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MAOULOUD 2009: A la source de Maodo Malick Sy

En digne héritier du prophète Mouhamed (Psl), El hadji Malick Sy est sans doute l’un des plus grands continuateurs de l’œuvre du Prophète (Psl). Venu au monde en 1853 à Gaya dans le département de Dagana, il s’est installé à Tivaouane, après un périple et une vie estudiantine qui l’ont conduit dans différentes localités du pays. Les innombrables érudits qu’il a formé et les mosquées et Zawiya qu’il a construits à Dakar ; Saint Louis et Tivaouane donnent un rayonnement à son école. Ses écrits pour la connaissance de la religion et le prophète et surtout le Maouloud célébré d’abord avec quelques fidèles, finira par devenir ce moment essentiel qui rythme la vie des musulmans depuis son lancement à Tivaouane en 1902.



MAOULOUD 2009: A la source de Maodo Malick Sy
Le Maouloud, Gamou en wolof, ou commémoration de la naissance du Prophète Mouhamed (Psl) aura un écho particulier dans la cité religieuse de Tivaouane où des centaines de milliers de fidèles se sont donné rendez vous. « Célébrons le jour de la venu du monde » lançait-il El hadji Malick Sy. Cette figure emblématique de l’Islam sénégalais s’est, en effet, très tôt appropriée cette « Innovation positive » ( Bida hassan) qu’est le Gamou pour glorifier cet homme exceptionnel qui est Seydina Mouhamed (Psl). Ceci en droite ligne de la voie sur laquelle il s’est engagé toute sa vie durant.

Sorti dans une période de conflit entre les armées françaises et les résistants, Maodo Malick Sy fait partie de ces hommes religieux qui ont contribué à la consolidation de la foi des contemporains, édulcorée à bien des égards par des influences païennes. Sur ce, sa démarche et sa stratégie pour réarmer les sénégalais et même Africains seront des plus originales. Son itinéraire et son parcours lui prédestinaient à cette mission. El Hadj Malick Sy est né entre 1853 et 1855 à Deuw feul, une localité de Gaya, dans le département de Dagana, fils de Sokhna Fatima Wélé et Ousmane Sy. Le jeune Malick est très tôt initié au Coran par son oncle maternel Alfa Mayoro et par son homonyme Thierno Malick Sow. A l’âge de 8 ans (1863) il partit près de Sagata au Djolof avec son oncle paternel Amadou Sy avant d’être confié ensuite à d’autres maîtres au Fouta (Thiarène et chez Serigne Abdou Biteye) et en Mauritanie. Chacun de ses maîtres le forma dans sa spécialité (Droit, grammaire, Tajwid etc).

C’est à l’âge de 18 ans qu’il finit l’étude du coran. Selon les différents écrits des biographes, El Hadji Malick Sy retourna chez lui et recevra le wird tidjane et l’insigne de « Grand Maître de l’Ordre Tidiane » (Hidjaza) de son oncle Alfa Mayoro avec la prédication de El Hadji Omar Tall. Celui-ci lui avait donné auparavant le Wird, lors d’un de ces voyages au Fouta avant la naissance du jeune Malick. Ceci sur un cadeau provenant de Fawade à El Hadji Omar Foutyou Tall. En plus de ce Hidiaza, Mawloud Fall (en 1876) et Mohamed Aly, autres grands maîtres, en feront de même.


Après de longues pérégrinations auprès des maîtres les plus réputés à l’époque, en Mauritanie, dans le Fouta, au Ndiambour et au Cayor, à Ndothj Sèye, Pathiasse, Nguick Fall, Lidoubé, Oréfondé, Longué Sebbé, Longué Foulbé, Thiarène, Saint-Louis, Taïba Sèye, Thilé Dramane, etc, l’étudiant itinérant El Hadj Malick Sy s’installe à Ngambou Thilé pour travailler la terre et enseigner : vivre à la sueur de son front et ne jamais vivre aux dépens des autres.

Le fruit de son labeur lui permit d’effectuer, en 1888 le pèlerinage à la Mecque en passant par le sud de la France, à Marseille puis à Alexandrie. Il retourne de la Mecque avec le titre et construit la Zawiya de Ndar en 1892. Il séjourna et fonda des écoles au Djolof puis retourna au Walo. Ses nombreux déplacements, l’affluence des fidèles, qu’il réunissait pour leur dispenser un enseignement, les prières et Wazifa dans la Zawiya et dans sa concession ont attiré l’attention des colons, qui ont assimilé ces invocations du Tout Puissant à des mots de passe et des consignes de guerre. Ils soupçonnaient, en outre, le guide religieux de détenir des armes. C’est ainsi qu’il a été convoqué maintes fois à Saint Louis de 1893 à 1905, devant le bureau politique du gouvernement du Sénégal. À chaque fois, Maodo ne variait pas dans ses réponses : « Dieu nous a ordonné, à vous et à moi, de l’adorer, de prier. Vous avez refusé et moi j’exécute. Voilà ce que mes fidèles et moi faisons tous les jours ».

Après le défi de l’implantation de la Zawiya de Saint-Louis (près du palais du gouverneur du Sénégal), El hadj Malick s’installe à Ndiarndé, Diacksao avant de s’implanta définitivement à Tivaouane sous l’invitation de Djibril Gueye en 1902. Il y fonda la zawiya de Tivaouane après celle qui est actuellement à l’avenue Lamine Guèye de Dakar à quelques encablures du palais du gouverneur général de l’Afrique Occidentale française. Avec ses proches compagnons dont El Hadji Rawane Ngom de Mpal, il y organise la première commémoration de l’anniversaire de la naissance du sceau Seydina Mohamed (Psl), D’après des témoignages d’un des contemporains, Seydi Hadj Malick meublait son quotidien à dispenser un enseignement à plus d’une centaine d’élèves et dans différentes matières, tandis qu’il consacrait la nuit à écrire à côté Wazifa qu’il pratique en commun avec les fidèles. Au plan social, Maodo avait lié une fraternité agissante avec la plupart de ses contemporains la part de grands hommes de Dieu.

Critique social Maodo Malick , en somme, a légué dans le domaine littéraire de nombreux ouvrages et poèmes axés sur la théologie, le soufisme, la biographie et louange du prophète. Parmi les plus célèbres de ses écrits on peut citer : « Khilazu-zahab » ( l’or décanté), constitué de 1001 vers retraçant la vie du Prophète (Psl) : depuis que Dieu a eu l’intention de le créer à partir de Sa propre Lumière, jusqu’au dernier homme qui a quitté la tombe après l’enterrement. Il y a aussi « Kifayatou Rakhibine », un livre de Droit civil, social et pénal, « Wassilatoul Mouna ou Tayssir », « Fatihatou Toulaab », « If Ami Mounkiri Jaami », Il fut rappelé à Dieu le 27 juin 1922 à Tivaouane. Son deuxième fils Cheikhal Al Khalifa Ababacar Sy continua l’œuvre de son père jusqu’en 1957avant de céder les attributs de la charge à El hadji Abdoul Aziz, parrain de cette édition du Gamou et à Serigne Mansour Sy actuel khalif

Omar Diaw (Sud quotidien)

Lundi 9 Mars 2009 - 08:40


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