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Grève des transporteurs: de Mbao à Castor, le film du calvaire des Sénégalais

Les acteurs du transport regroupés au sein du Cadre Unitaire des Syndicats des Transports routiers du Sénégal (Custrs) dénoncent les tracasseries policières et réclament de meilleures conditions de travail à l’Etat. Par conséquent, une grève générale d’avertissement de 48 heures à démarrer de ce mercredi 1er décembre causant d’énormes soucis sur la mobilité des Sénégalais. Les arrêts de bus sont remplis de monde désemparé et inquiets, quelques élèves et travailleurs sont obligés de rebrousser le chemin par manque de moyens de transports. De Grand Mbao à Castors, le film écrit d'une matinée très difficile pour les Dakarois.



Grève des transporteurs: de Mbao à Castor, le film du calvaire des Sénégalais
La grève des transporteurs a un impact considérable dans le quotidien des Sénégalais. Causant un manque important de moyens de transport, la majeure partie des élèves et travailleurs ont rebroussé chemin pour rentrer chez eux.

Le calvaire de Grand Mbao à Fass Mbao
7 heures passées à Grand Mbao au terminus de la Ligne 44 et toujours pas de bus. Quelques rares personnes sont assises sur les rebords de l’asphalte attendant un bon samaritain pour les amener à leurs lieux travail. Parmi eux, quelques élèves se noient dans l'inquiétude d’arriver en retard se précipitent au moindre son de klaxon vers des véhicules particuliers qui passent. Derrière eux, tous les bus 44 sont stationnés. Pas de chauffeur ni de coxeur à l’horizon. Ces derniers fidèles à leur parole de tenir une grève pouvant aller jusqu’à vendredi ont déserté 

Car rapides, bus et taxis sont tous en grève seul les clandos et bus Dakar Dem Dikk continuent de transporter les clients. Arrivant au terminus avec hâte, Ousmane Gueye un jeune homme résidant à la Cité Ndeye Marie à Grand Mbao demande après les bus attirant sur lui les regards ironiques des quelques personnes présentes sur les lieux. « Où sont les bus ? Je suis en retard aujourd’hui », interroge Ousmane Gueye. Des paroles qui provoquent le rire de Djiby Mbaye qui se trouve à côté de lui. « Les bus sont en grève », lui réplique ce dernier.

Habillé d’un super cent beige et d’un tee-shirt Polo bleu, il déplore le fait qu’à cause de la grève des transporteurs sa journée sera nulle. « J’ai un rendez-vous important en ville, mais comme il n’y a pas de bus ni de taxis, je ne pourrais pas y aller. Cette grève pénalise beaucoup plus les gens qui n’ont pas de voitures personnelles. Pendant ce temps, nos gouvernants n’ont pas de soucis de transport. Le Sénégal d’aujourd’hui est tellement triste. Vraiment, je trouve ça désolant parce que le ministère des Transports s’il le voulait avant 10 heures, il peut régler le problème », déclare Ousmane Gueye.

 À Fass Mbao, la foule est encore plus immense. Elle est surtout composée d'élèves dont Adja Binta Dieye, habillée de son uniforme rose. En classe de seconde au Lycée de Thiaroye elle est sortie de chez elle depuis 6 heures dans l’espoir de trouver un moyen de se rendre à son école. « Je suis ici depuis plus d’une heure (les propos ont été recueillis vers 7 heures). J’ai essayé de faire de l’auto-stop, mais aucune voiture ne s’arrête», dit-elle. Poursuivant, la demoiselle déclare qu’elle avait l’habitude de prendre la ligne 67 pour se rendre à son lycée, ce qu’elle n'a pu faire ce matin.

Le quotidien des Sénégalais bouleversé, les conducteurs de motos Jakarta profitent.
 

De Petit Mbao à Castor, la situation est pire. Les arrêts de bus sont bondés de personnes. Aujourd’hui, tous les moyens sont bons pour sortir de cette situation. Pouce en l’air, chacun de son côté essaie d’arrêter un conducteur qui voudrait l’amener. Plus d’une cinquantaine de personnes sont présentes dans ces lieux où les « Jakartamans », assis sur leurs motos marchandes avec les clients. Ils profitent de cette situation pour réaliser un maximum de profit en 48 heures, le temps que les syndicats des transporteurs lèvent leur mot d'ordre de grève.

Les véhicules particuliers en bouée de sauvetage
Désespérées, plusieurs personnes déambulent sur les trottoirs en interpellant les conducteurs « vous allez où ? Pouvez-vous m’amener ngir Yallah (pour l'amour de Dieu) ? ». C’est le cas de Pape Sow, vêtu d'un cafetan qui tente par tous les moyens de rallier son travail.

Rencontré à l’arrêt de bus de Castor, il déclare qu’il est venu jusqu’ici grâce à un L200 qui l’a transporté à l’arrière. « J’étais au courant de la grève, mais je ne peux pas m’absenter. Je remplace un collègue malade et en ce moment de fin d’année, il y a beaucoup de travaille au bureau. J'habite à Keur Massar et je travaille à la Médina, j’ai dû faire de l’auto-stop pour arriver jusqu’ici. Je suis ici depuis 7 heures 30 minutes, mais je n’arrive pas à trouver de voiture pour le reste du trajet », explique-t-il.

D’autres cas similaires à celui de Pape Sow ont été aussi notés presque partout sur le trajet de Grand Mbao au rond-point Jet d'Eau où des voitures L200 sont aperçus transportant plusieurs passagers à l’arrière. Les véhicules particuliers constituent des bouées de sauvetage pour les travailleurs et autres élèves qui ne peuvent pas se payer des motos-jakarta. Demain jeudi, le même spectacle est prévu... sinon pire.

Ndeye Fatou Touré

Mercredi 1 Décembre 2021 - 10:33


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