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L'ancien président égyptien Hosni Moubarak sera rejugé

Hosni Moubarak a obtenu dimanche le droit d'être rejugé, une décision susceptible de raviver les tensions en Egypte à l'approche du deuxième anniversaire du début de la révolution contre l'ancien "raïs". La Cour de cassation égyptienne a jugé recevable l'appel de l'ancien président et de son ministre de l'Intérieur Habib al Adli, condamnés en juin à la prison à vie pour la répression du soulèvement de 2011.



L'ancien président égyptien Hosni Moubarak sera rejugé
"La Cour a décidé d'accepter le recours des prévenus et ordonne la tenue d'un nouveau procès", a déclaré dimanche le juge Ahmed Ali Abdel Rahman, sous les acclamations des partisans de l'ex-raïs.

Il n'a pas précisé les fondements légaux de cette décision ni le calendrier de la procédure à venir.

Le nouveau procès aura lieu sur la base des éléments utilisés lors du premier et sa date ne sera certainement pas fixée avant quatre mois, a pour sa part affirmé Mohamed Abdel Razek, l'un des avocats de l'ancien chef de l'Etat.

"Aucune pièce nouvelle ne sera présentée", a-t-il ajouté, en insistant sur les innombrables failles dans la précédente procédure. "(Cela) a abouti à un procès inéquitable pour notre client."

La Cour de Cassation a aussi annulé les verdicts de non culpabilité rendus au sujet des accusations de corruption portées contre l'ancien président, ses deux fils et un ancien collaborateur et elle a ordonné un nouveau procès pour six proches de l'ancien ministre de l'Intérieur.

Mohamed Abdel Razek a dit s'attendre à ce que l'état de santé de son client soit pris en compte lors du futur procès.

Chassé de la présidence en février 2011 après 30 ans de pouvoir autocratique, Hosni Moubarak, 84 ans, a été transféré fin décembre de la clinique pénitentiaire où il purge sa peine à l'hôpital militaire de Maadi, au sud du Caire, après s'être brisé plusieurs côtes dans une chute.

L'état de santé et le sort de l'ancien président, que des médias égyptiens ont donné à l'article de la mort en 2012, sont l'objet d'intenses débats en Egypte, où les difficultés à mettre en place un nouveau régime après 30 ans de pouvoir sans partage et à relancer l'économie après deux ans de chaos politique génèrent de vives tensions, voire des violences.

ANCIENNES PLAIES

Au cours du premier procès, les images d'Hosni Moubarak affaibli, allongé sur un lit d'hôpital dans le box grillagé des accusés, avaient captivé les Egyptiens et les avaient aidés à tirer un trait sur son règne.

Un nouveau procès risque de raviver d'anciennes plaies.

"Si Moubarak et ses collaborateurs corrompus obtiennent des condamnations plus légères, cela va relancer la révolution et le sang va de nouveau couler", a réagi Ahmed Abdel Ghaffour, un ingénieur cairote de 33 ans.

A l'issue du premier procès, de nombreux Egyptiens avaient été déçus qu'Hosni Moubarak ne soit pas explicitement jugé coupable de la mort de manifestants et des atteintes aux droits de l'homme commises durant ses années au pouvoir.

L'ancien président a seulement été jugé coupable de complicité dans la mort de révolutionnaires. Environ 850 manifestants sont officiellement morts durant le soulèvement mais certaines organisations de défense des droits de l'homme affirment que le bilan réel est bien plus lourd.

Hosni Moubarak ne s'est pas exprimé publiquement depuis sa chute. Durant son procès, il s'est contenté de confirmer sa présence et de démentir les accusations.

La décision de la Cour de Cassation pourrait donner un nouveau souffle à l'opposition regroupant libéraux, laïcs et chrétiens, systématiquement défaits dans les urnes depuis deux ans par les islamistes, qui ont porté l'un des leurs, Mohamed Morsi, à la présidence, remporté les élections législatives et pu ainsi rédiger à leur guise une nouvelle Constitution.

Cette opposition et la jeunesse, qui a joué un rôle moteur dans le renversement d'Hosni Moubarak, espèrent ainsi manifester en masse à l'occasion du deuxième anniversaire du début de la révolution, le 25 janvier, alors que de nouvelles élections législatives doivent avoir lieu dans un délai de quelques mois.

La perspective d'un nouveau procès pour Hosni Moubarak "ramène tout le monde à la case départ", juge Hassan Nafaa, professeur de science politique. "Ce jugement coïncide avec le deuxième anniversaire de la révolution, le 25 janvier. La jeunesse révolutionnaire et l'opposition vont certainement mobiliser leurs troupes en cette journée dédiée à la justice."

Dans l'attente de son nouveau procès, Hosni Moubarak va rester incarcéré. Il est visé par de nouveaux chefs d'inculpation pour avoir reçu des cadeaux représentant des millions de livres égyptiennes de la part du journal Al Ahram.

Source : Le Caire - Reuters



Dépêche

Lundi 14 Janvier 2013 - 09:28


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