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Mali: un cessez-le-feu trouvé, mais de nombreuses questions demeurent

Au Mali un accord de cessez-le-feu a été trouvé vendredi 23 mai, à l’issue de négociations conclues sous l’égide de la Mission des Nations unies (Minusma). Les groupes armés, menés par les rebelles touaregs du MNLA, qui détiennent la ville de Kidal et d’autres localités du nord du Mali, ont accepté d’arrêter les hostilités.



Des manifestants dénoncent l'occupation de Kidal par le MNLA, devant l'ambassade de France à Bamako, le 19 mai 2014. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE
Des manifestants dénoncent l'occupation de Kidal par le MNLA, devant l'ambassade de France à Bamako, le 19 mai 2014. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE

Pour le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies Albert Koenders, l’accord conclu est un accord « solide », qui doit permettre au plus vite l’ouverture de négociations politiques. « Ces négociations étaient très fortes, importantes. Elles doivent mener immédiatement à la libération des prisonniers, et assurer que l’aide humanitaire arrive auprès des populations », affirme-t-il.

Selon lui, le cessez-le-feu était nécessaire, mais plus encore, le fait que les groupes armés aient « accepté de revenir à l’accord de Ouagadougou ». L’important, selon lui, est en effet de revenir au plus tôt aux négociations, et, bien sûr, « que ceux qui n’ont pas respecté le cessez-le-feu, retournent à une voie politique pour régler le problème.»

Commission d’enquête internationale

Mais certains points demeurent néanmoins en suspens. L’accord obtenu par les Nations unies prévoit notamment la mise en place d’une commission d’enquête internationale, qui devrait pourtant déjà exister depuis longtemps. Elle était déjà prévue par l’article 18 de l’accord d’Ouagadougou, signé en juin dernier par le gouvernement malien et les groupes rebelles.

Elle est censée faire la lumière sur les crimes commis sur tout le territoire malien, notamment dans le Nord. A savoir, précise le texte de l’accord, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide, les violences sexuelles, le trafic de drogue et toutes les violations graves du droit international.

Mais pourquoi cette commission n’a-t-elle jamais vu le jour ? Une source au sein de la Mission des Nations unies au Mali se justifie : « le travail a déjà commencé, des ateliers ont eu lieu sur le sujet ». Et de poursuivre : « les deux camps prétendent qu’ils veulent cette commission, mais ils n’ont jamais saisi officiellement l’ONU. Or nous leur avons bien dit qu’ils devaient faire cette démarche. » Le problème, c’est que la commission remonterait aux crimes commis depuis le début de la guerre, en janvier 2012. Des deux côtés. Ce qui impliquerait les exactions commises par l’armée malienne, notamment sur les populations arabes et touarègues. Mais aussi le massacre de soldats maliens à Aguelhok en février 2012, ou encore la mort d’officiels maliens civils, tués par les groupes armés il y a une semaine à Kidal.


Polémique autour de la visite de Moussa Mara à Kidal

Ce samedi à Bamako, quelques milliers de personnes de la majorité présidentielle ont marché à Bamako pour soutenir l'armée malienne, le gouvernement et le processus de paix dans le nord du Mali. Mais au même moment trois partis d'opposition représentés au Parlement ont réclamé dans une déclaration commune la démission du Premier ministre Moussa Mara, en l'accusant d'être un des principaux responsables du déclenchement de combats meurtriers à Kidal lors de sa visite. Il s'agissait de l'URD de Soumaïla Cissé, du Parti pour la restauration des valeurs du Mali-Fasoko, une petite formation créée en 2013 et du Parena, le parti de Tiebilé Drame. Selon le secrétaire général de ce dernier, Keita Djigui, le Premier ministre doit démissionner. « En allant à Kidal, il savait très bien que ce n’était pas comme s’il allait à Ségou, parce que Kidal est en belligérance avec le Mali », explique-t-il. Avant de continuer : « il a amené le pays à la catastrophe, il doit démissionner (…) Tant de morts, tant d’humiliation, on ne peut même pas évaluer les dégâts qu’il a causé au Mali. »

Ce point de vue n’est cependant pas partagé par tous. Pour Amar Haïdara secrétaire général du mouvement national de la jeunesse Adema (mouvance présidentielle), faire démissionner le premier ministre « ne résoudra pas le problème de Kidal. Nous, nous pensons que Kidal fait partie du Mali (…) Le Premier ministre est parti à Kidal parler avec les autorités qui sont déjà à Kidal. S’il y a eu par malchance un problème, il faut le gérer (...) Dire que le Premier ministre doit démissionner, qu’il doit y avoir une nouvelle équipe, ça ne vaut pas le coup par ce que quel que soit celui qui sera là, il sera obligé de partir parler avec ceux qui sont à Kidal. »

Source : Rfi.fr
 



Dimanche 25 Mai 2014 - 10:49


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