
Des partisans d'Alassane Ouattara affrontent les forces de police ivoiriennes à Abidjan, le 16 décembre 2010. AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO
Traversée d’Abidjan sous haute tension dans l’après-midi du 16 décembre. Le calme est alors pourtant revenu sur la ville, théâtre le matin d’émeutes et de scènes de combat. Mais les rares véhicules civils qui se risquent à vive allure sur les artères désertes ajoutent une note d’angoisse à l’omniprésence de forces de l’ordre sévèrement armées.
Au Carrefour de l’Indénié, des hommes du Centre de commandement des opérations spéciales montent la garde sur un pickup équipé d’une mitrailleuse de calibre 12.7 en batterie. Sur le boulevard lagunaire, le Café de Rome est désert. C’est là qu’une fusillade nourrie a éclaté en fin de matinée, au bord de la lagune Ebrié.
Pas âmes qui vivent non plus dans le quartier du Plateau, au cœur d’Abidjan, traversé pour éviter le pont Charles de Gaulle, verrouillé par des soldats de la Garde républicaine appuyés par un blindé.
Direction le pont Félix Houphouët-Boigny. Aux extrémités, la Garde républicaine encore, mais sans blindé. Kalachnikov au poing, casque de combat vissé sur la tête, les militaires filtrent le trafic. Pour franchir le barrage sans encombre, mieux vaut baisser les vitres, faire un signe amical de la main, et ça passe.
Boulevard Giscard d’Estaing. La voie est libre. Le quartier de Treichville est tranquille. Au carrefour Solibra, une vingtaine d’hommes de la Brigade anti-émeute sont en faction dans leur camion. Ce sont les derniers hommes en armes croisés sur le parcours. De la zone 4 aux limites de Port-Bouët, tout est calme.
Le camp Ouattara repart à l'assaut de la RTI
Les craintes concernant la journée du 16 décembre n'étaient pas infondées. Les manifestants pro-Ouattara qui espéraient converger vers la RTI ont été durement réprimés et plus inquiétant encore Abidjan a été le théâtre de violents affrontements entre les forces fidèles à Laurent Gbagbo et les soldats des Forces nouvelles.
Guillaume Soro n'est pas arrivé le 16 décembre à tenir son pari de prendre la radio télévision ivoirienne sans effusion de sang. Son gouvernement n'a pas pu quitter l'Hôtel du Golf, les militants du RHDP n'ont jamais pu sortir de leurs quartiers et les combattants de l'ex-rébellion n'ont à aucun moment été en mesure de conquérir le siège de la RTI. Cela dit, pour Alassane Ouattara et les siens la partie n'est pas perdue. La journée d'hier s'apparente à une première manche.
Ce vendredi, si les mots d'ordre sont suivis, plusieurs quartiers d'Abidjan devraient à nouveau s'échauffer. Quant aux FN (Forces nouvelles) nul doute qu'elles retenteront une nouvelle percée dans la métropole ivoirienne mais aussi sur l'axe Nord-Sud allant de Bouaké à Abidjan via Yamoussoukro.
Les patrons de l'Union africaine et de la Cédéao sont attendus ce vendredi dans le pays mais en l'état actuel, il est bien difficile de percevoir quelle solution diplomatique peut encore être trouvée. La Côte d'Ivoire est au bord du précipice et l'heure de la confrontation armée semble bel et bien avoir sonné.
Le bilan de ces violences est difficile à établir : au moins 11 morts et 80 blessés selon le CICR, 30 morts et 110 blessés selon le camp Ouattara, 20 morts selon le camp Gbagbo, 10 côté FDS, 10 côté manifestants.
Au Carrefour de l’Indénié, des hommes du Centre de commandement des opérations spéciales montent la garde sur un pickup équipé d’une mitrailleuse de calibre 12.7 en batterie. Sur le boulevard lagunaire, le Café de Rome est désert. C’est là qu’une fusillade nourrie a éclaté en fin de matinée, au bord de la lagune Ebrié.
Pas âmes qui vivent non plus dans le quartier du Plateau, au cœur d’Abidjan, traversé pour éviter le pont Charles de Gaulle, verrouillé par des soldats de la Garde républicaine appuyés par un blindé.
Direction le pont Félix Houphouët-Boigny. Aux extrémités, la Garde républicaine encore, mais sans blindé. Kalachnikov au poing, casque de combat vissé sur la tête, les militaires filtrent le trafic. Pour franchir le barrage sans encombre, mieux vaut baisser les vitres, faire un signe amical de la main, et ça passe.
Boulevard Giscard d’Estaing. La voie est libre. Le quartier de Treichville est tranquille. Au carrefour Solibra, une vingtaine d’hommes de la Brigade anti-émeute sont en faction dans leur camion. Ce sont les derniers hommes en armes croisés sur le parcours. De la zone 4 aux limites de Port-Bouët, tout est calme.
Le camp Ouattara repart à l'assaut de la RTI
Les craintes concernant la journée du 16 décembre n'étaient pas infondées. Les manifestants pro-Ouattara qui espéraient converger vers la RTI ont été durement réprimés et plus inquiétant encore Abidjan a été le théâtre de violents affrontements entre les forces fidèles à Laurent Gbagbo et les soldats des Forces nouvelles.
Guillaume Soro n'est pas arrivé le 16 décembre à tenir son pari de prendre la radio télévision ivoirienne sans effusion de sang. Son gouvernement n'a pas pu quitter l'Hôtel du Golf, les militants du RHDP n'ont jamais pu sortir de leurs quartiers et les combattants de l'ex-rébellion n'ont à aucun moment été en mesure de conquérir le siège de la RTI. Cela dit, pour Alassane Ouattara et les siens la partie n'est pas perdue. La journée d'hier s'apparente à une première manche.
Ce vendredi, si les mots d'ordre sont suivis, plusieurs quartiers d'Abidjan devraient à nouveau s'échauffer. Quant aux FN (Forces nouvelles) nul doute qu'elles retenteront une nouvelle percée dans la métropole ivoirienne mais aussi sur l'axe Nord-Sud allant de Bouaké à Abidjan via Yamoussoukro.
Les patrons de l'Union africaine et de la Cédéao sont attendus ce vendredi dans le pays mais en l'état actuel, il est bien difficile de percevoir quelle solution diplomatique peut encore être trouvée. La Côte d'Ivoire est au bord du précipice et l'heure de la confrontation armée semble bel et bien avoir sonné.
Le bilan de ces violences est difficile à établir : au moins 11 morts et 80 blessés selon le CICR, 30 morts et 110 blessés selon le camp Ouattara, 20 morts selon le camp Gbagbo, 10 côté FDS, 10 côté manifestants.
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