« Je serai la présidente de la vie du peuple et de l’union », a déclaré Park Geun-hye, 60 ans, présidente nouvellement élue de Corée du Sud. Son discours, de moins de trois minutes, a surpris par sa brièveté. Mais le résultat est historique : elle devient la toute première femme présidente de son pays. Le symbole est fort dans une Corée du Sud qui reste toujours très patriarcale et où les femmes sont particulièrement sous-représentées dans les institutions politiques et économiques.
Park Geun-hye a promis d’œuvrer pour la paix et la coopération en Asie du nord-est, une région où les tensions restent élevées. A l’intention de la Corée du Nord, elle a déclaré que le lancement de la fusée la semaine dernière montrait « la gravité de la situation sécuritaire » sur la péninsule.
Si les observateurs estiment qu’elle sera moins intransigeante vis-à-vis du Nord que le précédent président, elle ne devrait tolérer aucune nouvelle provocation de Pyongyang, son entourage politique étant constitué de faucons.
A l’intention du Japon, l’ancienne puissance coloniale qui vient juste d’élire le conservateur et très nationaliste Shinzo Abe, elle s’est déclaré prête à la réconciliation… à condition que Tokyo ne cherche pas à réécrire l’histoire. Un avertissement clair lancé à un Japon qui a du mal à reconnaître les crimes commis dans le passé, un sujet très sensible en Corée.
Les défis de la nouvelle présidente
Park Geun-hye dispose de la majorité à l’Assemblée pour les quatre prochaines années, ce qui devrait lui laisser les mains libres pour mener les politiques promises. Elle a fait campagne en reprenant les idées du centre-gauche : une meilleure protection sociale, un meilleur contrôle des conglomérats, une réduction des inégalités… Tout le monde attend maintenant des résultats concrets, alors que l’économie montre des signes de ralentissement.
Et son défi le plus urgent va consister à réconcilier une Corée du Sud profondément divisée. Les élections ont montré à quel point le fossé générationnel -et régional- était profond. Pour gouverner, Park Geun-hye devra être la présidente de tout le pays.
Aller au-delà du père
Park Geun-hye doit sa popularité à son père, le président-dictateur Park Chung-hee, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant les années 60 et 70. Sa base électorale, conservatrice et traditionnaliste, se trouve chez les générations plus âgées, nostalgiques de cette période de forte croissance économique.
Très critiquée pour ses réticences à reconnaître les exactions commises sous le régime de son père, et accusée d’être trop proche des grands groupes industriels qui sont les véritables maîtres de l’économie coréenne, Park Geun-hye a réussi à convaincre les électeurs. Il lui reste maintenant à prouver qu’elle est plus que la fille de son père.
Source : Rfi.fr
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