Évoquant le cas de certains groupes, notamment « CNM », Habibou Dia a été clair : « Quelqu’un peut avoir une télévision, un journal, un site web, une web TV ; si votre journal n’est pas conforme, il doit cesser de paraître jusqu’à sa mise en conformité. Cela ne signifie pas que l’on a ordonné la fermeture de l’entreprise. C’est un point essentiel à clarifier. » Il a ajouté que l’ensemble des exigences légales sont regroupées et traduites dans des arrêtés afin de permettre leur application par les autorités compétentes. « Sur les 617 médias effectivement enregistrés, environ 358 ne sont pas conformes. Et aujourd’hui, certains acteurs parlent à tort de fermeture de médias », a-t-il déclaré.
Selon lui, la majorité de ces médias sont des médias « fantaisistes ». «Ce sont des déclarations de médias qui n’existent pas », a-t-il dit. Il évoque également un diagnostic réalisé concernant le fonds d’appui et de développement de la presse. « Sur les 535 structures ayant bénéficié du fonds, on s’est rendu compte que juridiquement, moins de 30 % étaient légalement constituées. Certaines radios communautaires n’émettaient pas ; les fréquences ont été attribuées, mais les radios ne diffusaient aucun contenu. Certains journaux ne sont jamais parus sur la place publique, il s’agit de simples fichiers PDF. Quant à certaines télévisions, elles ne sont en réalité que des chaînes YouTube ne diffusant même pas régulièrement. »
Concernant les sites d’information, il a affirmé que les « DNS checkers » installés par le ministère ont révélé que la majorité des sites qui se déclarent comme médias digitaux ne possèdent même pas d’URL fonctionnelle. « Ces médias n’existent donc pas réellement. Ils n’ont ni personnel, ni contenu », a-t-il affirmé.
À propos de la presse écrite, il a estimé : « Il faut imprimer un journal pour qu’il soit visible. Si vous produisez un tract dans votre chambre ou appartement, même si vous avez toute la mise en page, vous n’avez pas un journal. » Il ajoute qu’une analyse critique de l’impact de la désinformation dans la société révèle que les deux principaux vecteurs de désinformation sont ces « journaux-PDF » et les « TV numériques » qui relaient ces contenus sur les réseaux sociaux.
Radios communautaires : vers une reprise en main
S’agissant des radios communautaires, il a indiqué qu’une mesure conjointe avec l’ARTP et l’Union des radios communautaires est en cours, précisant qu’une réunion a déjà été tenue. Selon M. Dia, « nous avons près de 400 fréquences radio dans la nature. Le Sénégal est arrivé à saturation en matière de fréquences FM. Il n’y a plus de fréquences disponibles, malgré une recommandation internationale de passer au numérique. » Par conséquent, l’État devra récupérer ces fréquences.
Nouvelle autorité de régulation
Un comité technique a été mis en place en vue de remplacer potentiellement la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA), laquelle deviendrait une autorité régulatrice de l’ensemble des médias et de la publicité. Cette future structure aurait compétence sur toutes les plateformes d’information, avec des spécialistes du droit de la publicité, de l’information, de la régulation des contenus numériques, ainsi que des experts en réseaux sociaux et en journalisme digital. Elle viserait aussi à encadrer la monétisation des contenus pour harmoniser les seuils de rémunération et faire respecter la réglementation nationale.
Projet de loi sur la publicité et réforme des aides
M. Dia a indiqué que l’avant-projet de loi sur la publicité a été stabilisé. Deux projets de loi, accompagnés d’un décret d’application, seront soumis pour organiser cette nouvelle autorité de régulation. Il estime que l’inaction face à la précarité de l’emploi des journalistes et à l’anarchie dans le secteur a poussé les professionnels à réclamer un assainissement. « Ils étaient envahis par des non-journalistes, des chroniqueurs, et des entreprises de presse dirigées par des porteurs de valises qui raflaient les budgets publicitaires, alors que de grandes structures peinaient à survivre malgré un personnel important », a-t-il affirmé.
Réforme du fonds d’appui à la presse
Il a également annoncé des réformes ambitieuses issues des revendications des professionnels du secteur. La loi actuelle prévoit un appui à la presse. Désormais, 20 % des redevances alimenteront le fonds de développement de la presse, portant l’enveloppe à 2,7 milliards de francs CFA. Cette mesure, incluse dans la loi de finances rectificative du second semestre 2025, permettra de cibler les entreprises légalement constituées. Sur 535 entités, seules 258 sont désormais jugées conformes.
En parallèle, un Fonds de développement pour la diffusion et la production audiovisuelle (FDDPA), doté d’une base de 2 milliards, a été institué.
