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Les institutions financières internationales s’interrogent sur leurs relations avec Abidjan

La Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD) font part de leur grande inquiétude face à la crise ivoirienne. Le Fonds monétaire international (FMI) fait savoir qu'il ne travaillera pas avec un gouvernement non reconnu par l'ONU et l'Union européenne menace la Côte d'Ivoire de sanctions.



Les institutions financières internationales s’interrogent sur leurs relations avec Abidjan
La Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont été les premières institutions financières à s'inquiéter officiellement de la situation politique en Côte d'Ivoire. Dans leur communiqué publié dimanche 5 décembre, elles s’interrogent sur « l'opportunité de continuer à aider la Côte d'Ivoire » dans le contexte actuel. Les deux institutions affirment qu'elles vont continuer à surveiller de près les événements, et à réévaluer l'utilité et l'efficacité de leurs programmes. Avec le FMI, elles apportent leur soutien au programme stratégique de réduction de la pauvreté, élaboré en concertation avec la Côte d'Ivoire.

Le Document de stratégie de réduction de la pauvreté a été présenté aux conseils d’administration de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international en mars 2009, date à laquelle le pays a également atteint le point de décision de l’Initiative PPTE (pays pauvre très endetté). Au titre de cette initiative d’allègement de dette, le gouvernement a négocié et signé des accords d’allègement de dette avec le Club de Paris et le Club de Londres ainsi qu’avec certains partenaires bilatéraux et multilatéraux.

La remise en cause des projets de la Banque mondiale et de la BAD


La Banque mondiale a surtout travaillé avec le système des Nations unies et avec la Commission européenne, sur les objectifs de stabilisation et de construction de la paix, et sur le programme macroéconomique du pays et le soutien au programme de réformes en matière d’économie et de gouvernance. Le coût projeté de ce programme est d’environ 247 milliards de CFA.

Depuis janvier, le portefeuille de projets en Côte d’Ivoire consiste de 10 projets, pour un montant d’engagements financiers de 645 millions de dollars, dont 330 millions qui restaient à décaisser.

La Banque mondiale prépare actuellement une nouvelle Stratégie de Partenariat-Pays qui devait définir un nouveau programme de financement sur le moyen-terme (2010-2013) pour appuyer la mise en œuvre du programme stratégique de lutte contre la pauvreté.

Autant de projets, qui, si l'on en croit le communiqué de l'institution, pourrait être remis en cause. En tout cas, le bureau de la Banque mondiale à Abidjan a fermé en raison des circonstances.

Du côté de la BAD, il n'y a pas de décaissement en cours. La banque a néanmoins réuni son conseil lundi 6 décembre, mais elle s'est refusée à toute déclaration. Abidjan espérait retrouver prochainement le siège de la Banque africaine de développement, qui avait quitté la capitale économique de la Côte d'Ivoire après le début de la guerre civile en 2000. Elle s'était repliée sur Tunis. La dernière assemblée générale avait entériné le principe du retour à Abidjan, ce qui faisait la fierté des autorités ivoiriennes. Ce projet risque d'être mis à mal dans les circonstances actuelles.

Mauvaise nouvelle pour le rééchelonnement de la dette ivoirienne

Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a souligné que son institution ne travaillerait pas avec un gouvernement non reconnu par l'ONU. Or Abidjan attend du FMI un considérable allègement de sa dette dans le cadre de l'initiative PPTE. La dette publique extérieure contractée ou garantie par l’État ivoirien était estimée fin 2007 à 12,8 milliards de dollars.

L’allégement au titre de l’Initiative PPTE est estimé à 3 milliards de dollars, soit 1 400 milliards de francs CFA. Mais cet effacement était lié à l'organisation d'élections fiables.

La Côte d'Ivoire devait également bénéficier d'autres allègements, qui devaient avoir pour effet de ramener la valeur de la dette à 75% des recettes budgétaires en 2011, contre 327% en 2007.

Du côté de la communauté européenne, Catherine Ashton, la haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères, a menacé de suivre « les procédures qui prévoient des sanctions, s'il n'y a pas une résolution rapide à cette situation de crise ». L'aide au développement actuellement programmée par l'Union européenne en faveur de la Côte d'Ivoire, s'élève à 254,7 millions d'euros sur plusieurs années.

Rfi

Mardi 7 Décembre 2010 - 09:08


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