Il est midi, ce dimanche 30 novembre, au Centre de conférence de Dakar. Le huis clos commence entre les chefs d’Etat et de gouvernement. Pour le poste de secrétaire général, quatre candidats restent en lice. Mais en réalité, tout se joue entre un homme et une femme : le Congolais Henri Lopes et la Canadienne Michaëlle Jean. Leurs deux mentors, le Congolais Denis Sassou-Nguesso et le Canadien Stephen Harper, sont si sûrs de gagner qu’ils sont prêts à en découdre dans un vote à bulletin secret, ce qui serait une première et qui pourrait provoquer une déchirure sans précédent dans l’histoire de la Francophonie.
Le Sénégalais Macky Sall et le Français François Hollande lancent alors un appel au dialogue et proposent une réunion de la dernière chance entre les deux duettistes. Aussitôt, Sassou-Nguesso et Harper s’isolent dans une pièce, en compagnie des présidents français et sénégalais.
Au bout d’une heure et quart, Denis Sassou-Nguesso ressort, le visage fermé, et quitte immédiatement le centre pour rentrer à Brazzaville. Stephen Harper, lui, a l’œil brillant. Sa compatriote Michaëlle Jean bondit dans les escaliers, radieuse, déboule dans la salle du huis clos où elle est accueillie par une salve d’applaudissements. Côté français, François Hollande ne montre pas trop ses sentiments, mais plusieurs membres de sa délégation affichent un large sourire qui en dit long sur le soutien de Paris à la Canadienne.
L'impact de la révolution burkinabè
Ce XVe sommet de la Francophonie est un tournant, parce que le nouveau secrétaire général de la Francophonie est une femme et une nord-américaine, mais surtout parce que pour la première fois, c’est le critère démocratique qui a prévalu dans ce choix.
Quand le Congolais Denis Sassou-Nguesso a présenté la candidature de son ambassadeur, Henri Lopes, il avait toute raison d’être confiant, car tout le monde disait que cette fois le poste devait revenir à l’Afrique centrale. Mais voilà, il y a un mois, le peuple burkinabè a chassé un président qui voulait changer sa Constitution pour briguer un troisième mandat. Or le président Sassou est vivement soupçonné de nourrir les mêmes intentions.
Henri Lopes est une personne remarquable, mais, après la révolution burkinabè, un homme du président Sassou ne peut plus prendre la tête de la Francophonie ; ce serait un signal désastreux, confie un membre de la délégation française à Dakar. Bref, la révolution burkinabè a impacté ce sommet de Dakar, et Paris, encore une fois, a imposé son choix. Ce qui risque de laisser des traces.
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