Soutien à la production audiovisuelle
« Nous voulons améliorer la qualité de la production audiovisuelle et de l’information. La production coûte cher. C’est pourquoi beaucoup de médias se contentent de formats de discussion interminables (sit and talk), de 8 h à minuit, avec des experts approximatifs. » Il appelle à un accompagnement pour permettre aux acteurs du secteur de disposer de moyens techniques, humains et financiers. « Déployer une équipe à Kédougou, Saint-Louis ou Kolda pour produire des reportages sur l’agriculture ou la pêche, cela a un coût important. Ce fonds est donc crucial », a-t-il conclu.
Selon lui, la majorité de ces médias sont des médias « fantaisistes ». «Ce sont des déclarations de médias qui n’existent pas », a-t-il dit. Il évoque également un diagnostic réalisé concernant le fonds d’appui et de développement de la presse. « Sur les 535 structures ayant bénéficié du fonds, on s’est rendu compte que juridiquement, moins de 30 % étaient légalement constituées. Certaines radios communautaires n’émettaient pas ; les fréquences ont été attribuées, mais les radios ne diffusaient aucun contenu. Certains journaux ne sont jamais parus sur la place publique, il s’agit de simples fichiers PDF. Quant à certaines télévisions, elles ne sont en réalité que des chaînes YouTube ne diffusant même pas régulièrement. »
Concernant les sites d’information, il a affirmé que les « DNS checkers » installés par le ministère ont révélé que la majorité des sites qui se déclarent comme médias digitaux ne possèdent même pas d’URL fonctionnelle. « Ces médias n’existent donc pas réellement. Ils n’ont ni personnel, ni contenu », a-t-il affirmé.
À propos de la presse écrite, il a estimé : « Il faut imprimer un journal pour qu’il soit visible. Si vous produisez un tract dans votre chambre ou appartement, même si vous avez toute la mise en page, vous n’avez pas un journal. » Il ajoute qu’une analyse critique de l’impact de la désinformation dans la société révèle que les deux principaux vecteurs de désinformation sont ces « journaux-PDF » et les « TV numériques » qui relaient ces contenus sur les réseaux sociaux.
Radios communautaires : vers une reprise en main
S’agissant des radios communautaires, il a indiqué qu’une mesure conjointe avec l’ARTP et l’Union des radios communautaires est en cours, précisant qu’une réunion a déjà été tenue. Selon M. Dia, « nous avons près de 400 fréquences radio dans la nature. Le Sénégal est arrivé à saturation en matière de fréquences FM. Il n’y a plus de fréquences disponibles, malgré une recommandation internationale de passer au numérique. » Par conséquent, l’État devra récupérer ces fréquences.
Nouvelle autorité de régulation
Un comité technique a été mis en place en vue de remplacer potentiellement la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA), laquelle deviendrait une autorité régulatrice de l’ensemble des médias et de la publicité. Cette future structure aurait compétence sur toutes les plateformes d’information, avec des spécialistes du droit de la publicité, de l’information, de la régulation des contenus numériques, ainsi que des experts en réseaux sociaux et en journalisme digital. Elle viserait aussi à encadrer la monétisation des contenus pour harmoniser les seuils de rémunération et faire respecter la réglementation nationale.
Projet de loi sur la publicité et réforme des aides
M. Dia a indiqué que l’avant-projet de loi sur la publicité a été stabilisé. Deux projets de loi, accompagnés d’un décret d’application, seront soumis pour organiser cette nouvelle autorité de régulation. Il estime que l’inaction face à la précarité de l’emploi des journalistes et à l’anarchie dans le secteur a poussé les professionnels à réclamer un assainissement. « Ils étaient envahis par des non-journalistes, des chroniqueurs, et des entreprises de presse dirigées par des porteurs de valises qui raflaient les budgets publicitaires, alors que de grandes structures peinaient à survivre malgré un personnel important », a-t-il affirmé.
Réforme du fonds d’appui à la presse
Il a également annoncé des réformes ambitieuses issues des revendications des professionnels du secteur. La loi actuelle prévoit un appui à la presse. Désormais, 20 % des redevances alimenteront le fonds de développement de la presse, portant l’enveloppe à 2,7 milliards de francs CFA. Cette mesure, incluse dans la loi de finances rectificative du second semestre 2025, permettra de cibler les entreprises légalement constituées. Sur 535 entités, seules 258 sont désormais jugées conformes.
En parallèle, un Fonds de développement pour la diffusion et la production audiovisuelle (FDDPA), doté d’une base de 2 milliards, a été institué.
Soutien à la production audiovisuelle
« Nous voulons améliorer la qualité de la production audiovisuelle et de l’information. La production coûte cher. C’est pourquoi beaucoup de médias se contentent de formats de discussion interminables (sit and talk), de 8 h à minuit, avec des experts approximatifs. » Il appelle à un accompagnement pour permettre aux acteurs du secteur de disposer de moyens techniques, humains et financiers. « Déployer une équipe à Kédougou, Saint-Louis ou Kolda pour produire des reportages sur l’agriculture ou la pêche, cela a un coût important. Ce fonds est donc crucial », a-t-il conclu.
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