Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Équateur : des affrontements entre détenus font plusieurs dizaines de morts dans une prison

Des affrontements entre prisonniers ont fait, vendredi, 68 morts, dans un établissement pénitentiaire de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Équateur.



Une émeute entre détenus, qui a commencé vendredi 12 novembre dans la prison de Guayaquil, dans le sud-ouest de l'Équateur, a fait 68 morts, selon une source officielle. Le vaste centre pénitentiaire avait déjà été le théâtre, fin septembre, d'un des pires massacres de détenus en Amérique latine.
 
"Selon des informations préliminaires, près de 68 personnes privées de liberté (détenus) ont été tuées et 25 autres blessés", a annoncé, samedi, le bureau du Procureur général. Un premier bilan de la police faisait état de 58 morts dans ces violences, marquées par des actes d'une grande "sauvagerie" selon les autorités.
 
Gangs rivaux
"Ces événements sont le résultat d'une dispute territoriale entre bandes criminelles à l'intérieur du pénitencier", a indiqué lors d'une conférence de presse, un peu plus tôt, samedi, la chef de la police, Tannya Varela.
 
"Ce qui s'est passé hier de manière plus violente que d'habitude a commencé vers 19 h 00, lorsque, suite à une alerte, la police nationale a mis en oeuvre les protocoles pour contenir la violence à l'intérieur du centre pénitentiaire", a-t-elle expliqué.
 
"L'intervention de la police pour tenter de rétablir l'ordre dans la prison a "sauvé des vies", a assuré de son côté Pablo Arosemena, gouverneur de la province de Guayas, dont la capitale est Guayaquil.
 
"Aidez-nous"
Des images diffusées sur les réseaux, dont l'authenticité n'a pas été confirmée de source indépendante, montraient des détenus, en pleine nuit dans une cour de l'intérieur de la prison, s'acharnant à coups de bâtons sur un tas de corps entassés, inanimés et en train de se consumer dans les flammes.
 
"Nous sommes enfermés dans notre pavillon. Ils veulent nous tuer tous", appelait au secours, dans une autre vidéo, un prisonnier du bloc attaqué. "S'il vous plait partagez cette vidéo. Regardez il y a un drone (dans le ciel). S'il vous plait, aidez-nous !", implorait ce détenu, avec en arrière fond sonore des détonations répétées.
 
Plus de 100 morts fin septembre
Le 28 septembre, 119 personnes sont mortes dans les mêmes circonstances dans cette même prison de Guayas 1, le plus grand massacre de l'histoire carcérale de l'Équateur et l'un des pires en Amérique latine.
 
Certains détenus avaient été démembrés, décapités, ou brûlés dans de violents affrontements entre gangs liés aux narcotrafics et aux cartels mexicains.
 
Après la tuerie, aggravation dramatique de la longue crise carcérale que connait le pays, le président équatorien, Guillermo Lasso, a proclamé "l'état d'exception" dans les 65 prisons équatoriennes, avec notamment le déploiement d'importants renforts militaires.
 
Ces prisons peuvent accueillir 30 000 personnes mais sont occupées par 39 000 détenus, soit une surpopulation de 30 %. Des armes de toutes sortes, de la drogue et des téléphones portables y circulent en grand nombre. Elles sont le théâtre d'une rivalité sanglante entre notamment les redoutables cartels mexicains de Sinaloa et Jalisco Nueva Generacion.
 
L'Équateur est confronté à une hausse de la criminalité liée au trafic de drogue, avec près de 1 900 morts violentes depuis le début de l'année, en particulier à Guayaquil, ville portuaire et centre économique du pays.
 
Dans l'immense prison en périphérie de la ville, qui abrite 8 500 détenus et dont la surpopulation atteint 60 % ici, selon les chiffres officiels, la violence n'a pas cessé depuis, malgré les multiples annonces et la communication incessante du gouvernement sur ce thème de la lutte contre l'insécurité.
 
Après les incidents de septembre, quinze autres détenus ont été tués dans différents incidents. Avec nouveau massacre de vendredi soir, les émeutes dans les prisons équatoriennes ont fait plus de 308 morts depuis le début de l'année.
 
Samedi au petit matin, comme ce fut le cas lors du massacre du 28 septembre, des familles de détenus était rassemblées devant le pénitencier de Guayaquil, tentant de prendre des nouvelles de leurs proches ou criant de désespoir à l'annonce de la mort d'un des leurs.

France24

Dimanche 14 Novembre 2021 - 08:12


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter