Selon l’Institut national d’études démographique (Ined), ils seraient 2,1 millions de musulmans pratiquants en France.
Pendant un peu moins d’un mois, certains d’entre eux ont observé le rituel annuel du jeûne. Chaque jour, de l’aube au coucher du soleil, ils se sont abstenus de boire, de manger, de fumer et de bien d’autres choses encore.
Vers une reconnaissance sociale du ramadan
Dans les années soixante, en France, les musulmans se cachaient pour faire le ramadan. Aujourd’hui, ça ne semble plus être le cas. Pour Malek Chebel, anthropologue des religions, spécialiste de l’islam et traducteur du Coran, cette évolution a trois explications.
Le spécialiste rappelle dans un premier temps que les musulmans pratiquants sont les enfants de la deuxième et de la troisième génération. « Ils n’ont plus rien à revendiquer, ils sont français, français musulmans », insiste l’anthropologue.
Autre explication, pour Malek Chebel, depuis les attentats du 11 septembre 2001, on ne cesse d’entendre parler de d'islam. « Il y a donc une sorte de connaissance intuitive et spontanée de la communauté nationale », explique l’anthropologue.
Enfin, il y aurait aussi une explication identitaire, les musulmans s’affranchissant plus facilement aujourd’hui du regard des autres. « Ils considèrent désormais qu’à partir du moment où ils pratiquent un islam pacifique, ils peuvent le dire, ils peuvent le faire », conclut le spécialiste.
Elle ne se cache pas à son travail
Depuis 12 ans, Sophie Pinker est convertie à l’islam. En ce mois d’août, la jeune femme de 34 ans observe son rite tout en travaillant, et à son travail tout le monde est au courant de sa pratique.
« Je n’ai pas de réflexions négatives à mon travail, bien au contraire j’ai plutôt des personnes qui veulent essayer, qui se disent 'je vais essayer une journée'. Mais ils n’y arrivent pas du tout car ce n’est pas dicté par la foi, c’est juste par solidarité », remarque t-elle.
Malek Chebel rappelle cependant que certains musulmans français, qui pratiquent le ramadan, continuent à se cacher par peur de discrimination. Alors que d’autres se cachent de leur famille, de leurs amis pour ne pas observer cette pratique, par peur d’être rejetés de leur communauté.
-
RDC: les bataillons «Jungle», des spécialistes du combat en forêt équatoriale formés par la France
-
«Les Béninois ont faim»: au Bénin, plusieurs rassemblements pour protester contre la vie chère
-
Tchad: le Nord, grand oublié de la campagne présidentielle
-
Burkina Faso: une organisation de la société civile demande à la CPI d'enquêter sur la situation sécuritaire
-
Ghana: à Kumasi, l’émouvant retour d’objets sacrés ashantis pillés il y a 150 ans