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LFR 2025 adoptée : le gouvernement revoit ses priorités face à la dette et revalorise ses engagements sociaux

L’Assemblée nationale a adopté ce samedi 28 juin 2025, le projet de loi de finances rectificative (LFR) n°11/2025, présenté par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba. Le texte, validé à l’unanimité en commission, vise à redresser la trajectoire budgétaire en intégrant les véritables niveaux d’endettement et en réorientant les priorités économiques et sociales.

Voici les points essentiels du rapport.



Présentant le rapport, le ministre dira que le présent PLFR vise : la restauration de la transparence et la sincérité budgétaires par la mise en œuvre des recommandations de la Cour des Comptes, avec l'amélioration des dispositifs et mécanismes de reddition des comptes, grâce au renforcement du système de comptabilité publique ;  le renforcement des mécanismes de contrôle interne et externe des finances publiques ;  le strict respect de l'obligation de recourir à l'autorisation parlementaire pour tout recours à un emprunt et la publication régulière des données sur la dette et sur l'exécution des dépenses du budget ;  la prise en charge, dès cette LFR, des intérêts sur la dette bancaire, contractée hors circuit budgétaire, pour un montant de 125 milliards FCFA.
 
Abordant la relance de la machine économique, le ministre a précisé qu’elle passerait à travers un programme de soutien aux secteurs porteurs de croissance structuré autour de l'apurement des engagements de l'État auprès des acteurs économiques, la réorganisation, le renforcement et l'amélioration de l'efficacité des investissements publics, le soutien à l'investissement privé, l'amorce de la souveraineté alimentaire, etc.
 
Relativement au rétablissement des marges budgétaires, une double approche de rationalisation des dépenses et de renforcement de la mobilisation des ressources sera privilégiée. Le PIB nominal sera ainsi revu à la baisse, a-t-il relevé.
 
Cheikh Diba dira en outre que l’exercice approfondi de régulation budgétaire entrepris par le Gouvernement pour préserver la soutenabilité des finances publiques, afin de maîtriser le déficit budgétaire sur les court et moyen termes permettra une réduction de certaines catégories de dépenses (109,08 milliards FCFA sur les crédits d'acquisitions de biens et services et transferts courants, 336,5 milliards FCFA sur les dépenses en capital sur ressources internes).
 
Taux de croissance du PIB révisé à 8,0%
 
Le ministre a aussi rappelé que le PLFR envisage la préservation de l'engagement en faveur de l'équité sociale à travers la prise en charge de l'incidence budgétaire du pacte de stabilité sociale. Des mesures seront ainsi prises notamment : - la généralisation de l'indemnité de logement à tous les agents de la fonction publique ; - le recrutement spécial dans la fonction publique d'un personnel de santé et de l'action sociale pour permettre un meilleur accès aux soins sur toute l'étendue du territoire ; l'apurement partiel de la dette intérieure.
 
 Selon le ministre, malgré les contraintes budgétaires de la rectification, le Gouvernement a fait le choix délibéré de préserver et même de renforcer certaines priorités stratégiques qui conditionnent l'avenir de notre pays. Ainsi, l'éducation et la formation bénéficieront d'une priorité absolue avec la poursuite du programme de création des lycées d'excellence "Armée-Nation" dans toutes les régions.
 
 Relativement au nouveau cadrage budgétaire, l’argentier de l’Etat a précisé qu’il reflète une approche réaliste et responsable de nos capacités financières. Ainsi, le taux de croissance du PIB est révisé à 8,0% contre 8,8% initialement prévu, soit un ajustement de 0,8 point de pourcentage. Cette révision, bien que traduisant une certaine prudence, maintient néanmoins un objectif de croissance ambitieux, avec une croissance hors hydrocarbures estimée à 3,8%.
 
 Déficit budgétaire porté à 7,82% du PIB
 
Quant au PIB nominal, il est révisé à 21 690,5 milliards FCFA contre 22 597,7 milliards FCFA initialement, soit une contraction de 907,2 milliards FCFA qui a des répercussions directes sur nos prévisions de recettes. Le déficit budgétaire, lui, sera porté à 7,82% du PIB contre 7,08% initialement prévu, avec l'engagement ferme du Gouvernement de revenir progressivement vers la norme communautaire de 3% à moyen terme.
 
D’après le ministre des Finances, la structure de nos investissements connaîtra également un réajustement significatif avec une budgétisation ajustée des investissements financés sur ressources extérieures qui passent de 3,26% du PIB dans la loi de finances initiale à 6,22% du PIB dans cette LFR.
 
Augmentation des charges financières
Selon lui, cette hausse est compensée par une contraction des dépenses d'investissements financées sur ressources internes qui passent de 5,3% à 2,7% du PIB, reflétant notre volonté d'optimiser l'utilisation de nos ressources tout en maintenant un niveau d'investissement public soutenu
 
L'un des défis majeurs de cette rectification réside, selon le ministre, dans la gestion de l'augmentation substantielle des charges financières sur la dette publique, qui ont presque doublé en passant de 932,08 milliards FCFA dans la loi de finances initiale à 1 057,1 milliards FCFA dans cette rectification, représentant désormais 4,9% du PIB.
 
Baisse des recettes et des dépenses
Cette évolution, directement liée à la révélation de la dette réelle de l'État, illustre l'ampleur des ajustements nécessaires et justifie pleinement notre démarche de transparence et de responsabilisation, selon Cheikh Diba.
 
En définitive, les prévisions de recettes de cette loi de finances rectificative sont arrêtées à 4 884,3 milliards FCFA contre 5 014,3 milliards FCFA dans la loi initiale, soit une baisse de 130 milliards FCFA en valeur absolue. Les dépenses sont révisées à 6 580,2 milliards contre 6 614,8 milliards FCFA, soit une réduction de 34,5 milliards FCFA.
 
 Ces ajustements, bien que contraignants, traduisent notre volonté de maintenir un équilibre entre réalisme budgétaire et ambition de développement, a ainsi conclu le ministre des Finances.

Moussa Ndongo

Samedi 28 Juin 2025 - 18:26


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