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L'étrange bataille d'Abidjan

Hier samedi 9 avril 2011, l'Hôtel du Golf, quartier général d'Alassane Ouattara à Abidjan depuis quatre mois a été la cible de tirs. C'est la première fois depuis le début de la crise. De son côté, le camp Gbagbo a formellement démenti toute attaque. Tandis que la situation humanitaire continue à se détériorer et que les informations recueillies sur les massacres dans l'ouest du pays se précisent.



L'étrange bataille d'Abidjan
Selon les Nations unies, les tirs contre l'Hôtel du Golf ont commencé à se faire entendre hier samedi vers 16h30. Un mouvement de panique s'est aussitôt emparé des ministres et des cadres politiques d'Alassane Ouattara, ainsi que du personnel. Tout le monde a couru se mettre à l'abri dans les sous-sols.

Les casques bleus ont repéré des tirs qui venaient de plusieurs directions : des abords de l'ambassade américaine située à environ 500 mètres de l'hôtel du Golf, ainsi que de la lagune, où des miliciens pro-Gbagbo auraient pris place dans des pirogues.

« Attaque imaginaire »

Les soldats fidèles à Ouattara et des casques bleus sénégalais et togolais ont riposté depuis le toit du bâtiment. L'Onuci précise avoir volontairement évité la résidence de Laurent Gbagbo. Les tirs se sont tus au bout d'une heure et il n'y a pas eu de victimes.

Le camp Gbagbo, lui, dément qu'il se soit passé quoi que ce soit. Ahoua Don Mello, porte-parole du président sortant, a évoqué une « attaque imaginaire », une invention dont l'objectif serait de préparer une nouvelle attaque des forces de Laurent Bagbo par l'ONU et par la France. Il reconnaît uniquement que des affrontements localisés se sont déroulés hier à la Riviera 2 et 3, une autre zone du quartier de Cocody.

Manoeuvre d'intimidation ou attaque avortée, il est difficile pour l'instant de se prononcer dans un sens ou dans l'autre pour l'instant. Mais l'épisode montre toutefois que les miliciens pro-Gbagbo se trouvent désormais tout proches de l'Hôtel du Golf.

La question des massacres dans l'ouest de la Côte d'Ivoire

L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch a publié hier un nouveau rapport sur atrocités commises le mois dernier, dans lequel l'ONG épingle les deux camps.

Selon les témoignages qu'elle a collecté, les forces pro-Ouattara ont commis des meurtres, des pillages et des viols, lors de leur opération de reconquête en mars.

Des centaines de personnes ont été tuées lors d'éxécutions sommaires et des dizaines de villages ont été brûlés. Les membres de l'ethnie Guéré, considérée comme favorable à Laurent Gbagbo, étaient particulièrement visés.

Mais l'autre camp n'est pas en reste. Selon Human Right Watch, le 28 mars 2011, les forces de Laurent Gbagbo ont massacré une centaine de personnes à Bloléquin. Des hommes, des femmes et des enfants originaires du nord de la Côte d'Ivoire et de pays voisins.

Au total, certaines sources estiment à plus de mille les victimes des massacres commis par les deux camps dans l'ouest du pays. Navy Pillay, haut commissaire aux droits de l'homme a averti Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo qu'ils pourraient être tenus responsables des actes de violence commis par leurs partisans.

Rfi

Dimanche 10 Avril 2011 - 12:07


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