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Lendemain de la Tabaski : Moutons invendus et dépotoirs se disputent la place

Une balade dans les points de vente de moutons renseigne amplement que cette fête de Tabaski est différentes des précédentes. La crise économique est passée par là. Des enclos sont encore remplis de petits ruminants tandis que ceux qui sont vides ont été transformés en dépotoirs d’ordures.



Les tas d’immondice polluent Dakar en plus des moutons invendus
Les tas d’immondice polluent Dakar en plus des moutons invendus
Des téfanqués (bergers) sont, cette année, amers. Ils ont été nombreux à ne pas pouvoir écouler toutes leurs bêtes. Dans certains points de vente, les moutons occupent encore l’espace. A Diamalaye, un groupuscule de bergers sirote froidement du thé. Ils ne se préoccupent même pas des moutons qui flânent dans l’enclos. Cette atmosphère contraste vraiment avec celle des jours qui ont précédée la fête de la Tabaski où ils étaient tout le temps en marchandage.

Interpellé sur les raisons de leur présence encore sur les lieux, Abass Dia a répond avec une voix languissante : "on espère pouvoir vendre du mouton aux familles qui attendent des pèlerins de la Mecque" Sans même qu’on ne lui demande, il pleurniche : "cette année, les affaires n'ont pas bien marché. Il nous reste encore beaucoup de moutons"

Au moment où la discussion s’emballe, un couple débarque dans un taxi. Il embraie ainsi un échange avec l’un des vendeurs. Après quelques minutes de marchandage, le couple décide d’aller voir ailleurs. Visiblement, ils n’ont pas pu s’entendre. "Nous voulons acheter deux moutons pour renforcer notre enclos. Nous pensons que le lendemain de Tabaski est le moment idéal. On espérait que les prix allaient être cassés mais, ce n'est pas encore le cas", a expliqué la dame qui a requis l’anonymat.

Ce petit entretien avec ce couple nous mène à un autre point de vente. Celui qui est situé à Nord Foire. Ce foirail de fortune est presque vide. Soit les téfanqués ont réussi à vendre tous leurs moutons ou ils ont migré vers des prairies plus avenantes.

Sur place, les tas d’immondice ont remplacé les bêtes. Les gens ont profité de l’ambiance morne et des rues désertiques pour faire de ces points de vente des dépotoirs d’ordures. Les sachets et récipients remplis de restes d'aliments, de boyau de moutons jonchent le sol.

Cap sur le point de vente de la Patte d’oie situé à hauteur du pont de la Patte d'Oie.
Le décor n'est cependant pas le même comparé aux deux autres précités. Ici l'on se croirait encore à la veille de la Tabaski. Les moutons y sont à gogo.

Un vendeur l’air complètement hébété et trahi par un regard hagard ne sait pas où donner de la tête. Il debout en face de ses moutons imaginant certainement qu’est ce qu’il va faire avec toutes ces bêtes. Ne sachant plus quoi dire, il impute ce qui lui est arrivé aux vendeurs de la sous région. "Les vendeurs venaient du Mali, de la Mauritanie et même du Burkina" a-t-il souligné dans le désarroi. Avant d’ajouter : "nous les sénégalais, nous avons du mal à écouler nos bêtes".

Après la mévente, l’heure est au regret. "Personnellement je regrette d'avoir fait monter les enchères. J'espère seulement que les pèlerins seront bien fêtés pour qu'on puisse vendre le reste de nos moutons", a-t-il lancé désespérément.

Khady Sakho

Mercredi 10 Décembre 2008 - 20:05


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