferme : «désolé on n’accepte pas cet argent, descendez s’il vous plait !». Il lui fait comprendre qu’il ne fait qu’obéir aux ordres et que ce sont les transporteurs, propriétaires de ces minibus qui ne veulent pas de ces coupures. Le receveur de persister : «le propriétaire de la voiture nous demande de ne jamais accepter ces billets, il y a trop de contrefaçons. Descendez au prochain arrêt s’il vous plait ! » Certains passagers indignés par l’attitude du receveur, font un hochement de tête tout en marmonnant leur réprobation.

La phobie des faux billets de 2000

«Ce n’est pas normal. Tu dois accepter le billet parce que je n’ai que cela. Ou si tu veux, je peux te laisser avec l’argent. Cela ne me fait rien et je pense que de ton côté, tu n’as rien à perdre en acceptant la coupure», lâche-t-elle de manière désespérée. Après ces quelques mots, la bonne femme marque un temps d’arrêt attendant certainement un revirement du receveur. Mais, c’est peine perdue face à la détermination du jeune homme. Juste avant de descendre du minibus, elle lui lance un regard furtif sur lequel on sent un mépris et un dépit. Après cet incident mineur, c’est un climat glacial qui s’installe dans le véhicule. C’est un calme relatif qui y règne jusqu’à son arrivée au terminus de la Médina.
A la dernière station de cette ligne 31, les minibus Tata sont alignés selon leur circuit. Avec la grève des bus de Dakar Dem Dikk, ces véhicules sont courus par les usagers. C’est une bousculade indescriptible pour y accéder et trouver une place assise. Le régulateur de la ligne, Abdoulaye Samb ne se préoccupe guerre de cette scène. Il s’échine dans les derniers réglages pour donner le signal de départ.
Interpellé sur les raisons du refus de ces billets, Abdoulaye Samb d’expliquer : «il y a trop de faux billets de 2 000 F cfa. Pour s’en débarrasser leurs propriétaires ou encore les faussaires les écoulent dans nos cars et on ne peut s’en rendre compte qu’au moment de faire les comptes». Le régulateur de la ligne 31 au terminus de Sham de rappeler que des affichettes et écriteaux ont été mis à l’entrée et aux endroits stratégiques mais ce sont les passagers qui les déchirent.

L’Etat doit prendre ses responsabilités

Même cas de figure dans les bus Dakar Dem Dikk (DDD). Un usager de ce type de transport en commun dénonce avec véhémence le refus des billets de 2000 par les receveurs. Selon Ibrahima Bâ, «c’est à l’Etat qui veille sur la sécurité des personnes et des biens qui doit faire pression pour que ces coupures soient acceptées. Maintenant si l’Etat est impuissant face à la circulation des faux billets de banque, il devrait saisir les hautes autorités de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) pour réclamer leur retrait pur et simple».
L’un des rares receveurs de DDD qui acceptent de nous parler évoque les conséquences qui peuvent découler de l’acceptation de ces faux billets. « Imaginez que nos caisses soient remplies de faux billets où est-ce que l’Etat va trouver de l’argent pour nous payer ? Il serait tenté de licencier certains agents pour supporter les salaires », a-t-il avancé.

Awa DIEDHIOU

Dimanche 23 Novembre 2008 - 20:39


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