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Lignes libres: La sortie hors-jeu de Matar Ba. Par Lamine Mandiang DIEDHIOU



Lignes libres: La sortie hors-jeu de Matar Ba. Par Lamine Mandiang DIEDHIOU
L’interview publiée par le quotidien Les Echos samedi a fait le tour de la presse nationale mais aussi internationale. Matar Bâ a répondu à Sadio Mané sur sa déclaration d’après-match contre la Zambie où il indiquait que « la pelouse du stade Lat-Dior est catastrophique et que le peuple sénégalais méritait mieux ». Il avait également déploré la panne électrique qui a retardé le coup d’envoi de la seconde période de ce même match amical d’une vingtaine de minutes.

Après Augustin Senghor, c’est au tour du ministre des Sports de réagir à la sortie du numéro 10 des « Lions ». « Ce qu’il faut éviter, c’est de faire la comparaison. On ne peut pas avoir les mêmes conditions qu’à Liverpool ou Manchester. (…) Quand on est en Afrique, il faut se mettre dans la tête qu’on peut être confronté à des difficultés qui peuvent être liées  à  des  gazons,  à  l’environnement  ou même aux conditions de voyage » a déclaré en substance Matar Bâ à nos confrères pour répondre à Sadio Mané.

Si le président de la Fédération sénégalaise de football s’est rattrapé en annonçant un effort de sa part avec l’arrivée prochaine de l’expert qui a retapé les pelouses des différents stades du Cameroun, le patron du département des Sports n’a pas mis de gants et mise tout sur le prochain stade du Sénégal qui ne sera opérationnel qu’en février 2022. Une sortie au vitriol qui ne passe forcément pas.

Matar Bâ était attendu pour apporter des solutions à ce problème mais pas jeter de l’huile sur le feu. En sa qualité de ministre des Sports, il ne peut pas ainsi justifier ces anomalies. Cette sortie de Sadio Mané ne nécessitait pas pareille réponse mais plutôt des actes concrets. Ce n’est pas parce qu’on est en Afrique qu’on ne doit pas avoir mieux. Il faut arrêter de renvoyer ce continent à celui de la pauvreté et le réduire à un misérabilisme éternel.

Le Sénégal est certes un pays pauvre endetté mais peut bel et bien aspirer à avoir un stade digne de ce nom. Malgré un palmarès vierge, le pays de la Téranga est la première Nation africaine au classement de la FIFA et jouer sur cette pelouse hideuse de LatDior n’honore pas son image avec des joueurs de classe mondiale dans ses rangs. Demba Diop et Léopold Sédar Senghor se meurent et pourtant rien n’est pour le moment fait pour sortir ces deux infrastructures de l’ornière. Tout au contraire ce sont des images hideuses qui sont publiés régulièrement pour montre « l’abandon » de ces deux édifices.

Sadio Mané est dans son rôle de dénoncer et il n’a demandé que le minimum, c’est-à-dire les mettre dans de bonnes conditions de performance. On demande la CAN mais aussi du beau jeu à notre équipe alors que pour leur doter d’un stade homologué, ça parle chinois. Ce n’est pas parce qu’il a côtoyé les terrains sablonneux et/ou en latérite durant son parcours qu’il doit se réduire au silence face à de pareilles conditions.

Combien de pays moins bien lotis que le Sénégal ont des stades homologués et des pelouses dignes ? Pourquoi le Sénégal ne peut pas s’en doter ? Ce sont les bonnes questions à se poser mais aussi à solutionner pour le bien du football sénégalais qui aspire à être parmi les meilleurs de ce continent. Cette déclaration du Ballon d’Or africain est d’autant plus légitime qu’il fait partie des cadres de cette équipe nationale du Sénégal et il ne peut pas s’emmurer dans un silence d’autant plus qu’il a sonné l’alerte plusieurs mois avant.

Se taire c’est comme si demander à nos joueurs de venir jouer sur des pelouses hors normes et risquer des entorses ou des ruptures de ligaments. En mars 2019, Cheikh Ndoye s’est occasionné des ligaments croisés sur une pelouse calamiteuse du stade Léopold Sédar Senghor lors du match amical contre le Mali (2-1). Le colosse sénégalais manquera la CAN à cause de cette blessure mais aussi une prolongation de contrat avec le SCO d’Angers.

Les deux parties en sont aux Prud’Hommes et à aucun moment le Sénégal ne lui a apporté de soutien. C’est un Cheikh Ndoye bis que redoutent les fans de football sénégalais. Le Sénégal peut bien se doter d’un stade et/ou d’une pelouse qui n’aura rien à envier aux stades de l’occident. L’installation et l’entretien sans robot d’une pelouse naturelle coute 123,3 millions FCA l’année comme l’indique Adama Ndione. Tout est une question de volonté et c’est cela qu’on réclame au ministre de tutelle !

Lamine Mandiang DIEDHIOU, Le Témoin


Mardi 15 Juin 2021 - 13:08


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