Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Enbargo Mali, ingérence... Me Khoureyssi Ba explique sa plainte contre les chefs d'Etat de la Cedeao

Malgré la nomination d’un civil, en l’occurrence le colonel à la retraite Bah Ndao à la tête du mali comme président de la transition, la Cedeao maintient toujours ses sanctions contre ce pays. Pire, l’institution communautaire brandit l’arme d’un blocus total contre le mali dirigé selon elle par une « junte » militaire. Un état de fait que déplore et condamne l’avocat Me Cheikh Koureyssi Ba. Pour mettre à nu et manifester contre ce qu’il qualifie d’ingérence, de forfaiture, d’impérialisme et de persécution diplomatique contre le mali, il a porté plainte au niveau de la cour de Justice de la Cedeao siégeant à Abuja (Nigéria) contre l’organisation communautaire.



Enbargo Mali, ingérence... Me Khoureyssi Ba explique sa plainte contre les chefs d'Etat de la Cedeao
En sa qualité de citoyen de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), me cheikh Koureyssi Ba a déposé une plainte au niveau de la cour de Justice communautaire ayant son siège à Abuja (Nigéria). la requête a été déposée le 07 septembre 2020 au niveau du greffe de la dite cour de Justice qui l’a enregistrée pour procédure d’urgence. Urgence humanitaire pour le peuple malien qui risque de mourir de faim dès lors que la Cedeao a suspendu ses échanges financiers et commerciaux avec le mali. Une décision prise au lendemain du « coup d’Etat » militaire ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta après un soulèvement populaire.

Pire, les chefs d’Etat de la Cedeao avaient brandi la menace selon laquelle le mali s’expose à un « embargo total » si les militaires au pouvoir ne nomment pas rapidement un président et un premier ministre de transition civils. Me Cheikh Kouressy Ba qualifie, sans doute, ces sanctions d’ingérence, de persécution diplomatique et d’impérialisme contre un Etat souverain en l’occurrence le mali.

11 morts et 125 blessés, la Cedeao n’en a cure !
Dans sa requête introductive, l’avocat-plaignant a tenu à rappeler quelques motifs qui l’auraient poussé à traîner en justice la Cedeao. « Courant mars-avril 2020, le gouvernement de la république du mali organise, respectivement, le premier et le second tour de l’élection des députés à l’assemblée nationale (les « élections législatives »). Malgré le déploiement de fortes ressources financières pour une campagne électorale visiblement coûteuse, la coalition regroupée autour du parti au pouvoir, le Rpm subit de lourdes défaites sur la presque totalité du vaste territoire malien. La Cour constitutionnelle sur qui pèsent des soupçons de partialité voire d’asservissement au pouvoir publie des résultats énergiquement contestés par de larges couches de la population malienne » explique notre compatriote, histoire de situer le contexte ayant précédé la chute du président IBK.

Selon Me Kouressy Ba, « c’est ainsi que le pays est entré dans un cycle de graves turbulences annoncé par la dynamique unitaire de l’opposition significative qui s’est coalisée avec la société civile. Une coalition qui a donné naissance au mouvement M5-RFP (mouvement du 5 Juin et rassemblement des Forces patriotiques). C’est le déclic d’une campagne pacifique de désobéissance civile rapide et spontanée suivie de manifestations géantes de protestations qui vont être malheureusement réprimées avec une violence inouïe. Comme ce fut le cas du week-end du 12 Juillet 2020 enregistrant un bilan macabre de 11 morts et 125 blessés. Face à cette tragédie, la Cedeao n’a fait autre que proposer des pistes de solutions pour une rapide sortie de crise, en mettant visiblement en exergue des schémas favorables au pouvoir d’Ibrahima Boubacar Keita » dénonce me Ba dans sa plainte déposée à la cour de Justice de la Cedeao.

La levée immédiate de l’embargo ?
L’avocat sénégalais pour le Mali raconte que toutes les propositions de sortie de crise faites par les chefs d’Etat de la Cedeao avaient été rejetées par le M5-RFP qui exigeait désormais avec insistance la démission du président de la République en exercice, « incapable » selon les amis de l’imam Mahmoud Dicko de restaurer la paix, la sécurité et de lutter véritablement contre la corruption fortement dénoncée. « C’est dans cette atmosphère délétère que les évènements vont s’enchaîner et aboutir, dans la matinée du 18 août 2020, à l’interpellation du président Keita par un groupe d’officiers » souligne Me Cheikh Kouressy Ba. Et celui qui fut l’avocat très médiatique de l’ancien président du Mali décédé il y a quelques jours, Moussa Traoré, de fustiger le fait que la conférence des chefs d’Etats de la Cedeao, réunie par visioconférence en session extraordinaire, ait qualifié unilatéralement les évènements qui se sont déroulés à Bamako de « tentative de coup d’Etat » qui « a enregistré l’arrestation du président de la république ainsi que des membres de son gouvernement ».

Selon Me Ba, jusqu’ici, il est constant qu’il n’y a aucune preuve, ni déclaration du Président malien ou membre de son gouvernement permettant d’attester de l’existence d’un « coup d’Etat » ou d’un « putsch ». Ce qui l’emmène à en tirer la conclusion que les chefs d’Etat et de gouvernements ont manifestement violé des textes en décidant de fermer toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de toutes les transactions financières et commerciales entre les pays membres et le Mali. S’étranglant de colère, Me Bâ demande à la Cour de Justice de la Cedeao de déclarer coupables les chefs d’Etat et de gouvernements pour avoir violé les principes fondamentaux érigés par d’autres traités communautaires, notamment le traité révisé de l’union économique et monétaire ouest africaine du 29 Janvier 2003. Et ordonne la levée immédiate et sans condition des sanctions prononcées « illégalement » contre le mali sous astreinte journalière de cinquante (50) milliards francs Cfa.

Egalement, il demande à la cour d’ordonner à la conférence de la Cedeao de réparer le préjudice subi et allouer le franc symbolique en réparation du préjudice causé par la violation des droits de l’Etat malien. En tout cas, il y a de quoi pousser la Justice communautaire à lever ces sanctions qui risquent d’accentuer la crise économique, politique et humanitaire dont souffre le peuple malien. Ce même si on voit mal la cour de justice de la Cedeao condamner cette même Cedeao dont elle est l’émanation et dont elle tire ses ressources !

Le Témoin


Jeudi 24 Septembre 2020 - 09:26


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter