« Nos autorités aiment fanfaronner avec les chiffres », dixit le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, M. Amar Kane.

Amar Kane, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement technique et de la formation professionnel
« Nos autorités aiment fanfaronner avec les chiffres »
« Je ne cesse de répéter que ce qui nous fatigue avec nos gouvernants, c’est la politique du Juif. Ils aiment bien fanfaronner avec les chiffres. 127 centres de formation professionnelle et 80 milliards investis, nous disent-ils. Mais ce qu’on doit se poser comme question, c’est à quelle fin ?
Quel est le résultat sur le terrain ? Evidemment, quand on y regarde de plus près, on ne verra pas de très grands changements. Parce que tout simplement, même si 80 milliards ont été injectés, l’impact n’est pas bien senti au niveau de la formation professionnelle. Pour cause, chaque acteur essaie de voir comment profiter du système et non pas comment faire profiter au système de son savoir. C’est pourquoi, si on nous parle de 80 milliards, moi j’applaudis. Mais ce qui est constant, et à y voir de très près, toute cette manne est pratiquement investie dans ce qu’on appelle les budgets de fonctionnement à travers les séminaires, les frais de voyages… Vous verrez qu’il y a une part considérable qui va être allouée à des dépenses liées aux séminaires et autres. Et c’est très malheureux. C’est-à-dire que ce sont des surfacturations qui sont notées à gauche et à droite. C’est ça aussi le véritable problème au Sénégal. On investit beaucoup de milliards. Mais ceux qui en profitent, ce sont ceux qui vont donner des marchés. C’est ce qui est déplorable. 80 milliards, c’est important. Mais en réalité, vous constaterez pour vous-mêmes qu’il n’y a pas un grand impact » !
Ce cri du cœur à l’allure dénonciatrice fait par le syndicaliste-enseignant démontre que des problèmes, il n’en manque pas dans ce secteur de l’enseignement professionnel. Pour dire que le cas du Centre national d’appui à la formation professionnelle de Thiès n’est pas isolé. Un centre qui est abrité par une maison qui appartient à un particulier qui la loue à l’Etat. Lequel, depuis un an, a décidé de suspendre tous les contrats qui le liaient avec les bailleurs. « Etant donné que l’Etat ne paye plus ces maisons conventionnées, le bailleur a décidé de reprendre son bien. Ce centre étant dans une maison conventionnée, il n’y a pas eu de mesure d’accompagnement, le bailleur a décidé de le faire sortir. Aujourd’hui, enseignants, élèves et personnel administratif se retrouvent dans la rue. Comme ce n’est pas un très grand centre, doté d’un rayonnement extraordinaire, même si par ailleurs il produit d’excellents résultats en termes de réussite aux examens, son sort n’intéresse pas beaucoup l’opinion, les enseignants sont laissés à eux-mêmes. Jusqu’à présent, il n’y pas de cours », s’indigne M. Kane qui reconnait pourtant les efforts réalisés par l’Etat pour implanter de nouveaux centres de formation professionnelle au niveau national.
Disparités entre les centres urbains et ruraux
En outre, il déplore l’iniquité notée dans l’équipement entre les différents centres du pays. « Les grands centres urbains sont la plupart du temps bien dotés en matériels tandis que les centres ruraux sont parfois dépourvus de tout. Il y a même des centres où il n’y a pas d’électricité. C’est le cas des centres de Agnam et de Fawoye, entre autres centres. C’est une situation qu’on avait déplorée en son temps et qu’on continue de déplorer. Parce que, quand même, l’enseignement technique requiert d’avoir des outillages « Aujourd’hui, on ne peut pas continuer à dispenser des enseignements en couture et autres avec des machines à pédale. Dans beaucoup de centres, on utilise toujours des machines à pédale. Or, dans les zones les plus reculées, on utilise des machines à coudre. Par exemple dans certains ateliers, les matériels sont tellement vétustes que l’apprenant est en déphasage complet lorsqu’il se rend dans une entreprise », souligne comme handicap notre interlocuteur.
Idem pour l’absence d’une formation diplômante et complète des formateurs. A l’en croire, pour parler d’une formation performante, il faut des formateurs performants. Or, la plupart des formateurs sont aujourd’hui totalement découragés. Et, d’après M. Kane, ceux d’entre eux qui ont une opportunité de pouvoir aller dans le monde de l’entreprise n’hésitent pas à démissionner.
Le Témoin
« Je ne cesse de répéter que ce qui nous fatigue avec nos gouvernants, c’est la politique du Juif. Ils aiment bien fanfaronner avec les chiffres. 127 centres de formation professionnelle et 80 milliards investis, nous disent-ils. Mais ce qu’on doit se poser comme question, c’est à quelle fin ?
Quel est le résultat sur le terrain ? Evidemment, quand on y regarde de plus près, on ne verra pas de très grands changements. Parce que tout simplement, même si 80 milliards ont été injectés, l’impact n’est pas bien senti au niveau de la formation professionnelle. Pour cause, chaque acteur essaie de voir comment profiter du système et non pas comment faire profiter au système de son savoir. C’est pourquoi, si on nous parle de 80 milliards, moi j’applaudis. Mais ce qui est constant, et à y voir de très près, toute cette manne est pratiquement investie dans ce qu’on appelle les budgets de fonctionnement à travers les séminaires, les frais de voyages… Vous verrez qu’il y a une part considérable qui va être allouée à des dépenses liées aux séminaires et autres. Et c’est très malheureux. C’est-à-dire que ce sont des surfacturations qui sont notées à gauche et à droite. C’est ça aussi le véritable problème au Sénégal. On investit beaucoup de milliards. Mais ceux qui en profitent, ce sont ceux qui vont donner des marchés. C’est ce qui est déplorable. 80 milliards, c’est important. Mais en réalité, vous constaterez pour vous-mêmes qu’il n’y a pas un grand impact » !
Ce cri du cœur à l’allure dénonciatrice fait par le syndicaliste-enseignant démontre que des problèmes, il n’en manque pas dans ce secteur de l’enseignement professionnel. Pour dire que le cas du Centre national d’appui à la formation professionnelle de Thiès n’est pas isolé. Un centre qui est abrité par une maison qui appartient à un particulier qui la loue à l’Etat. Lequel, depuis un an, a décidé de suspendre tous les contrats qui le liaient avec les bailleurs. « Etant donné que l’Etat ne paye plus ces maisons conventionnées, le bailleur a décidé de reprendre son bien. Ce centre étant dans une maison conventionnée, il n’y a pas eu de mesure d’accompagnement, le bailleur a décidé de le faire sortir. Aujourd’hui, enseignants, élèves et personnel administratif se retrouvent dans la rue. Comme ce n’est pas un très grand centre, doté d’un rayonnement extraordinaire, même si par ailleurs il produit d’excellents résultats en termes de réussite aux examens, son sort n’intéresse pas beaucoup l’opinion, les enseignants sont laissés à eux-mêmes. Jusqu’à présent, il n’y pas de cours », s’indigne M. Kane qui reconnait pourtant les efforts réalisés par l’Etat pour implanter de nouveaux centres de formation professionnelle au niveau national.
Disparités entre les centres urbains et ruraux
En outre, il déplore l’iniquité notée dans l’équipement entre les différents centres du pays. « Les grands centres urbains sont la plupart du temps bien dotés en matériels tandis que les centres ruraux sont parfois dépourvus de tout. Il y a même des centres où il n’y a pas d’électricité. C’est le cas des centres de Agnam et de Fawoye, entre autres centres. C’est une situation qu’on avait déplorée en son temps et qu’on continue de déplorer. Parce que, quand même, l’enseignement technique requiert d’avoir des outillages « Aujourd’hui, on ne peut pas continuer à dispenser des enseignements en couture et autres avec des machines à pédale. Dans beaucoup de centres, on utilise toujours des machines à pédale. Or, dans les zones les plus reculées, on utilise des machines à coudre. Par exemple dans certains ateliers, les matériels sont tellement vétustes que l’apprenant est en déphasage complet lorsqu’il se rend dans une entreprise », souligne comme handicap notre interlocuteur.
Idem pour l’absence d’une formation diplômante et complète des formateurs. A l’en croire, pour parler d’une formation performante, il faut des formateurs performants. Or, la plupart des formateurs sont aujourd’hui totalement découragés. Et, d’après M. Kane, ceux d’entre eux qui ont une opportunité de pouvoir aller dans le monde de l’entreprise n’hésitent pas à démissionner.
Le Témoin
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